Antoine de Maximy : vingt ans de voyages, une seule nuit d’amour

Depuis plus de vingt ans, Antoine de Maximy parcourt la planète avec sa caméra sur l’épaule et son concept unique : “J’irai dormir chez vous”. Ce globe-trotteur pas comme les autres a su conquérir le cœur des téléspectateurs grâce à sa simplicité, son humour et sa curiosité sincère envers les autres.

De villages reculés en mégalopoles bourdonnantes, de huttes modestes en appartements luxueux, il a été invité chez des centaines de personnes, toutes différentes, toutes authentiques. Mais derrière le personnage exubérant au tee-shirt rouge et à la bonne humeur communicative, se cache aussi un homme discret, pudique, presque timide lorsqu’il s’agit de parler d’amour.

Dans un podcast récent, Antoine de Maximy a surpris plus d’un auditeur en évoquant un sujet qu’il aborde rarement : sa vie sentimentale. Ou plutôt, l’absence presque totale de celle-ci durant ses tournages. Car s’il a vécu des rencontres extraordinaires, marquées par la générosité, la chaleur humaine et parfois même par des situations insolites, très peu de ces échanges ont dérapé vers l’intimité.

« Mon but, c’est d’aller dormir chez les gens, pas autre chose », a-t-il déclaré avec franchise. Une ligne de conduite qu’il s’est imposée dès le départ, convaincu que mêler séduction et tournage ne ferait que brouiller les cartes.

« Une seule fois en vingt ans », confie-t-il, non sans une pointe d’ironie dans la voix. « Une fois, j’ai couché. C’est minable, non ? » ajoute-t-il, dans un rire qui dit tout de la distance qu’il entretient avec le sujet. Ce n’est pas qu’il n’en a jamais eu l’occasion.

Bien au contraire. Au fil des années, Antoine de Maximy a souvent été invité dans des foyers où l’accueil était non seulement chaleureux, mais parfois teinté d’une certaine ambiguïté. Des regards, des gestes, des propositions à peine voilées… Il en a connues, des situations où une nuit d’amour aurait pu s’inviter dans l’aventure. Mais il a toujours préféré décliner. Non par manque d’intérêt, mais par fidélité à son projet, à sa démarche.

Il faut dire qu’”J’irai dormir chez vous” n’est pas une émission comme les autres. Ce n’est pas une simple émission de voyage, ni un divertissement voyeuriste. C’est un projet profondément humain, basé sur la confiance, sur l’instant. Antoine arrive chez des inconnus, parfois dans des régions où la méfiance envers l’étranger est grande. Il filme tout, seul, sans équipe, sans filtre. Il s’invite, propose, attend une réponse. Et souvent, la magie opère. Un sourire, un oui timide, une porte qui s’ouvre, et la rencontre peut commencer.

Dans ce contexte, instaurer une relation intime aurait pu créer une forme de déséquilibre, de malaise. Il l’a senti. Il a préféré éviter. Il ne voulait pas que les intentions soient mal interprétées. « Quand on voyage seul, avec une caméra et qu’on débarque chez des gens, il faut être très clair sur ce qu’on veut », explique-t-il. « La moindre ambiguïté peut casser le lien de confiance. »

Ce respect des autres, cette éthique personnelle, font sans doute partie du secret de longévité de son émission. Antoine de Maximy n’a jamais cherché à jouer un rôle, à séduire pour séduire. Ce qu’il voulait, c’était comprendre, s’émerveiller, apprendre des autres. Et puis, comme il le dit lui-même, voyager, c’est déjà une forme d’amour : « On donne du temps, on écoute, on partage. C’est déjà beaucoup. »

Mais le temps passe, et Antoine aussi a changé. Dans ce même podcast, il révèle qu’aujourd’hui, la question des aventures d’un soir ne se pose même plus. Non pas qu’il ait perdu son charme ou sa curiosité, mais parce qu’il a « trouvé chaussure à son pied ».

Une façon pudique de dire qu’il est désormais en couple, heureux, et que les tentations du voyage ne l’intéressent plus. Il n’en dira pas plus. Fidèle à lui-même, il garde le silence sur les détails de cette histoire. Ce qui compte, c’est que cette fois, ce n’est pas à l’autre bout du monde qu’il a trouvé quelqu’un, mais dans un quotidien plus stable, plus intime.

Ce tournant dans sa vie personnelle ne l’empêche pas de continuer à voyager, à filmer, à rencontrer. Mais il le fait avec une autre énergie, une autre forme de sérénité. Peut-être qu’avec le temps, Antoine de Maximy a compris que l’amour n’était pas incompatible avec l’aventure, à condition de savoir où est sa priorité.

Vingt ans de périple pour une seule nuit d’amour : le chiffre peut faire sourire, voire surprendre. Mais dans un monde où tout va vite, où les relations se font et se défont au gré des applications et des envies passagères, cette constance, cette retenue, disent beaucoup sur l’homme qu’il est. Derrière l’explorateur de l’humain se cache un cœur prudent, exigeant, fidèle à une idée du respect et de la simplicité.

Antoine de Maximy n’a jamais cherché à faire de sa vie un roman d’amour. Il a préféré en faire une aventure humaine, faite de visages, de langues inconnues, de repas partagés sur des nappes de fortune, de silences complices et de gestes universels. Et c’est peut-être cela, au fond, le plus bel amour qu’on puisse vivre.