Romy, de mème viral à grande gagnante de Secret Story : l’histoire derrière le buzz qui l’a marquée à vie

La semaine dernière, Romy est devenue la grande gagnante de Secret Story, empochant au passage plus de 105 000 euros et s’offrant une nouvelle image auprès du grand public. Si beaucoup l’ont découverte à travers l’émission, son secret – « avoir été un phénomène viral » – a intrigué et amusé les téléspectateurs. Mais derrière cette anecdote qui semblait légère se cache une histoire bien plus complexe, douloureuse et marquée par un épisode qu’elle aurait préféré ne jamais vivre.

Un buzz qui ne lui appartenait pas

Romy n’a pas toujours été fière de son passé de « phénomène viral ». Bien au contraire, comme elle l’a confié lors d’une interview avec Konbini, cette célébrité soudaine avait été déclenchée par la diffusion d’une vidéo… sans son accord.

Il y a une quinzaine d’années, alors qu’elle était encore adolescente, une séquence la montrant prononcer la phrase devenue culte « Je peux passer à la télé ? Oh bah c’est nul alors » s’est retrouvée propulsée sur Internet. En quelques jours, elle a été reprise, détournée, commentée, au point de devenir un mème iconique de la culture web française.

Le problème ? Romy n’avait rien demandé. Elle n’avait pas choisi d’être exposée, encore moins moquée. Et si, pour certains, ce genre de buzz est une opportunité, pour elle, c’était tout l’inverse : une étiquette encombrante qu’elle a trainée pendant des années.

L’adolescence sous le poids d’un mème

Durant l’émission, Romy avait déjà évoqué à demi-mot le malaise profond que lui inspirait cette vidéo. Elle a même admis ne jamais l’avoir regardée en entier, tant elle associait ces images à une période difficile de sa vie.

« Ça fait 16 ans que je demande qu’elle soit supprimée », explique-t-elle aujourd’hui. Malheureusement, ses démarches pour faire disparaître la vidéo sont restées vaines. « La personne, je ne pense pas qu’elle va la supprimer, malheureusement », regrette-t-elle.

Cette diffusion non consentie a laissé des traces. Pendant toute son adolescence, Romy a dû composer avec les moqueries, les regards insistants et cette sensation d’être définie par une seule et unique image : celle d’une adolescente naïve devant une caméra.

Une connotation raciste qui a aggravé la blessure

Ce qui a rendu l’affaire encore plus difficile à vivre pour elle, c’est la manière dont la vidéo a été diffusée. Dans certaines reprises, on l’a renommée « Fatou », un prénom qui, dans ce contexte, avait une connotation raciste.

Pour Romy, c’était le détail de trop. « La connotation du Fatou m’a fortement dérangée. Je pense même que c’était ça qui me dérangeait le plus. Je ne m’appelle pas Fatou. Donc, pourquoi tu m’appelles Fatou ? » confie-t-elle avec émotion.

Ce choix de surnom, loin d’être anodin, participait à une stigmatisation insidieuse et blessante, transformant un moment déjà gênant en une expérience empreinte de discrimination.

Secret Story : la revanche

Entrer dans la maison de Secret Story n’était pas seulement un jeu pour Romy. C’était une forme de revanche, une occasion de se réapproprier son histoire.

Tout au long de l’émission, elle a défendu son secret avec intelligence et discrétion, jusqu’à ce qu’une autre candidate, Constance, finisse par découvrir la vérité. Après avoir chantonné la réplique culte pendant des jours, Constance a finalement fait le lien avec la jeune femme qui se trouvait sous ses yeux.

Mais cette fois, la donne avait changé. Romy n’était plus « la fille de la vidéo », mais une candidate à part entière, avec sa personnalité, ses relations dans le jeu, ses forces et ses failles. Et à la fin, elle est sortie par la grande porte, sous les applaudissements, en tant que gagnante.

Une nouvelle image, enfin

Pour Romy, la victoire dans Secret Story dépasse largement la somme remportée. Elle marque un tournant personnel. « On ne va plus me voir comme la fille qui fait la vidéo Je passe à la télé. Mais comme Romy. C’était ça que j’étais venue rechercher », confie-t-elle.

Aujourd’hui suivie par plus de 320 000 abonnés sur Instagram, elle veut désormais être reconnue pour ce qu’elle choisit de partager, et non pour une image imposée. Son parcours dans l’émission, sa complicité avec Ethan et Mayer, ainsi que sa sincérité face aux caméras ont contribué à façonner cette nouvelle perception.

Un phénomène malgré elle

L’histoire de Romy illustre une réalité que beaucoup de jeunes n’imaginent pas : devenir viral peut sembler amusant ou flatteur de l’extérieur, mais lorsque cela arrive sans consentement, les conséquences peuvent être lourdes et durables.

À l’époque, Internet ne disposait pas des outils de signalement ou de suppression rapides que l’on connaît aujourd’hui. Les vidéos circulaient de main en main, sans contrôle, et leur disparition était presque impossible à obtenir. Pour Romy, chaque partage était une piqûre de rappel que ce moment d’adolescence ne lui appartenait plus.

Tourner la page, mais ne pas oublier

Si Romy a aujourd’hui retrouvé le sourire et une forme de paix avec son passé, elle n’oublie pas les années de gêne et de malaise. Son témoignage résonne comme un avertissement : derrière chaque vidéo virale, il y a une personne réelle, avec une vie, des émotions et des limites.

Sa victoire à Secret Story est plus qu’un titre : c’est la preuve qu’on peut reprendre le contrôle sur son image, même après des années à subir une notoriété non désirée. Mais c’est aussi un rappel que le consentement et le respect sont essentiels dans la diffusion de contenus en ligne.

Romy n’est plus seulement « la fille du mème » : elle est désormais une jeune femme qui a écrit son propre chapitre, et qui espère que cette fois, il ne sera pas détourné.

"Je ne m'appelle pas Fatou, donc pourquoi tu m'appelles Fatou?"

Romy revient sur le mème “Je peux passer à la télé” et l’impact de cette vidéo sur sa vie. pic.twitter.com/8CB7HUSn8J

— Konbini (@KonbiniFr) August 13, 2025