«Je ne vous dis pas à demain» : les adieux de William Leymergie entre larmes et amertume
ON A REGARDÉ POUR VOUS – Ce jeudi, l’animateur de 78 ans et son équipe de chroniqueurs ont fait leurs adieux à «William à midi» et à C8 qui cessera d’émettre demain.
«Je vais faire semblant de sourire pour effacer les sanglots mais ça ne va pas être simple.» William Leymergie savait que la dernière de «William à midi» serait particulièrement éprouvante et l’a été.
Ce jeudi, à la veille de l’arrêt de C8, l’animateur de 78 ans a baissé définitivement le rideau sur l’émission qu’il a lancée en 2017 après son éviction de «Télématin» sur France 2.
Dès les premières minutes, l’émotion et l’amertume ont été palpables. «Cette fois-ci, nous y sommes, voici la dernière émission.
C’est une émission, j’allais dire, comme les autres, non, presque comme d’habitude. On va essayer de ne pas être trop émus parce que supprimer une chaîne de télévision, autrement dit, envoyer 400 personnes au chômage, sans vous consulter, ce n’est pas banal», a-t-il déclaré en préambule.
Pour cette dernière, tout le monde a tenu à être présent sur le plateau et en coulisses. William Leymergie avait, lui, prévu une boîte de mouchoirs.
Caroline Delage a ouvert l’émission avec un journal aux «infos qui nous plaisent même si elles ne sont pas forcément essentielles dans l’actualité», a prévenu la journaliste. Celle-ci a ainsi évoqué la fermeture du Centre Pompidou pour travaux et a tenu à dire au revoir aux correspondants en régions et à l’étranger. Quand Régine Delfour, correspondante à Venise, a eu un mot gentil pour William Leymergie, les premières larmes sont montées aux yeux de l’animateur.
Les chroniqueurs (Caroline Munoz, Alexandra Fohrer, Valentine Sled, Yoann Latouche…) du jour se sont ensuite succédé et à chaque fois, ils ont eu droit à un magnéto compilant leurs meilleurs moments dans l’émission à l’issue duquel, ils ont tenu à adresser leurs remerciements aux dirigeants du groupe, à l’animateur et aux différentes équipes.
William Leymergie en larmes lors de la dernière de «William à midi» sur C8. Capture d’écran.
Au moment de clore la première partie de l’émission, William Leymergie n’a pu s’empêcher de pointer, encore une fois, du doigt la décision de l’Arcom. «Tout à l’heure, cette émission n’existera plus, cette chaîne qui nous emploie n’a plus le droit d’exister – bon je vais me calmer là-dessus parce que sinon ça n’en finira pas», a-t-il déclaré. Même chose quand il a lancé la deuxième partie. «C’est une émission particulière parce que c’est la dernière. On vous a réservé quelques surprises. C’est la dernière parce que comme vous le savez évidemment C8 doit disparaître et nous avec.»
Il n’y a pas de bonne compagnie qui se quitte donc on va tout faire pour se retrouver un jour, vous et nous tous
William Leymergie
Présente aux débuts de C8, Caroline Ithurbide a été submergée par l’émotion quand ce fut son tour de parler. «Je suis là depuis vingt ans contrairement à tous les copains qui sont là, pour certains, depuis huit ans. Avec Sandrine (Arcizet, NDR), on a ouvert la chaîne», a-t-elle rappelé avant de remercier Vincent Bolloré, Laurence Ferrari, Valérie Benaïm, Julien Courbet et Cyril Hanouna. «Il y a tous ceux qu’on voit et ceux qu’on ne voit pas et qui ont fait de ces huit dernières années les plus belles années de ma vie, a-t-elle poursuivi.
Et si cette bande est devenue une famille c’est parce qu’il a fallu qu’à la tête de cette famille, il y ait un homme extraordinaire et c’est vraiment vous William, mon papa de télévision (…) mon papa de cœur, je ne vous oublierai jamais, je n’oublierai jamais votre élégance, votre bienveillance, votre classe légendaire, c’était un bonheur de travailler avec vous», a-t-elle affirmé en larmes, tout comme William Leymergie.
Et de conclure en regardant la caméra : «Ma dernière pensée va aux téléspectateurs qu’on prive de leur chaîne TNT préférée. Sachez que vous manquerez tous les jours». L’occasion pour l’animateur d’en remettre une couche : «On leur prive de ça sans leur demander leur avis parce que ce sont eux qui auraient dû décider s’ils voulaient la regarder ou pas. Là, on leur impose et pas pour de bonnes raisons».
L’émotion a été à son paroxysme quand Antonin Ruiz a rendu hommage à William Leymergie. «Je sais que votre pudeur est légendaire mais je tenais à vous dire à quel point je vous respecte, à quel point je vous admire et à quel point je vous aime. Vous avez changé ma vie, je ne vous oublierai jamais et peu importe ce qu’on va devenir les uns et les autres, je sais que dans l’histoire de notre vie, on sera toujours lié, à jamais parce qu’on a vécu cette aventure ensemble, cette magnifique parenthèse enchantée», a-t-il dit en larmes lui aussi.
Une fois, le plateau de «William à midi» vidé, William Leymergie a symboliquement pressé un buzzer rouge pour tout éteindre. Capture d’écran.
L’émission s’est terminée sur un magnéto de plusieurs images des huit dernières années sur Don’t stop me now de Queen. Et le mot de la fin est évidemment revenu à William Leymergie entouré de tous ses chroniqueurs, la plupart en larmes. «C’est le moment de se dire au revoir. Il n’y a pas de bonne compagnie qui se quitte donc on va tout faire pour se retrouver un jour, vous et nous tous», a-t-il débuté difficilement. Comme il est d’usage dans ces circonstances, le présentateur a adressé, à son tour, ses remerciements : «Je voudrais dire merci à Vincent Bolloré qui m’a fait venir ici il y a huit ans et à qui j’ai dit oui tout de suite parce que c’était lui. Et puis merci à ceux qui m’ont permis de travailler ici en toute liberté, dans ce groupe-là, le groupe Canal et à C8 en particulier. Merci à Yannick Bolloré, Maxime Saada , Gérard-Brice Viret , Franck Appietto , Damien Hammouchi, je devrais les appeler par leur prénom parce que ce sont des amis désormais».
«Je ne vous dis pas à demain, je vous dis à bientôt… Merci de nous avoir si souvent reçus et je vous dis comme chaque jour, bon après-midi», a-t-il conclu des sanglots dans la voix réclamant spontanément à ses chroniqueurs de lui donner leurs mains pour quitter le plateau. Une fois, celui-ci vidé, il a symboliquement pressé un buzzer rouge pour tout éteindre.