Mort du streamer Jean Pormanove : le gouvernement s’en mêle et promet de faire toute la lumière

Mort de Jean Pormanove : drame, colère et débat sur la responsabilité des plateformes

Mort du streamer Jean Pormanove : le gouvernement s'en mêle et promet de faire  toute la

La disparition de Jean Pormanove, figure montante du streaming français, a secoué l’univers numérique et bien au-delà. Depuis l’annonce de sa mort, les hommages se multiplient, mais aussi les interrogations et les polémiques. Derrière le deuil d’un créateur apprécié par des milliers d’internautes, c’est toute une réflexion sur la toxicité en ligne, la responsabilité des plateformes et la protection des créateurs fragilisés qui refait surface. Retour sur un drame aux répercussions profondes.


Un visage familier du streaming français

Apparu sur les réseaux sociaux en 2020, Jean Pormanove s’était rapidement imposé comme une personnalité atypique et attachante. Avec ses diffusions en direct sur TikTok, Twitch, puis plus récemment sur Kick, il avait su se créer une communauté fidèle. Ses lives mêlaient sessions de jeux vidéo et moments humoristiques, parfois décalés, qui faisaient sa singularité.

À une époque où de nombreux créateurs peinent à se distinguer dans l’immense océan des contenus numériques, Jean Pormanove – de son vrai nom Raphaël Graven – avait trouvé sa place. Son authenticité séduisait, tout comme son ton simple et accessible. Sa notoriété avait pris une ampleur telle qu’il était devenu une figure récurrente des débats autour de la culture numérique.


La polémique avant le drame

Ces dernières semaines, l’image publique de Jean Pormanove s’était cependant trouvée éclaboussée par plusieurs polémiques. Dans un live diffusé avec deux autres streameurs connus sous les pseudonymes Naruto et Safine, des séquences avaient choqué. On y voyait les deux hommes lancer des « jeux » jugés humiliants, se moquant à la fois de Jean Pormanove et d’un autre intervenant, un homme handicapé surnommé Coudoux.

Ces extraits, relayés massivement, avaient indigné une partie des internautes. Beaucoup dénonçaient alors un climat de moqueries récurrentes autour de Jean Pormanove, certains parlant de harcèlement déguisé en divertissement. L’affaire avait enflammé les réseaux, relançant le débat sur les dérives de certains contenus en direct, diffusés sans filtre à un public jeune et impressionnable.

Le streamer Raphaël Graven, alias Jean Pormanove, est décédé dans son  sommeil


L’annonce tragique

C’est dans ce contexte déjà tendu qu’est tombée la terrible nouvelle. Lundi 18 août, Naruto, proche collaborateur de Jean Pormanove, a pris la parole sur Instagram pour annoncer son décès.

« J’ai toujours redouté le jour où je devrais écrire ces mots. Malheureusement, cette nuit, JP (Raphaël Graven) nous a quittés. (…) Je vous demande à tous de respecter sa mémoire et de ne pas partager la vidéo de son dernier souffle dans son sommeil », écrivait-il en story.

Le streameur est mort dans son sommeil à l’âge de 46 ans. Si la cause exacte n’a pas encore été déterminée, le parquet de Nice a rapidement ouvert une enquête pour en savoir plus. L’information a bouleversé la communauté numérique, provoquant un torrent de réactions.


Des images qui interrogent

Le drame a pris une dimension supplémentaire lorsqu’il est apparu que les derniers instants de vie de Jean Pormanove auraient été filmés. Des extraits montrent le créateur allongé sur un matelas, immobile, dans une position suspecte, alors que ses amis, présents en live, tentaient de le réveiller.

Ces images, d’une violence inouïe pour ses proches et ses admirateurs, ont circulé sur certaines plateformes. Rapidement, des voix se sont élevées pour demander leur suppression. L’appel de Naruto, réclamant le respect de l’intimité du défunt, n’a pas suffi à contenir la curiosité morbide de certains internautes. Là encore, la responsabilité des plateformes a été pointée du doigt.


Une vague d’émotion… et de colère

La disparition de Jean Pormanove a suscité une vague d’émotion massive. Sur X, TikTok, Twitch ou encore Instagram, les hommages se multiplient. Créateurs de contenus, streamers, anonymes : tous expriment leur tristesse, saluant un homme « bienveillant », « sincère », « parti trop tôt ».

