Slam déprogrammé le week-end : pourquoi France Télévisions a décidé de bouleverser la grille
Depuis son arrivée à la présentation de Slam en septembre 2024, Théo Curin a su imposer son style et conquérir le public fidèle du jeu télévisé diffusé sur France 3. Mais moins d’un an après avoir pris les commandes du programme culte de Cyril Féraud, le jeune animateur et nageur handisport se retrouve déjà confronté à un changement de taille : la suppression des diffusions du week-end. Une décision qui n’a pas manqué d’étonner les téléspectateurs et de susciter de nombreuses interrogations.
Dans une interview accordée à Télé-Loisirs, la productrice de l’émission, Simone Harari Baulieu, a tenu à clarifier la situation et à rassurer les fans. Car si la déprogrammation du samedi et du dimanche peut sembler inquiétante, elle s’inscrit en réalité dans une stratégie plus large de France Télévisions, contrainte à des ajustements budgétaires. Retour sur les raisons de cette décision et sur ce que cela signifie pour l’avenir de Slam.
Un jeu devenu incontournable du paysage télévisuel
Créé en 2009 et animé depuis ses débuts par Cyril Féraud, Slam est rapidement devenu l’un des rendez-vous quotidiens les plus suivis de France 3. Basé sur des grilles de mots croisés et des épreuves de rapidité, le programme séduit un public très large : amateurs de jeux de lettres, familles et fidèles de la chaîne.
En 2024, pour permettre à Cyril Féraud de se consacrer à de nouveaux projets, la chaîne a confié les rênes de l’émission à Théo Curin. Le sportif, connu pour ses exploits en natation paralympique et son charisme hors du commun, relevait alors un défi de taille : succéder à une figure incontournable du petit écran.
Après quelques mois d’adaptation, le pari semble réussi. Théo Curin a trouvé sa place et a apporté un souffle nouveau à l’émission, tout en conservant la mécanique et l’esprit qui ont fait son succès. C’est donc avec une certaine surprise que les téléspectateurs ont appris que Slam allait être déprogrammé… du moins en partie.
Un ajustement budgétaire, pas une sanction
Le mot d’ordre de cette rentrée 2025 au sein de France Télévisions est clair : économies. La présidente du groupe a déjà annoncé la nécessité de revoir certaines dépenses à la baisse afin de maintenir un équilibre financier, dans un contexte de restrictions budgétaires généralisées.
C’est dans ce cadre que la direction a décidé de réduire le nombre de numéros de plusieurs émissions emblématiques. Slam est concerné par la suppression de ses diffusions du week-end, ce qui représente deux émissions en moins chaque semaine. Mais ce n’est pas un cas isolé : Questions pour un champion, autre programme phare, perd cinq diffusions hebdomadaires, et ne sera maintenu que le samedi et le dimanche.
La productrice Simone Harari Baulieu l’explique ainsi :
« C’est pour des raisons d’économie. Il y aura deux émissions en moins par semaine pour Slam et cinq de moins pour Questions pour un champion. Nous aurions aimé que cela continue, mais nous comprenons que France Télévisions soit dans une situation de restriction budgétaire et d’efforts demandés à tous. À nous de nous adapter ! »
Ce choix n’est donc pas lié aux audiences ou à la qualité du programme. Bien au contraire, Slam reste un atout fort de la grille de France 3.
Un nouvel horaire qui change la donne
Au-delà de la déprogrammation du week-end, le changement le plus marquant pour les fidèles de l’émission est le déplacement de son horaire de diffusion. Jusqu’ici programmé à 17h20, Slam basculera désormais à 18 heures.
Ce glissement peut sembler minime, mais il représente en réalité un véritable défi. À 17h20, Slam bénéficiait d’une place stratégique, juste avant le journal régional, captant ainsi un public familial et disponible en fin d’après-midi. À 18 heures, la concurrence est plus rude : chaînes privées, journaux d’information et autres programmes phares viennent se disputer l’attention des téléspectateurs.
Simone Harari Baulieu en est consciente :
« C’est un énorme changement. La concurrence et le public à 18 heures ne sont pas tout à fait les mêmes. C’est beaucoup plus difficile, mais c’est une marque de confiance en Slam très importante de la part de France Télévisions. »
Ce repositionnement est donc un pari. Si l’émission parvient à maintenir, voire à élargir son audience dans ce nouveau créneau, elle confirmera son statut de pilier de la chaîne.
Un contexte de bouleversements pour les jeux télévisés
Cette décision concernant Slam s’inscrit dans une série de changements qui secouent l’univers des jeux télévisés sur France Télévisions.
D’un côté, Tout le monde a son mot à dire vient de tirer sa révérence après plusieurs années de bons et loyaux services. Son animateur historique, Olivier Minne, très ému, a passé le relais à Bruno Guillon au cours d’une dernière émission chargée d’émotion.
De l’autre, Fort Boyard s’apprête lui aussi à vivre un tournant historique. Olivier Minne, là encore, fera ses adieux au programme culte après plus de vingt ans de présentation. Un événement qui ne manquera pas de marquer les esprits des fidèles du jeu d’aventure estival.
Dans ce climat de renouvellement et de transitions, Slam apparaît donc comme un repère, malgré ses ajustements. France Télévisions semble vouloir miser sur la solidité de ce format tout en optimisant ses ressources.
Théo Curin, un nouveau visage qui rassure
Au milieu de ces bouleversements, la figure de Théo Curin reste un atout de taille. L’ancien nageur paralympique, amputé des quatre membres depuis l’âge de 6 ans, est devenu un exemple de résilience et de détermination. Son arrivée à la télévision a été saluée par le public et la critique, qui soulignent sa capacité à instaurer une atmosphère chaleureuse et inclusive.
Le jeune homme incarne également un renouveau bienvenu pour France 3, qui cherche à séduire un public plus large et plus diversifié. Sa popularité croissante laisse penser que Slam continuera à rassembler, même dans un contexte plus compétitif.
Un avenir à surveiller de près
La vraie question est désormais de savoir si ce changement aura un impact durable sur les audiences de Slam. Déprogrammé le week-end et repoussé à 18 heures, le jeu devra s’adapter et trouver de nouveaux repères.
Mais loin de marquer un déclin, cette évolution peut aussi être l’occasion de prouver la solidité du format et la fidélité de son public. Si les téléspectateurs suivent, Slam sortira renforcé de cette épreuve, confirmant sa place dans le paysage audiovisuel français.
En attendant, les fans devront se faire à cette nouvelle organisation et modifier leurs habitudes. Mais une chose est sûre : Slam n’a pas dit son dernier mot.
