Jenifer : un retour en musique empreint d’émotion et de sincérité
Le 22 novembre dernier, Jenifer a marqué son grand retour sur la scène musicale avec un album original et intimiste, Jukebox. Un projet singulier qui revisite ses plus grands titres, comme Au soleil, Tourner ma page ou encore J’attends l’amour. Un album qui sonne comme un hommage à sa propre carrière et à son public fidèle. Pourtant, à la surprise générale, ce nouvel opus ne figure pas dans le Top Albums hebdomadaire publié par le SNEP (Syndicat national de l’édition phonographique). Un choix assumé et mûrement réfléchi, comme l’a expliqué Thierry Saïd, le manager de la chanteuse, dans une interview accordée à Purecharts.
Une absence volontaire du classement
Contrairement à ce que l’on pourrait penser, cette absence du Top Albums ne résulte pas d’un manque de succès. Bien au contraire, l’album s’est très bien vendu, notamment grâce à des circuits de distribution alternatifs. Mais c’est le label et Jenifer elle-même qui ont pris la décision de ne pas faire apparaître Jukebox dans ce classement.
« On a pris la décision de ne pas mettre l’album dans le Top, on a demandé à ce qu’il n’y soit pas », affirme Thierry Saïd. Une position qu’il justifie par plusieurs raisons. La première, d’ordre symbolique : « À titre personnel, je suis de la génération où on regardait le Top 50 et il n’y avait pas les ventes en face. C’est quelque chose qui ne regarde personne. »
Il critique par ailleurs le poids écrasant du streaming dans les classements actuels, un mode de consommation qui, selon lui, ne reflète pas toujours la qualité ou la valeur d’un album. « Les chiffres n’ont plus de valeur parce qu’il y a le streaming dedans. Comment veux-tu qu’on lutte avec des rappeurs qui font quatre milliards de streams par semaine ? C’est un non-sens », tranche-t-il.
Un projet distribué autrement
Mais au-delà de la critique du système, c’est aussi une stratégie commerciale particulière qui explique ce choix. L’album Jukebox est en effet vendu en exclusivité à la Fnac, sur le site officiel de Jenifer et dans les 350 boutiques de l’enseigne Grain de Malice. Or, selon le règlement du SNEP, les ventes réalisées dans ces magasins ne sont pas comptabilisées pour les classements.
« À partir du moment où on t’enlève un gros circuit de ventes, sur lequel on a fait de très belles ventes, ce serait faussé », souligne Thierry Saïd. D’après lui, si toutes les ventes avaient été prises en compte, l’album de Jenifer aurait figuré dans le top 5 de la semaine. Un succès discret, mais bien réel.
Une artiste touchante et sincère
Au-delà de ce retour musical, Jenifer a également touché son public par sa sincérité. Invitée sur France Inter le 29 novembre, la chanteuse s’est livrée avec émotion sur des épisodes douloureux de sa vie. Évoquant le titre Tears in Heaven d’Eric Clapton, qui parle de la perte d’un enfant, Jenifer a confié que cette chanson résonne en elle d’une manière très intime.
« C’est un sujet que j’ai compris plus tard, quand je suis devenue maman. J’ai trois fils. J’ai osé m’imaginer me mettre à sa place, si je perdais un de mes enfants, est-ce que je réussirais à survivre ? » a-t-elle confié. Une réflexion poignante qui l’a menée à révéler, avec pudeur, qu’elle a connu plusieurs fausses couches.
« C’est très intime ce que je vais dire, mais j’ai déjà connu des fausses couches », a-t-elle partagé. Elle décrit l’attachement immédiat qu’on ressent lorsqu’on apprend une grossesse, et la douleur immense lorsqu’elle s’interrompt. « On se projette. Ça a été des douleurs très intenses », a-t-elle confié avec beaucoup d’émotion.
À travers cet album et ces confidences, Jenifer prouve qu’elle reste une artiste profondément humaine, sincère, et toujours connectée à son public. Jukebox n’est pas simplement un recueil de reprises : c’est une œuvre personnelle, portée par une artiste qui a grandi, souffert, et qui continue de chanter avec le cœur.