Secret Story : quand la production est accusée de contrôler la parole des candidats à leur sortie

Depuis la fin de la dernière saison de Secret Story, le feuilleton continue… mais cette fois-ci, ce n’est plus à l’intérieur de la Maison des Secrets que tout se joue. Les projecteurs se braquent désormais sur les coulisses, et plus particulièrement sur la manière dont la production gère — ou contrôlerait — la communication des candidats fraîchement éliminés.

Au cœur de cette polémique : deux figures marquantes de la saison, Anita et Romy. Toutes deux affirment, dans chacune des interviews qu’elles ont accordées depuis leur sortie, n’avoir jamais été victimes de racisme dans l’émission. Pourtant, le blogueur et influenceur Jeremstar, spécialiste de la télé-réalité, avance une version bien différente des faits. Selon lui, ces déclarations publiques seraient en réalité soigneusement préparées, voire dictées, par la production.

Quand la production dicte la ligne à suivre

La question est simple : la production de Secret Story contrôle-t-elle les propos des candidats à leur sortie ?
Pour Jeremstar, la réponse semble pencher vers le « oui ». Dans une story publiée sur Snapchat, il raconte avoir déjà eu vent de directives imposées à certains participants après leur élimination.

Il prend pour exemple Marianne, une autre candidate, qu’il avait reçue quelques semaines plus tôt en interview exclusive. Selon lui, Endemol — la société qui produit Secret Story — lui aurait expressément demandé de ne pas présenter d’excuses aux téléspectateurs qui avaient été heurtés par son comportement dans la maison. Une consigne qui, toujours d’après Jeremstar, a surpris, car elle semblait défavorable à l’image de Marianne.

Changement de stratégie, pourtant, lorsque d’autres candidates ont quitté le jeu. Célia et Constance, elles, ont pu faire publiquement amende honorable, se confondant en excuses face aux polémiques. Cette différence de traitement intrigue et alimente les soupçons sur une gestion au cas par cas, dictée par les intérêts de la production.

Romy et Anita, un discours identique et unanime

Plus récemment, Romy — grande gagnante de la saison — et Anita ont, à leur tour, accordé plusieurs interviews. Les deux jeunes femmes avaient été massivement défendues par le public début juillet, après que des propos tenus à leur encontre dans la maison ont été jugés déplacés, voire discriminatoires, par certains téléspectateurs.

Pourtant, à la surprise de beaucoup, elles ont choisi de défendre… leurs adversaires.
Romy a déclaré sans détour :

« En toute sincérité, je n’ai pas ressenti de racisme. Il n’y a pas eu de propos racistes qui ont été dits à mon égard. Ni auprès d’Anita. »

De son côté, Anita a tenu un discours très similaire :

« Personnellement, je ne l’ai pas ressenti comme tel de l’intérieur. »

Autrement dit, si elles reconnaissent ne pas avoir eu d’affinités particulières avec certaines candidates comme Marianne ou Constance, elles affirment qu’aucune d’elles n’a eu de comportement raciste ou harcelant à leur encontre.

Un discours trop lisse pour être spontané ?

Pour Jeremstar, ces propos sont peut-être sincères… mais il n’exclut pas qu’ils soient aussi le fruit d’un briefing en règle.
« Je sais que la prod avait dit à Marianne de ne pas s’excuser, de ne rien faire, de ne rien dire. Donc, est-ce que la prod a demandé de ne pas relancer les polémiques… On ne saura jamais. Vous savez comment c’est… Les productions, malheureusement, contrôlent beaucoup. »

Ces accusations relancent un débat vieux comme la télé-réalité elle-même : quelle part de liberté ont réellement les candidats une fois qu’ils sortent du jeu ? Sont-ils libres de livrer leur ressenti tel qu’ils l’ont vécu, ou leurs propos sont-ils ajustés pour servir une stratégie d’image globale ?

Une affaire où le ressenti reste roi

Malgré tout, Jeremstar nuance ses propos. Il rappelle que, dans ce type d’affaires, la perception personnelle des personnes concernées reste la priorité.
« Si vraiment Romy et Anita le pensent et ont cette vision-là, ce qui compte, c’est leur vision. »

En d’autres termes, si elles affirment ne pas avoir été victimes de racisme, cela reste leur vérité. Mais cette position ne lève pas pour autant les interrogations sur les possibles consignes reçues.

Le cas Marianne, toujours en suspens

Reste une zone d’ombre : pourquoi Marianne, elle, n’a-t-elle pas eu le droit de présenter ses excuses alors que d’autres candidates ont pu le faire ?
Mystère.
Ce que l’on sait, c’est que Marianne a finalement pu s’exprimer librement… mais pas sur un plateau télé classique. C’est chez Jeremstar, quelques semaines plus tard, qu’elle a présenté ses excuses. Un geste qui, selon certaines rumeurs, aurait été fait contre l’avis de la production.

Ce double discours — silence imposé d’un côté, excuses publiques autorisées de l’autre — nourrit encore aujourd’hui toutes les spéculations sur les méthodes d’Endemol.

La stratégie de l’ombre dans la télé-réalité

Ce n’est pas la première fois que de telles accusations visent la production d’un programme de télé-réalité. Les témoignages d’anciens candidats d’autres émissions évoquant des interviews encadrées, des sujets « à éviter » ou des réponses préparées sont légion. L’objectif serait simple : protéger l’image de l’émission et éviter que les polémiques ne prennent trop d’ampleur.

Dans le cas de Secret Story, l’affaire est d’autant plus sensible que la saison a déjà été marquée par des débats sur la diversité, la tolérance et le respect entre candidats. Les accusations de racisme, qu’elles soient avérées ou non, représentent une menace importante pour la réputation de l’émission.

Entre vérité et communication maîtrisée

Difficile, donc, pour le public de démêler le vrai du faux. Les propos de Romy et Anita peuvent parfaitement traduire leur vécu sincère, tout en étant, consciemment ou non, en accord avec la ligne de communication dictée par la production.

Et c’est peut-être là que réside le cœur du problème : dans ce mélange subtil entre ressenti personnel et storytelling médiatique, où chaque phrase prononcée devient un élément de stratégie.

Un mystère qui restera sans doute entier

À moins qu’un candidat ne décide de briser le silence et de dévoiler les coulisses exactes des briefings post-émission, il est probable que ce mystère ne soit jamais complètement élucidé.
Pour le moment, les téléspectateurs devront se contenter de ces deux vérités parallèles : celle de Romy et Anita, et celle, plus suspicieuse, de Jeremstar.

Une chose est sûre : Secret Story porte bien son nom. Car, visiblement, les secrets ne s’arrêtent pas aux portes de la maison…

Écoutez ce qu’a dit Jeremstar tout à l’heure par rapport à Romy et Anita pic.twitter.com/xwxzV4lu9G

— Olivia 🇲🇶 (@Olivia_dbl) August 9, 2025