Directeur de casting, directeur artistique et figure incontournable des émissions comme “The Voice”, Bruno Berberes revient pour Yahoo sur son parcours et ses relations privilégiées avec des artistes comme Louane et Slimane.

Depuis 25 ans, Bruno Berberes, actuel directeur artistique et directeur de casting de The Voice, occupe une place centrale dans l’industrie du divertissement français. Son parcours impressionnant l’a mené des comédies musicales comme “Les Dix Commandements” aux émissions télévisées les plus populaires. “Mon histoire a commencé avec ‘Les Dix Commandements’, la ‘Star Ac”, première saison, ‘La Nouvelle Star’, première saison, plusieurs comédies musicales je crois, 30, 35…”, rappelle-t-il avec une pointe de fierté.

Aujourd’hui encore, son influence reste majeure : “En ce moment, sur les planches, il y a ‘Molière’. On prépare le retour du ‘Roi Soleil’ mais il y a eu ‘Robin des Bois’, ‘1789’, ‘Sister Act’… J’en oublie forcément puisque 30… voilà. Ça fait 25 ans tout ça…” Mais c’est surtout avec “The Voice” et “The Voice Kids” que Bruno Berberes a construit une relation particulière, qu’il qualifie lui-même de “grande histoire d’amour, de famille et de fidélité entre ‘The Voice’, ‘The Voice Kids’, les artistes, les coachs et moi.”

Dans les coulisses du casting de “The Voice”

Le processus de sélection des talents pour “The Voice” est un véritable parcours du combattant, comme l’explique Bruno Berberes : “Pour le processus du casting de ‘The Voice’ et de ‘The Voice Kids’, il y a énormément d’étapes. C’est un joli et agréable parcours du combattant.” Tout commence par un repérage : “On se fait repérer soit sur les réseaux sociaux, soit dans un concours, en France, dans le métro, tous les gens qui s’inscrivent sur TF1+ et autres.” L’équipe de casting de “The Voice” est présente “partout où il y a de la musique.”

Chaque année, ce sont près de 65 000 candidatures qui sont examinées. “Après, il y a toute une espèce d’entonnoir où on va sélectionner 1000 personnes”, explique le directeur de casting. De ce millier de personnes auditionnées à Paris, environ 200 à 250 sont retenues pour l’étape suivante : “la prise de tonalité, qui consiste à choisir un titre en collaboration avec l’artiste.” Un processus qui se poursuit avec des répétitions puis une audition finale devant les responsables de TF1 et Universal. Au final, seuls 120 talents environ graviront “les petites marches qui nous mèneront à ce mur qui s’ouvre et sur le plateau.” Une sélection rigoureuse pour dénicher les artistes qui sauront émouvoir le jury et le public.

Des découvertes qui marquent les générations

Ce que recherche le directeur de casting ? “Mon coup de cœur, il est assez identifiable. C’est très simple, c’est la rencontre entre une chanson et un interprète”, explique-t-il. Une formule qui a fait ses preuves, comme en témoignent les carrières de Louane et Slimane, deux artistes qu’il a accompagnés dès leurs débuts.

Sa relation avec Louane est particulièrement touchante. “Louane ? C’est ma fille. Non, elle m’appelle ‘Tonton'”, confie-t-il avec émotion. “Je l’ai rencontrée à l’âge de huit ans dans un concours à Saint-André-des-Eaux, un truc comme ça. Elle était déjà très sûre d’elle-même. Les bras croisés, elle me regardait, elle me disait : ‘Je serai chanteuse, monsieur’. Et ben voilà, je pense qu’elle avait raison.”

Bruno Berberes se souvient avec émotion d’un moment particulièrement marquant : “La première fois que j’ai pleuré en écoutant Louane, c’est simple, c’était lorsqu’elle a chanté ‘Imagine’, qui était la chanson préférée de son papa et il était décédé, je crois, quelques jours avant.” Un hommage bouleversant puisque Jean-Pierre Peichert, le père de Louane, est décédé le 20 février 2013 à l’âge de 59 ans, juste après avoir vu sa fille débuter dans l’émission. “Elle perd son papa, elle aurait pu s’arrêter, tout le monde aurait compris. Une tragédie qui sera suivie un an plus tard par le décès de sa mère, laissant la jeune artiste orpheline à seulement 17 ans.

“Louane, elle a ce truc fabuleux, c’est qu’on a l’impression que rien ne peut l’atteindre et elle a ce timbre unique. Moi j’ai toujours l’impression que Louane est toujours en urgence”, ajoute-t-il, admiratif. Malgré ces épreuves, la carrière de Louane a connu une ascension fulgurante après “The Voice”, avec un rôle principal dans “La Famille Bélier” qui lui a valu le César du meilleur espoir féminin et un premier album, “Chambre 12”, vendu à plus d’un million d’exemplaires. En 2025, elle représentera la France au Concours Eurovision de la Chanson à Bâle, en Suisse. Comme le souligne Bruno Berberes, cette participation a une résonnance particulière : “Ça fait plaisir à sa maman, entre autres. Pas que pour ça, mais c’est une bonne raison.”

L’histoire de Slimane, de la persévérance au succès

Le parcours de Slimane avec Bruno Berberes illustre parfaitement comment les chemins peuvent se croiser plusieurs fois avant que la réussite ne soit au rendez-vous. “Avec Slimane, l’histoire a été assez facile parce qu’il y a eu une adhésion totale du public dès son premier ‘blind'”, raconte-t-il. Mais cette réussite cache une histoire plus longue : “Je l’ai rencontré, il avait 14 ans, 15 ans ? Je le vois encore rentrer avec son papa pour un casting, celui de ‘Cléopâtre’. Il était pour le rôle du frère de Cléopâtre, donc de Sofia Essaïdi.”

Malgré son talent évident, le succès ne fut pas immédiat pour Slimane : “Il avait une telle voix vibrante, une telle voix identifiable que je ne l’ai jamais oublié. Je l’ai suivi. Slimane n’a pas été retenu pour cette comédie musicale. Lui il a fait son bout de chemin dans les ‘open mic’, à droite, à gauche, dans les bars.”

C’est finalement grâce à “The Voice” que Slimane a pu révéler tout son potentiel au grand public : “Puis un jour, je l’ai appelé pour la saison 5 et il est arrivé sur ‘The Voice’ avec l’impact que tout le monde sait avec ‘À Fleur de toi’. Interprétation extrêmement personnelle, inoubliable, identifiable. Et c’est ce que le public a ressenti puisqu’il ne l’a jamais quitté.”

Bruno Berberes continue aujourd’hui à chercher les voix qui marqueront demain la scène musicale française, avec toujours cette même passion qui l’anime depuis un quart de siècle.