Nicolas Bedos, entre malaise en plateau et révélations intimes dans La soif de honte
Ce samedi 3 mai 2025, l’émission Quelle époque diffusée sur France 2 a connu un moment de télévision particulièrement tendu. Invité principal du jour, le cinéaste et écrivain Nicolas Bedos était venu promouvoir son nouveau livre, La soif de honte, paru aux éditions de L’Observatoire. Mais au lieu d’une simple présentation littéraire, la soirée a rapidement pris une tournure inconfortable, oscillant entre malaise et confidences poignantes.
Une interview à huis clos
Dans un format exceptionnel, Léa Salamé a reçu Nicolas Bedos en tête-à-tête, sans la présence d’autres invités sur le plateau. Un dispositif rare, réservé aux personnalités qui souhaitent s’exprimer dans un cadre plus intimiste. L’ambiance était glaciale, et l’échange s’est voulu sobre, presque solennel. Il faut dire que Bedos revient de loin : en octobre 2024, il a été condamné à un an de prison, dont six mois de détention à domicile, pour des agressions sexuelles sur deux femmes. L’une a témoigné d’un geste déplacé dans une boîte de nuit, l’autre d’un baiser imposé dans le cou.
Aujourd’hui, sa peine de six mois avec sursis est en cours, et Bedos cherche à reprendre le contrôle de son image, voire à tourner une page. Mais malgré la gravité du sujet, l’entretien restait contenu, jusqu’à ce qu’intervienne Paul de Saint Sernin.
Une pique qui glace le plateau
Connu pour ses interventions acerbes et irrévérencieuses, Paul de Saint Sernin n’a pas hésité à bousculer le cinéaste. S’adressant à lui avec ironie, il lance :
« Tout l’argent récolté grâce à ce livre sera reversé à une association de victimes. Tu ne sais pas, je viens de le décider. »
Des rires dans le public, mais un silence pesant du côté de Bedos. Le visage fermé, il rappelle que « le sujet est sérieux ».
L’humoriste insiste alors, poursuivant :
« C’était une manière de te montrer que c’est important le consentement. Tu vois. Je décide que l’argent sera reversé, sans te demander ton avis. »
Pris au dépourvu, Bedos, visiblement mal à l’aise, murmure un « Bah oui » avant de quitter discrètement le plateau. Un départ qui laisse planer un profond malaise sur l’émission.
La soif de honte : un récit de chute et de douleur
Dans son livre, Nicolas Bedos revient sans détour sur la tempête médiatique et judiciaire qu’il a traversée. Il y livre un témoignage personnel, parfois déchirant, dans lequel il admet avoir envisagé le pire. Il évoque la fragilité de son couple, sa femme ayant sérieusement envisagé de le quitter au plus fort de l’affaire. L’ouvrage se veut aussi une lettre d’amour à sa fille Joséphine, née au cœur du tumulte, et une tentative de rédemption.
Mais l’un des passages les plus bouleversants du livre concerne un événement passé que Bedos n’avait jamais révélé publiquement : le viol qu’il dit avoir subi, plus jeune, de la part « d’une personne qu’il admirait ». Cette confession inattendue jette une lumière nouvelle sur sa trajectoire personnelle et artistique, et soulève des questions complexes sur la manière dont les traumatismes peuvent influencer les comportements.
Une rédemption possible ?
Avec La soif de honte, Nicolas Bedos tente de se reconstruire, de s’expliquer, voire de se justifier. Mais son passage sur Quelle époque a démontré que la route vers la réhabilitation est encore semée d’embûches. L’émission, malgré son intention de donner la parole dans un cadre respectueux, a fini par révéler l’ambiguïté d’un retour médiatique aussi précoce que contesté.
Entre vérité, gêne et quête de pardon, Nicolas Bedos reste une figure divisant l’opinion. Une chose est sûre : avec ce livre et cette apparition télévisée, il n’a laissé personne indifférent.