Les auditions à l’aveugle se poursuivent dans le télé-crochet de TF 1. Ce samedi 22 février, les candidats réservaient de nombreuses surprises aux coachs.

Duduk à la bouche, Levon, un Marseillais de 31 ans sonne l’ouverture de la quatrième soirée des auditions à l’aveugle de « The Voice », sur TF 1, ce samedi soir. Fine connaisseuse, Zaz reconnaît immédiatement cet instrument traditionnel arménien. Tout en douceur, le candidat entonne « Évidemment », de France Gall, avant de déployer tout son coffre. Les uns après les autres, les coachs se retournent, Florent Pagny et Vianney en tête.

« Vous avez ça parce que vous l’avez provoqué », félicite Pagny, en grande forme, qui apprécie la performance à la fois pop et lyrique. Galvanisé par la scène, Levon esquisse quelques époustouflants pas de danse avant de repartir avec le taulier qui promet : « On va s’amuser. »

Les protégés de Jenifer repartent bredouilles

S’avance ensuite Ankinée une prothésiste ongulaire de 25 ans qui veut « donner une chance à la musique ». Elle a choisi de reprendre « Aidez-moi », de Louane, comme un cri du cœur. Sa prestation très émouvante séduit Vianney, qui salue sa « sincérité évidente » et sa « pureté » qui « font oublier les petites imperfections ». Elle lui préfère Pagny.

Pablo et Lucas, les artistes suivants, ont moins de veine. Les deux frères ont hérité du goût de la musique de leur père, qui ne les a « pas vraiment bercés à Henri Dès et Chantal Goya », mais plutôt à AC/DC et The Who. À l’aise comme des poissons dans l’eau sur scène — ils ont déjà fait la première partie de Jenifer —, ils restent devant un mur de fauteuils tournés. « Vous avez mis le feu », tente de les réconforter Vianney, qui avait lui aussi formé un groupe avec son frère.

D’autres déceptions suivront, comme celle de Geneviève, qui propose au jury une expérience musicale pour le moins déroutante. De sa bouche sortent des cris d’oiseau, des hurlements de singe ou encore le bruit de sabots lancés au triple galop. Cette femme de 49 ans a toute une ménagerie dans les cordes vocales. « C’est MB14 qui est parti en vrille », plaisante Florent Pagny, en référence au candidat qui a marqué la saison 5 en mélangeant chant et beatbox.

Avant elle, The Joyful Key — vous pouvez l’appeler « Key » — avait enthousiasmé les quatre coachs en reprenant « Stand by Me », pourtant « entendue mille fois ». Interprété par celui qui a failli opter pour une carrière dans les ressources humaines, le titre résonne d’une énergie nouvelle et le candidat aux dreads violettes et au ciré jaune rejoint l’équipe de Vianney pour « explorer autre chose ».

Une deuxième chance à 96 ans

Nouvelle couleur de cheveux avec Mina Blue qui, elle aussi, fait l’unanimité. Cette ancienne artiste de rue italienne choisit Zaz, qui se réjouit : « J’aime les fêlures, quand on sent que ce n’est pas lisse. Elle ose briller. » Et qualifie ses vocalises de « chamaniques ».

Mais le clou de la soirée, c’est sans aucun doute Colette, 96 ans, qui se dirige à petits pas, soutenue par deux assistantes, vers le piano à queue qui trône au milieu de la scène. Elle commence à jouer quelques notes avant d’être interrompue par un technicien : « Attendez que je vous donne le top », souffle-t-il à la nonagénaire qui glousse : « Oui, oui, c’est un peu fort. »

Elle qui n’a jamais « osé » se présenter sous le feu des projecteurs interprète maintenant une de ses compositions sous les applaudissements du public. Si les coachs ne se retournent pas, ils sont soufflés. Rayonnante, la doyenne historique de l’émission lance, dans leur direction : « Regardez les vedettes ! Je les connais tous en plus ! » Et là voilà qui chantonne « Mon mec à moi » avec Patricia Kaas, qui lui offre une deuxième chance, une nouveauté permettant de revenir plus tard.

Il y a encore Emilio, 24 ans, qui intègre l’équipe de Florent Pagny, Miranda, 23 ans, première recrue de la soirée pour Patricia Kaas, la toute jeune Laurette, Teddy, Louis…

Et voilà Charlie, 33 ans, chanteuse, comédienne, humoriste et, dernièrement, présentatrice de la tournée « The Voice ». Inconnue des coachs, sa performance sur « All by Myself » séduit. « Grosse signature vocale », juge immédiatement Pagny, qui se retourne en même temps que Vianney. À Patricia Kaas, toujours le doigt sur le buzzer mais sans jamais concrétiser, il a manqué « de la puissance vocale ». Un avis que ne partagent pas ses camarades. « Tu as quelque chose à montrer d’assez hors normes », l’encourage Vianney, qui la comptera parmi ses protégés.

Colette revient pour terminer la soirée en beauté, dans une séquence pleine d’émotions, pendant laquelle les artistes se regroupent autour d’elle et ses proches pour partager la joie que leur procure la musique.