Pierre Peret, légende de la chanson française, adulé sur scène mais brisé dans l’ombre : révélations explosives sur ses relations glaciales avec ses enfants et petits-enfants, entre drames, silences, rancunes et une solitude familiale insoupçonnée.
Un monument de la chanson française
Né en 1934 à Castelsarrasin, Pierre Peret a construit une carrière exceptionnelle, jalonnée de succès populaires inoubliables comme La cage aux oiseaux, Le Zizi, Les jolies colonies de vacances ou encore Mon p’tit loup. Des chansons drôles, tendres, parfois polémiques, mais toujours habitées par une sincérité qui a séduit des générations entières.
Avec plus de 60 ans de carrière, plus de 200 chansons et des tournées à guichets fermés, Peret est devenu une véritable institution. « C’est un poète du quotidien, capable de faire sourire tout en touchant au cœur », affirment ses admirateurs.
Pourtant, cette vie de lumière et d’applaudissements cache un revers douloureux : celui d’un homme que ses proches n’applaudissent plus.
L’amour d’une vie, mais une famille brisée
Depuis 1962, Pierre Peret partage la vie de Simone, surnommée Rebecca, son pilier, sa confidente, son roc. Ensemble, ils ont eu trois enfants : les jumeaux Anne et Alain, nés la même année que leur mariage, et leur cadette Julie, venue compléter ce tableau de bonheur familial.
Mais derrière l’image d’une famille unie, les fissures se sont multipliées au fil des décennies.
Le drame survient en 1995, lorsque Julie, à seulement 32 ans, décède brutalement. Une tragédie qui marque profondément l’artiste et son épouse, mais qui laisse aussi une cicatrice indélébile dans la fratrie. Cet événement dramatique, loin de rapprocher, semble avoir accentué les distances déjà perceptibles entre Pierre et ses enfants survivants.
Une carrière envahissante
Car la vérité, que Pierre Peret lui-même reconnaît à demi-mot, c’est qu’il a longtemps vécu pour sa carrière. Dans les années fastes, il enchaînait jusqu’à 150 à 200 concerts par an, sillonnant la France et la francophonie, enregistrant, écrivant, répétant sans relâche.
Il assurait pourtant avoir « bloqué ses vacances » pour voyager avec ses enfants, leur offrant des escapades aux quatre coins du monde. Mais pour Anne et Alain, cela ne suffisait pas. Le sentiment d’avoir grandi dans l’ombre d’un père plus attentif à son public qu’à sa famille a laissé des traces.
Aujourd’hui adultes, les jumeaux ont choisi de s’éloigner, construisant leur vie loin des feux de la rampe et… loin de leur père.
Des petits-enfants fantômes
Le constat est encore plus amer avec les petits-enfants. En 2019, dans une rare confidence, Pierre Peret avouait :
« Ils ont la trentaine, sont un peu partout dans le monde et ne donnent plus aucune nouvelle. Je ne sais même pas si j’ai des arrière-petits-enfants. »
Une phrase glaçante, révélatrice d’une fracture familiale totale. L’homme qui a écrit des chansons célébrant l’enfance, la tendresse, la transmission, se retrouve aujourd’hui privé de ce rôle auprès de sa propre descendance. Une ironie cruelle, presque insupportable.
La pudeur du silence
Connu pour son franc-parler sur scène, Peret se montre en revanche d’une extrême discrétion dès qu’il s’agit de sa vie privée. Il refuse de régler ses comptes en public, affirmant respecter le choix de ses enfants et petits-enfants de rester dans l’anonymat.
« Quand vous êtes enfant de quelqu’un de connu, on vous pose sans arrêt des questions », expliquait-il en 2021, justifiant leur volonté de couper les ponts. Mais derrière ce respect affiché, on devine la douleur muette d’un père mis à l’écart, d’un grand-père oublié.
Rebecca, le dernier refuge
Si Peret tient encore debout, c’est sans doute grâce à Rebecca, sa femme depuis plus de 60 ans. Un record de longévité amoureuse dans le monde du spectacle, où les couples se font et se défont au rythme des tournées. Ensemble, ils ont traversé les tempêtes, les deuils et les éloignements. Aujourd’hui, Rebecca demeure son soutien indéfectible, son unique « famille proche ».
Un artiste toujours debout
À plus de 90 ans, loin de se retirer, Pierre Peret continue de créer, d’écrire, de chanter. Ses albums récents, même moins médiatisés, trouvent encore leur public. Chaque apparition sur scène est saluée comme une célébration de la culture populaire française.
Mais derrière les sourires, les éclats de rire et la complicité avec son public, une question demeure : qui, à la fin du concert, est là pour l’attendre ?
Entre succès et solitude
La vie de Pierre Peret illustre à merveille le contraste brutal qui peut exister entre le succès public et la solitude privée. Acclamé par des foules entières, adulé pour ses textes drôles et malicieux, il vit pourtant le cœur lourd d’une absence familiale qu’aucun applaudissement ne peut combler.
Ses chansons, joyeuses et lumineuses, résonnent dans des millions de foyers… sauf peut-être dans celui de ses enfants.
Une fin de vie en demi-teinte
L’histoire de Pierre Peret pose une question universelle : que reste-t-il quand les projecteurs s’éteignent ? La gloire suffit-elle à remplir le vide laissé par l’absence des siens ?
Pour lui, le bilan est contrasté : un monument de la chanson française, un homme aimé par le public, mais dont le cercle intime s’est fissuré au point de s’éloigner jusqu’au silence.
Et si ce silence reste la plus cruelle des mélodies, Peret, fidèle à lui-même, choisit malgré tout de le chanter avec pudeur et poésie, laissant à son public l’illusion d’un bonheur intact.