Mort de Micheline Dax : ce qu’on arrivé à son corps laisse la France horrifiée.
Micheline Dax, comédienne adulée, voix légendaire de Miss Piggy dans Le Muppet Show, aurait eu 100 ans en mars 2024. Mais dix ans après sa disparition à l’âge de 90 ans, son nom reste associé à l’une des plus sombres affaires médico-universitaires françaises : le scandale du Centre du don des corps de l’Université Paris-Descartes.
Ce qui devait être un acte d’altruisme, un ultime don au service de la science et de l’humanité, s’est transformé en cauchemar pour sa fille, Véronique Lafond, et pour des centaines d’autres familles.
Une grande dame du théâtre et du doublage
Née en 1924, Micheline Dax a marqué des générations par son talent. Sa carrière couvre plus d’un demi-siècle de théâtre, de cinéma et de doublage. Sa voix espiègle et reconnaissable entre toutes fit vivre à l’écran Miss Piggy, personnage culte du Muppet Show, devenant ainsi une figure familière pour des millions de spectateurs.
Derrière son humour et sa fantaisie, la comédienne cultivait une réelle générosité. Peu avant sa mort, en 2014, elle avait choisi un geste noble et discret : léguer son corps à la science. Une décision courageuse, motivée par le désir d’aider la recherche médicale, de former de jeunes chirurgiens et d’apporter, même après sa disparition, une contribution à l’humanité.
Le choc de la révélation
Mais quelques années après son décès, l’horreur éclate. Une enquête journalistique révèle que le Centre du don des corps de l’Université Paris-Descartes, censé être un lieu d’étude et de respect, abritait en réalité un véritable charnier.
Des centaines de dépouilles humaines, mal conservées, entassées dans des conditions indignes : chairs en décomposition, réfrigérateurs hors d’usage, rongeurs circulant librement entre les corps. Des images insoutenables qui font l’effet d’une bombe.
Au milieu de ce chaos, le corps de Micheline Dax. Pour sa fille, la découverte est un traumatisme. Elle raconte avoir simplement voulu savoir quand et comment sa mère serait incinérée, comme prévu après les études médicales. La réponse fut un cauchemar.
« Je suis révoltée, dégoûtée, écœurée », confia Véronique. « J’ai des nuits sans sommeil. Ma mère voulait aider la science. Elle a été trahie. Nous avons été trahis. »
Une indignation partagée
L’affaire ne concerne pas seulement la famille Dax. En réalité, plus de 170 familles se sont regroupées dès 2021 dans un collectif de victimes. Toutes ont découvert que les corps de leurs proches, confiés dans la confiance et la dignité, avaient été traités comme de simples déchets.
Pas de sépulture, pas de respect, pas de cérémonies. Seulement un immense sentiment de trahison.
« On nous avait promis la rigueur scientifique, on nous a livré l’horreur d’une décharge », dénonce une autre famille.
Un scandale institutionnel
En 2019, les révélations secouent le pays. Comment une institution aussi prestigieuse que l’Université Paris-Descartes a-t-elle pu laisser un tel désastre se produire ? Très vite, le ministère de l’Enseignement supérieur ferme le centre et une enquête judiciaire est ouverte.
En 2022, plusieurs responsables universitaires et du centre du don des corps sont mis en examen pour atteinte à l’intégrité des cadavres et manquements graves.
Mais pour les familles, la justice tarde. Dix ans après la mort de Micheline Dax, l’affaire reste une plaie béante, un dossier enlisé où la douleur continue de ronger ceux qui attendent vérité et réparation.
Une fille en quête de justice
Pour Véronique Lafond, la douleur est intime et publique. Elle ne cesse de témoigner, de raconter, de lutter pour que la mémoire de sa mère, comme celle des autres victimes, soit respectée.
« Ma mère était une femme généreuse, drôle, libre. Elle voulait que son geste serve. Aujourd’hui, il symbolise la honte », confie-t-elle.
Avec le collectif, elle a déposé plainte, participé aux manifestations, dénoncé « l’omerta » et le silence des institutions.
Un tabou national
L’affaire Micheline Dax a ouvert une réflexion plus large sur le don du corps à la science en France. Longtemps considéré comme un acte noble mais discret, il révèle désormais des failles profondes : manque de contrôle, absence de transparence, gestion défaillante des centres.
Des experts appellent aujourd’hui à une réforme totale :
mise en place de normes strictes,
suivi obligatoire des familles,
respect absolu de la dignité humaine.
Car derrière les termes administratifs, ce sont des vies, des mémoires, des familles qui se brisent.
Une blessure qui ne cicatrise pas
En 2024, alors que l’on aurait dû célébrer le centenaire de Micheline Dax, sa fille et ses proches n’ont que la douleur d’un souvenir souillé.
L’actrice, qui a tant fait rire et sourire le public, se retrouve malgré elle au cœur d’un scandale funèbre. Son nom, au lieu d’évoquer Miss Piggy et la fantaisie, résonne avec des mots glaçants : charnier, trahison, indignité.
« On nous a volé notre deuil », répète Véronique. « Ma mère ne repose pas en paix. Et nous non plus. »
Conclusion : un appel à la vérité
L’affaire Micheline Dax n’est pas seulement une histoire de négligence administrative. C’est une affaire d’État, une trahison de la confiance publique, un scandale qui interroge notre rapport à la mort, au respect des défunts et à la mémoire collective.
Pour Véronique et les familles des victimes, le combat continue. Dix ans après, elles attendent encore une chose : que la vérité éclate et que justice soit rendue.
Car si la mort est inévitable, l’indignité, elle, ne devrait jamais l’être.
