Patrick Fiori en concert à Saint-Tropez : les touristes exclus et priés de rester chez eux.
Ce vendredi 15 août, Patrick Fiori donnera un concert gratuit depuis Saint-Tropez. Mais les touristes ne seront pas les bienvenus, et seront exclus du concert par la municipalité.
Le concert gratuit que doit donner Patrick Fiori à Saint-Tropez ce vendredi 15 août fait polémique. Et pour cause… Le coach de The Voice Kids, qui sera de retour pour une nouvelle saison dès ce samedi 30 août sur TF1, ne pourra être entendu que par les Tropéziennes et Tropéziens. Cette décision a été prise par la municipalité, peu ravie d’avoir une telle affluence de vacanciers l’été. De fait, elle estime que les concerts gratuits ne doivent être destinés qu’aux administrés…
Ainsi, l’entrée gratuite sera strictement encadrée. Des personnes seront présentes à l’entrée de la place des Lices pour vérifier le justificatif de domicile des Tropéziens. Si une personne vient sans justificatif, elle sera refoulée. Cette pratique, jugée inique par les vacanciers, vise à privilégier les habitants. Les touristes, mis sur la touche, pourront toutefois écouter le concert de loin, mais ne seront pas conviés sur la place.
Les touristes fulminent, les Tropéziens jubilent
Mais la nouvelle ne passe pas du côté des touristes de Saint-Tropez. Carole, une mère de famille originaire de Franche-Comté, ne cache pas sa colère au Parisien : “On vient, on paye cher pour se loger et on n’a même pas droit à toutes les festivités ?”. Marc, un habitant d’une commune limitrophe, est également choqué : “Moi qui habite Cogolin, une ville à deux pas d’ici, je n’y ai pas droit !”
Sans surprise, les Tropéziens, eux, jubilent. Ils voient cet entre-soi comme une très bonne idée, et ne tiennent pas à être mélangés aux touristes. “Pour une fois qu’un évènement s’adresse directement à nous pendant la saison, on ne va pas se plaindre. L’été, il n’y en a que pour les touristes !” se ravit ainsi un retraité.
Une pratique possiblement illégale…
Le concert de Patrick Fiori uniquement ouvert aux Tropéziens soulève toutefois quelques interrogations… Les taxes de séjour versées par les touristes à Saint-Tropez doivent financer les animations de la ville. Ils doivent ainsi s’acquitter de 6,91 euros par nuit et par personne, payables à la municipalité. En se retrouvant privés des animations de la ville pour lesquelles ils payent, les touristes pourraient peut-être se retourner contre la mairie de Saint-Tropez… Le concert de Patrick Fiori servira-t-il de fusible ?
La décision de la municipalité de Saint-Tropez de restreindre l’accès au concert de Patrick Fiori, prévu pour ce vendredi 15 août, soulève de nombreuses interrogations, notamment sur le plan juridique et touristique. En effet, les vacanciers présents dans la station balnéaire méditerranéenne, qui ont contribué aux finances de la ville par le biais des taxes de séjour, se sentent lésés par cette exclusion. Ces taxes, qui s’élèvent à 6,91 euros par nuit et par personne, sont destinées à financer une partie des animations et événements organisés pendant la saison estivale. Le fait que ces mêmes touristes soient empêchés de participer à des événements auxquels ils contribuent financièrement pourrait créer une fronde.
Une telle décision pourrait d’ailleurs entraîner des conséquences juridiques. Les vacanciers pourraient, en théorie, contester cette exclusion en arguant que l’accès à ces événements fait partie des services dont ils devraient bénéficier en tant que payeurs de taxes locales. Si certains estiment que cette politique d’exclusion est légitime au regard du souhait de la municipalité de protéger la qualité de vie des habitants permanents, d’autres pourraient la qualifier de discriminatoire. D’autant plus que la ville de Saint-Tropez, bien que touristique, a l’obligation de garantir une égalité d’accès à ses infrastructures et événements, qu’ils soient réservés aux habitants ou non.
De plus, les vacanciers se sentent parfois marginalisés dans un lieu où le prix des hébergements atteint des sommets pendant l’été. Beaucoup se sentent déjà victimes de la « sur-touristification » du village, et cette restriction pourrait exacerber leur frustration. D’autres, comme Marc de Cogolin, qui réside à seulement quelques kilomètres de Saint-Tropez, se sentent également injustement traités. Bien qu’il ne soit pas officiellement résident de la ville, il se considère proche de cette communauté et estime que cette exclusion est injustifiée.
Certains experts en droit du tourisme soulignent que cette politique pourrait potentiellement avoir un impact sur l’image de la ville de Saint-Tropez, qui se distingue depuis des décennies comme l’un des lieux les plus emblématiques du tourisme de luxe. En choisissant d’exclure les touristes d’un événement majeur, la municipalité court le risque de ternir son image d’accueil et de laisser une impression négative auprès des visiteurs. Si cette situation venait à se répéter dans les années à venir, elle pourrait dissuader de futurs touristes d’envisager de passer leurs vacances dans cette destination prisée.
Du côté des Tropéziens, l’ambiance est toute autre. Pour eux, ce concert de Patrick Fiori représente l’occasion rare de se divertir dans leur propre ville sans être noyé dans la masse touristique. D’aucuns considèrent qu’un tel événement, qu’ils perçoivent comme un moment de privilège, pourrait contribuer à renforcer le lien communautaire et à valoriser les habitants. Cela vient en quelque sorte rééquilibrer la dynamique saisonnière où, tout au long de l’été, les locaux sont souvent submergés par l’afflux massif de vacanciers.
Cependant, cette situation met en lumière un problème plus vaste qui touche de nombreuses destinations touristiques. À une époque où le tourisme de masse semble de plus en plus impopulaire dans certaines régions, le défi réside dans l’équilibre à maintenir entre satisfaire les attentes des visiteurs et préserver la qualité de vie des résidents permanents. Cette question se pose particulièrement dans des endroits comme Saint-Tropez, où la richesse du tourisme est en partie responsable de la prospérité de la ville, mais où l’impact sur la vie des habitants n’est pas toujours pris en compte.
Reste à savoir si cette situation va provoquer une remise en question du modèle touristique de la ville ou si, au contraire, elle suscitera une révolte parmi les vacanciers, amenant ainsi des changements dans les politiques municipales. L’affaire pourrait bien faire jurisprudence et influencer la manière dont d’autres stations balnéaires ou villes touristiques gèrent l’équilibre entre les intérêts des résidents et des touristes à l’avenir.