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Une superproduction pharaonique devenue champ de bataille des ego
Sorti en 2008, Astérix aux Jeux Olympiques devait être le joyau du cinéma européen. Avec un budget colossal de 78 millions d’euros, un casting réunissant les plus grandes icônes françaises et internationales – Alain Delon, Gérard Depardieu, Clovis Cornillac, Benoît Poelvoorde – et des moyens techniques inédits, le film se voulait une réponse spectaculaire aux superproductions hollywoodiennes.
Mais derrière les caméras, loin des rires gaulois et des festins d’Obélix, se jouait une toute autre histoire : une guerre des ego, des tensions imprévues et des clashs qui auraient pu faire exploser le tournage.
Le témoignage explosif d’un homme de l’ombre
En septembre, Daniel Brossin, garde du corps attitré d’Alain Delon, a brisé le silence. Dans une interview choc, il est revenu sur un incident resté secret pendant des années. L’acteur légendaire, symbole du cinéma français, aurait littéralement « craqué » à cause de son collègue de plateau, Benoît Poelvoorde.
« De loin, on aurait dit que tout allait basculer », confie Brossin. « Alain était hors de lui, le visage fermé, le ton montait… J’ai dû intervenir pour lui dire : On se barre. »
Le duel inattendu : Delon contre Poelvoorde
Comment deux acteurs si différents en sont-ils arrivés là ? D’un côté, Alain Delon, le monstre sacré, habitué au respect et aux tournages millimétrés. De l’autre, Benoît Poelvoorde, l’électron libre du cinéma belge, imprévisible, spontané, et parfois déstabilisant pour ses partenaires.
« Poelvoorde est brillant, mais il peut être difficile à canaliser », glisse un membre de l’équipe technique. « Sur le plateau, son humour tranchant et son énergie débordante ont fini par heurter Delon. »
Le clash n’a pas dégénéré en pugilat grâce à l’intervention du garde du corps. Mais selon plusieurs témoins, l’ambiance est restée glaciale pendant plusieurs jours.
Le poids des egos dans une machine à 78 millions d’euros
Pour comprendre la tension, il faut se replonger dans le contexte. Astérix aux Jeux Olympiques n’était pas un simple film : c’était un pari colossal, censé conquérir l’Europe entière.
Le producteur Thomas Langmann avait misé gros : décors gigantesques, caméos prestigieux (Zinedine Zidane, Michael Schumacher, Tony Parker), et surtout, Alain Delon dans le rôle de Jules César. C’était la première fois que l’acteur acceptait de jouer dans un tel divertissement grand public.
« Delon voulait que tout soit parfait. Chaque détail comptait. » explique Brossin. « Alors, quand il s’est senti bousculé par l’attitude de Poelvoorde, il n’a pas supporté. »
Des coulisses mouvementées malgré un tournage verrouillé
Le film avait pourtant été encadré par une armée de régisseurs, assistants et coordinateurs. Rien ne devait échapper au contrôle. Mais dans une superproduction où chaque journée de tournage coûtait plusieurs centaines de milliers d’euros, le moindre accrochage devenait une bombe à retardement.
« On marchait sur des œufs », avoue un technicien. « Quand deux acteurs de cette envergure s’affrontent, tout le plateau tremble. »
Et si les spectateurs ont vu une comédie légère à l’écran, ceux qui travaillaient derrière la caméra se souviennent surtout d’un climat électrique, parfois tendu à l’extrême.
Le rôle crucial du garde du corps
Ce que révèle surtout Daniel Brossin, c’est le rôle discret mais vital de ces hommes de l’ombre. « Mon travail n’était pas seulement de protéger physiquement Alain », dit-il. « C’était aussi de préserver son équilibre, son énergie, de lui éviter de sombrer dans des conflits inutiles. »
Le jour du clash, Delon aurait voulu quitter le plateau pour de bon. Brossin raconte : « Je lui ai dit : On s’en va, tu n’as pas besoin de ça. Mais quelques minutes plus tard, quand il s’est calmé, je lui ai conseillé de revenir. Je savais qu’il devait finir ce film, c’était trop important. »
Un film culte malgré la tempête
Malgré ces tensions, Astérix aux Jeux Olympiques a fini par voir le jour. Le film a attiré plus de 6,8 millions de spectateurs en France, un chiffre impressionnant, même si la critique fut sévère.
Les querelles de plateau, elles, sont restées longtemps sous silence. Jusqu’à ce que le témoignage de Brossin vienne rappeler à quel point le tournage fut un champ de mines émotionnel.
Les leçons d’un tournage à haut risque
Aujourd’hui, ce récit jette une lumière nouvelle sur les coulisses du cinéma. Les films aux budgets colossaux ne sont pas seulement une affaire de caméras et de décors grandioses : ce sont aussi des chocs humains, où les ego des stars peuvent menacer tout un projet.
« C’est un miracle que le film ait pu sortir sans que ces tensions éclatent au grand jour », conclut un ancien régisseur. « Mais c’est aussi ça, la magie du cinéma : transformer le chaos en spectacle. »
Conclusion : derrière la comédie, le drame
Quand les spectateurs se souviennent des gags d’Obélix et des répliques cultes de César, peu imaginent que, dans l’ombre, le tournage frôlait parfois l’implosion. Le clash Delon-Poelvoorde restera comme l’un de ces secrets de coulisses qui fascinent autant qu’ils effraient.
Et finalement, peut-être qu’Astérix, s’il avait été témoin de la scène, aurait simplement lâché : « Par Toutatis, ils auraient bien eu besoin d’une potion magique… »