“Pas le choix”, Alain Delon : sa célèbre demeure de Douchy bientôt vendue ?

Un an après la mort d’Alain Delon, l’ombre de la villa de Douchy plane sur sa successionPas le choix", Alain Delon : sa célèbre demeure de Douchy bientôt vendue ?  - Public

Le 18 août 2024, la France perdait l’une de ses plus grandes icônes du cinéma : Alain Delon, l’homme aux yeux bleus perçants et à la carrière légendaire, s’éteignait à l’âge de 88 ans. Un an plus tard, alors que la commune de Douchy prépare un hommage à « l’homme qu’on appelait le Samouraï », ses enfants, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien, sont toujours plongés dans les méandres d’une succession aussi colossale que complexe.

Au cœur des débats, un lieu unique, à la fois chargé d’histoire et lourd de responsabilités financières : le Domaine de la Brûlerie, vaste propriété de 120 hectares où Alain Delon repose depuis l’été dernier.


Une succession encore loin d’être réglée

L’héritage de l’acteur, estimé à environ 50 millions d’euros, n’a pas encore été réparti entre ses trois enfants. Pour l’instant, chacun n’a reçu qu’une avance modeste de 100 000 francs suisses. Mais le vrai défi se profile désormais : le règlement des droits de succession.

En France, ces droits peuvent être particulièrement élevés pour les grosses fortunes. Dans le cas de la famille Delon, il faudra s’acquitter de 45 % de taxes sur toutes les sommes dépassant 1,8 million d’euros par héritier. Pour un patrimoine d’une telle ampleur, la facture fiscale s’annonce vertigineuse.


Le poids financier du Domaine de la Brûlerie

Si les droits de succession sont déjà un fardeau, un autre problème s’ajoute : celui des frais d’entretien de la demeure familiale. La maison de Douchy, entourée de 120 hectares de terres, représente une charge considérable. Selon Bernard Pascuito, journaliste et expert en succession et patrimoine, son entretien mensuel dépasserait les 15 000 euros.

« Pour moi, ils seront obligés de vendre le Domaine de la Brûlerie, si cher à Alain Delon », confie-t-il. Car au-delà du coût financier, il y a la réalité administrative : conserver un tel bien implique une organisation et des moyens dont les héritiers ne disposent pas forcément.

Ironie du sort, Alain Delon lui-même, conscient que sa demeure serait un poids pour ses enfants, avait déjà envisagé de s’en séparer de son vivant. Mais il ne l’a finalement jamais fait, préférant y vivre ses dernières années dans un relatif isolement, entouré de ses souvenirs.Il veut y être enterré»: tout ce que l'on sait sur la propriété adorée  d'Alain Delon à Douchy - Figaro Immobilier


Un lieu de mémoire au centre des tensions

Le véritable dilemme, au-delà de l’aspect financier, réside dans le fait qu’Alain Delon est inhumé dans la chapelle privée située au cœur de la propriété. Cette situation complique sérieusement une éventuelle vente.

En cas de cession de la maison, les enfants ne pourraient plus légalement se rendre sur sa tombe sans l’accord du futur propriétaire. Des solutions existent :

Négocier un droit d’accès permanent avec l’acquéreur, afin de permettre aux enfants de se recueillir.

Mettre en indivision la chapelle : elle resterait la propriété des trois héritiers tandis que le reste du domaine serait vendu.

Procéder à une exhumation pour inhumer Alain Delon dans un cimetière public ou privé, solution qui irait toutefois à l’encontre de ses dernières volontés.

Pour l’heure, aucune décision définitive n’a été prise. Les discussions sont en cours, et la dimension symbolique du lieu rend toute décision émotionnellement difficile.


Un premier anniversaire sous le signe de l’incertitude

Le 18 août 2025, la municipalité de Douchy prévoit un événement en hommage à Alain Delon. Il n’est pas encore certain que ses enfants y participeront, tant les tensions liées à la succession semblent peser sur leurs relations.

Ce rendez-vous sera néanmoins l’occasion, pour les habitants et les admirateurs, de se souvenir de l’acteur. Mais en arrière-plan, plane la question : combien de temps le Domaine de la Brûlerie restera-t-il dans le giron familial ?


La part d’émotion dans une décision économique

Pour Anthony, Anouchka et Alain-Fabien, la villa n’est pas qu’un actif immobilier : c’est le lieu des souvenirs d’enfance, des repas de famille, des moments partagés avec leur père. C’est aussi un symbole : celui de l’ancrage d’Alain Delon en France, loin des paillettes de Cannes ou de Paris.

Vendre un tel lieu, c’est tourner une page définitive. Mais la réalité financière pourrait bien l’emporter. Les droits de succession et l’entretien du domaine risquent, à terme, d’être insoutenables, même pour une famille disposant d’un patrimoine important.


Un héritage lourd à porter

Dans le cas de la succession Delon, la question du patrimoine ne se limite pas aux biens matériels. Elle touche à la mémoire, au respect des volontés du défunt et à la transmission d’un héritage culturel.

La maison de Douchy est à la fois un refuge et un mausolée, un bien que l’on voudrait préserver mais qui pèse comme un fardeau. Si elle venait à être vendue, l’image d’Alain Delon resterait associée à ce domaine, mais la relation intime de ses enfants à ce lieu serait profondément altérée.Alain Delon : à quoi ressemble sa demeure de Douchy, où il souhaite finir  ses jours ?


Entre patrimoine et devoir de mémoire

Au-delà des chiffres et des considérations fiscales, la question centrale est : comment préserver l’héritage immatériel d’Alain Delon ?

La vente permettrait de régler les dettes fiscales et de libérer les héritiers de frais considérables, mais elle couperait le lien direct avec la sépulture.

La conservation garantirait le respect des volontés de l’acteur, mais imposerait aux enfants de supporter des charges financières lourdes et durables.

La solution pourrait passer par un compromis : céder une partie du domaine tout en sanctuarisant la chapelle, afin que le lieu reste accessible et protégé.


Une page qui se tourne lentement

Un an après sa disparition, Alain Delon continue d’occuper une place particulière dans le cœur des Français. Son héritage artistique est immense : plus de 80 films, une carrière internationale, et une aura qui dépasse largement le cadre du cinéma.

Mais pour sa famille, l’héritage matériel est aujourd’hui un casse-tête. Entre fiscalité, entretien et mémoire familiale, chaque décision sera scrutée par le public et par les admirateurs de l’acteur.

La villa de Douchy, elle, reste silencieuse. Les allées bordées d’arbres, la chapelle, les grands espaces… Tout y respire la mémoire d’un homme qui a marqué son époque. Reste à savoir combien de temps encore ses enfants pourront préserver ce sanctuaire.


Conclusion
L’histoire de la succession Delon illustre une réalité souvent ignorée : derrière les fortunes et les légendes, il y a des choix douloureux à faire, où se mêlent sentiments, fiscalité et pragmatisme. Le Domaine de la Brûlerie est aujourd’hui au centre de ce dilemme. Garder ou vendre ? Préserver la mémoire ou alléger le fardeau ?

Une chose est sûre : quelle que soit l’issue, Alain Delon restera, pour ses enfants comme pour ses admirateurs, une figure éternelle du cinéma français.

 

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