Valeria Bruni-Tedeschi dénonce un « lynchage médiatique général »

Valeria Bruni-Tedeschi dénonce un « lynchage médiatique général »

La cinéaste a admis avoir traversé une période difficile lorsque Sofiane Bennacer, qui partage sa vie, a été accusé par quatre ex-compagnes de viols et de violences.

La cinéaste Valeria Bruni-Tedeschi (à gauche) et les acteurs du film Les Amandiers, Sofiane Bennacer (au centre) et Nadia Tereszkiewicz, au 75e Festival international du film de Cannes, le 23 mai 2022. La cinéaste Valeria Bruni-Tedeschi (à gauche) et les acteurs du film Les Amandiers, Sofiane Bennacer (au centre) et Nadia Tereszkiewicz, au 75e Festival international du film de Cannes, le 23 mai 2022. © Isabelle Vautier / Starface / Cover Images

Valeria Bruni-Tedeschi vient de rappeler comment les accusations portées contre un homme pour viols et violence peuvent affecter la vie de quelqu’un. En l’occurrence, la sienne. La comédienne et réalisatrice est la compagne du jeune acteur marseillais Sofiane Bennacer (28 ans), elle a pris de plein fouet sa mise en examen à la suite de plaintes pour viols d’anciennes petites amies. Elle dit avoir vécu un « véritable traumatisme ».

Recevez l’actualité culturelle de la semaine à ne pas manquer ainsi que les Enquêtes, décryptages, portraits, tendances…

En vous inscrivant, vous acceptez les conditions générales d’utilisations et notre politique de confidentialité.

Alors que l’actrice, 60 ans aujourd’hui, réalisait le film Les Amandiers, sur la troupe de l’école de Patrice Chéreau et de Pierre Romans dans laquelle elle a commencé sa carrière, le projet a été « accidenté », dit-elle à nos confrères du Parisien.

« Un énorme traumatisme »
« Ce qui s’est produit a débouché, pour moi, sur un énorme traumatisme. Selon moi, ce qui s’est passé relève du lynchage médiatique général, sans respect de la présomption d’innocence », raconte Valeria Bruni-Tedeschi au quotidien. L’actrice ayant elle-même été « abusée » pendant son enfance sans « avoir été prise au sérieux » lorsqu’elle en avait parlé, comme elle l’expliquait dans Télérama en 2022, il n’était pas question de critiquer les femmes qui dénoncent des viols et des violences. Mais, cette fois, elle avait réclamé de faire la part des choses.

« Pour ma part, j’avais depuis quelques mois appris à connaître Sofiane Bennacer dans le travail et notamment pendant la longue période de répétitions, et être tout à fait confiante sur ses qualités humaines : lorsqu’on filme quelqu’un, on “voit” qui on a en face de soi », avait-elle écrit dans un communiqué publié le 25 novembre 2022 par l’hebdomadaire.
À LIRE AUSSI Valeria Bruni Tedeschi : « Le cinéma me permet de convoquer les morts »
La réalisatrice et ses producteurs avaient eu vent de rumeurs, mais n’avaient appris l’existence du dépôt de plainte pour viol que deux jours après le début du tournage. Valeria Bruni-Tedeschi avait fait le choix de maintenir son casting et avait plaidé pour la présomption d’innocence alors que Libération publiait une enquête à charge sur les accusations dont le comédien faisait l’objet. Selon la production du film, les plaintes n’auraient pas été un motif juridiquement valable pour arrêter le tournage et « licencier les 89 salariés sur le plateau ».

Sofiane Bennacer jouait le personnage principal mais l’acteur, 25 ans à l’époque, avait été préalablement fait l’objet de quatre plaintes par quatre ex-compagnes. Mis en examen par un juge de Mulhouse (Haut-Rhin) pour viols dans deux affaires, de violences sur conjoint pour la troisième, il a été placé sous le statut, plus favorable, de témoin assisté pour la quatrième. Les faits auraient été commis de 2018 à 2019 à Mulhouse, Strasbourg et Paris. Il a fait l’objet d’un contrôle judiciaire, mais n’a cessé de clamer son innocence.

L’affaire désormais instruite à Paris
À DécouvrirLe Kangourou du jourRépondreValeria Bruni-Tedeschi avait été soutenue en janvier 2023 par une tribune de 204 personnalités, comme Fanny Ardant, Anny Duperey, Charles Berling ou encore Charlotte Gainsbourg, rédigée à l’initiative de la philosophe Sabine Prokhoris. Publié avant les César 2023 dans nos colonnes, le texte rappelait que « le viol est un crime » et que « la loi reconnaît la qualification de viol conjugal », mais que c’est à la justice de se prononcer sur la réalité des faits.

À LIRE AUSSI Mis en examen pour viols, l’acteur Sofiane Bennacer clame son innocenceIl dénonçait une « présomption de culpabilité », et un « lynchage médiatique ». Le « doute doit bénéficier à l’accusé », assurait la tribune. « La défense des femmes est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux mains d’une doxa activiste – relayée par une sphère médiatique obnubilée par les effets de buzz », estimaient les signataires. Des cinémas ont néanmoins retiré le film de leur programmation à sa sortie. L’affaire est désormais instruite à Paris « dans l’intérêt d’une bonne administration de la justice », indiquait France Bleu en mai 2024.

Related Posts

Our Privacy policy

https://abc24times.com - © 2025 News