Mais au-delà de l’émotion, une colère grandit. De nombreux internautes accusent l’entourage du défunt de ne pas l’avoir protégé. Certains estiment qu’il aurait été régulièrement humilié, exposé sans garde-fous, alors même que sa santé était fragile. Les critiques se concentrent aussi sur Kick, la plateforme qui a accueilli plusieurs des lives les plus controversés.

Mort de "Jean Pormanove" : humiliations et violences en direct sur Kick, la  plateforme répond


Le gouvernement s’en mêle

Face à l’ampleur des réactions, le gouvernement n’est pas resté silencieux. Clara Chappaz, ministre déléguée à l’IA et au Numérique, s’est exprimée sur X.

« Jean Pormanove a été humilié et maltraité pendant des mois en direct sur la plate-forme Kick. Une enquête judiciaire est en cours. J’ai saisi l’Arcom et effectué un signalement sur Pharos. J’ai également contacté les responsables de la plate-forme pour obtenir des explications », a-t-elle écrit.

Dans un second message, elle a rappelé une évidence juridique mais souvent oubliée dans la pratique : « La responsabilité des plates-formes en ligne sur la diffusion de contenus illicites n’est pas une option : c’est la loi. Ce type de défaillances peut conduire au pire et n’a pas sa place en France, en Europe ni ailleurs ».

Ces déclarations montrent que l’affaire dépasse désormais le cercle des amateurs de streaming pour devenir un sujet politique et sociétal.


La question centrale : qui est responsable ?

La mort de Jean Pormanove, au-delà de l’émotion, ouvre une série de questions brûlantes. Qui doit être tenu responsable lorsque des créateurs sont exposés à des humiliations en direct ? Quel rôle doivent jouer les plateformes comme Kick, Twitch ou YouTube pour prévenir la diffusion de contenus dangereux ?

D’un côté, certains défendent l’idée que chaque spectateur est libre de choisir ce qu’il regarde, et que les créateurs eux-mêmes acceptent une part de risque en s’exposant publiquement. De l’autre, nombreux sont ceux qui rappellent que la liberté d’expression ne peut pas justifier l’humiliation, le harcèlement ou l’absence de protection pour des individus vulnérables.

La présence d’images montrant un homme à l’agonie, diffusées à des milliers de spectateurs, constitue un signal d’alarme. Elle illustre les dérives possibles d’un écosystème numérique encore trop peu encadré.


Un débat qui dépasse le cas Pormanove

L’affaire Pormanove s’inscrit dans un contexte plus large : celui des dérives du streaming en direct. Ces dernières années, les plateformes ont vu émerger de nouvelles formes de contenus, parfois aux limites du supportable, visant surtout à capter l’attention et générer des revenus.

Défis dangereux, humiliations, provocations… la quête de buzz pousse certains créateurs à franchir les lignes rouges. Les cas d’épuisement, de burn-out, voire de drames humains liés au streaming, se sont multipliés.

La mort de Jean Pormanove agit comme un catalyseur, mettant en lumière la nécessité d’un encadrement plus strict. Les internautes ne s’y trompent pas : beaucoup appellent à un boycott de Kick, accusée de fermer les yeux sur des pratiques nocives au nom de la rentabilité.


Et maintenant ?

Alors que l’enquête judiciaire suit son cours, l’affaire Pormanove va sans doute marquer un tournant. Si les causes exactes de sa mort doivent encore être établies, les débats autour de son entourage, de la diffusion de ses derniers instants et de la responsabilité des plateformes ne font que commencer.

Le drame interroge aussi chacun d’entre nous : quel rôle jouons-nous, en tant que spectateurs, dans la consommation de ces contenus ? Jusqu’où notre curiosité peut-elle aller sans devenir complice d’un système destructeur ?

Jean Pormanove laisse derrière lui une communauté endeuillée, mais aussi une leçon cruelle : l’univers du streaming, souvent perçu comme un terrain de jeu léger et divertissant, peut cacher une face sombre où la violence et la cruauté s’expriment sans filtre.


Conclusion

La mort de Jean Pormanove n’est pas seulement une tragédie personnelle. Elle est devenue un symbole, révélateur des dérives d’un écosystème numérique en pleine mutation. Elle interpelle les plateformes, les pouvoirs publics, mais aussi les spectateurs.

Entre hommages sincères, colère légitime et prise de conscience collective, ce drame pourrait bien être un point de bascule. Reste à savoir si les acteurs concernés sauront en tirer les leçons pour éviter que l’histoire ne se répète.

 

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