INTERVIEW. Ce samedi 1er mars, Franck a rejoint l’aventure The Voice 2025 après son audition à l’aveugle, qui a fait se retourner Zaz et Patricia Kaas. Le jeune homme de 27 ans a été particulièrement ému d’interpréter une chanson d’amour à sa mère, alors qu’il ne parle plus à la sienne depuis douze ans. Il raconte à Télé-Loisirs les raisons de cette blessure.
L’émotion était palpable ce samedi soir sur TF1. Franck, candidat à The Voice 2025, a été troublé en interprétant Les yeux de ma mère d’Arno, lui qui n’a plus de contact avec sa mère depuis douze ans. Son grain de voix particulier et l’émotion intense qu’il a mise dans sa prestation, ont chamboulé Patricia Kaas, première à se retourner sur son audition à l’aveugle. “Tu m’as embarquée, je rêverais que tu viennes chez moi”, a lancé la chanteuse de 58 ans. Zaz s’est également retournée : “Je te vois avec Patricia aussi, mais il fallait que je te voie, il fallait que je te regarde”, a expliqué la nouvelle coach. Sans grande surprise, Franck a choisi de poursuivre l’aventure avec Patricia Kaas. Pour Télé-Loisirs, il revient sur son choix, mais aussi son parcours de vie difficile, qui explique la “fêlure” qu’a sentie en lui sa coach.
Franck (The Voice 2025, équipe Patricia Kaas) : “Pour chanter ça, je devais me mettre à nu”
Télé-Loisirs : Vous vous livrez beaucoup à travers la chanson Les yeux de ma mère d’Arno, vous qui ne parlez plus à la vôtre… Était-ce un stress supplémentaire pour une première prestation ?
Franck : Bien sûr, en plus sur un plateau de télé comme ça, c’est un truc que je n’ai jamais fait, et je ne chante jamais sur un piano-voix. Là, je n’ai pas ma guitare, je n’ai pas mon chapeau parce que pour une fois je l’ai enlevé. Pendant les répétitions, je n’arrivais pas à me mettre dedans et je me suis dit qu’il ne fallait pas que je me cache. Le pianiste m’a pris sous son aile, il a été là pour moi. D’habitude je suis quelqu’un de très solaire, et là je rasais les murs. Pour chanter ça, je devais me mettre à nu.
Espérez-vous un signe de votre mère après ce passage dans The Voice ?
Ce n’est pas du tout dans mon optique de reprendre contact. Quand j’ai rediscuté avec mon prof de chant, je me suis dit : “Si tu n’y vas pas, tu vas t’en mordre les doigts”. Mais je l’ai chantée pour moi, pour me guérir et tourner une page sur mon histoire de vie avec cette personne. Je voulais chanter pour toutes les mamans de mon cœur qui m’ont toujours aidé et épaulé. Ma grande sœur m’a aidé à surmonter ça, elle a été ma mère clairement.
Votre grande sœur et votre père étaient d’ailleurs présents en coulisses…
Ils sont venus me voir, ils m’ont fait la surprise. Ma grande sœur est handicapée, elle est amputée de la jambe droite depuis un accident de la route. Elle a beaucoup de complications au niveau de sa santé et elle était encore, le lundi, au bloc opératoire alors que le tournage avait lieu le vendredi. Mon père, il n’est jamais monté à Paris de sa vie. Je suis descendu m’aérer deux secondes pendant les temps de répétition et je suis arrivé, ils étaient en face de moi. Là, je me suis dit que j’avais une responsabilité. On a traversé tout ça ensemble. Je pense qu’ils sont touchés lors des auditions parce qu’ils ont vu que j’ai dit ce que j’avais à dire. Ils m’ont porté, ils m’ont sauvé la vie et je leur dois tout.
“Ma mère m’a battu, elle m’a humilié” : Franck explique pourquoi il était ému en chant Les yeux de ma mère dans The Voice 2025
Que ressentez-vous lorsque Patricia Kaas se retourne ?
Déjà j’ai eu un fauteuil qui s’est retourné. Mais même si je n’avais pas eu de fauteuil, du moment que j’allais au bout de ma chanson, pour moi j’avais gagné. Patricia se retourne et chante, les yeux dans les yeux, et je chante une chanson comme ça devant une femme qui pourrait tout à fait être une figure maternelle, qui pourrait être ma mère au niveau de l’âge. Je me suis dit ça y est, c’est fait, j’ai réussi. J’aurais pu être submergé par l’émotion mais je voulais aller au bout.
Cette figure maternelle vous a manqué dans votre vie ?
Ma mère, ça fait douze ans que je ne la vois pas. Par choix. Parce qu’elle m’a battu quand j’étais enfant, elle m’a volé. Ce n’était pas en mode “je te mets une fessée de temps en temps”, elle m’a battu en mode coup de cravache, elle m’a cassé un contre-plaqué sur la tronche. Elle m’a humilié, physiquement, psychologiquement. Chanter une chanson qui dit “j’aime sentir ses mains sur mon corps”, c’était difficile pour moi. Je veux qu’on en parle, c’est l’essence même du truc. Je ne suis pas allé à l’audition à l’aveugle pour prouver quelque chose au monde entier, pour dire que j’étais chanteur et que je voulais en faire mon métier. J’y suis allé pour me guérir. J’ai décrété que c’était arrivé comme ça en dernière minute et que c’était un signe du destin. J’ai réglé douze de thérapie en un passage sur le plateau de The Voice.