“Je ne peux plus courir” : à 59 ans, Samuel Le Bihan souffre d’une maladie rare qui touche principalement les plus de 65 ans.
Ce jeudi soir, “France 3″ rediffuse un épisode d’”Alex Hugo”. L’occasion de revenir sur une confidence faite par Samuel Le Bihan au printemps dernier, à propos d’un problème de santé qui pèse sur son quotidien.
Ce jeudi 7 août à 21h10, France 3 rediffuse un épisode d’Alex Hugo, le troisième de la septième saison, intitulé Seuls au monde. L’occasion alors de s’intéresser à Samuel Le Bihan, acteur phare de la série, notamment à ses confidences sur sa santé, faites en mai dernier lors d’une interview avec Télé 7 jours. “En dehors de l’escalade, j’ai toujours fait beaucoup de sports. Quand j’étais jeune, je pratiquais le judo, un peu le rugby, la boxe. Aujourd’hui, avec l’âge, je me suis mis au yoga. J’aime bien aussi tout ce qui est cross-fit. Mais j’ai de l’arthrose, alors je ne peux plus courir. A part pour Alex Hugo, le temps d’une scène”, avait confié au magazine le comédien de 50 ans.
L’arthrose est une affection dégénérative des articulations. Elle entraîne des douleurs, des gonflements et des raideurs qui nuisent à la capacité d’une personne à se déplacer comme elle l’entend. “Elle touche entre 9 et 10 millions de Français, dont 65 % ont plus de 65 ans“, précise le site Arsylab, concepteur et distributeur de solutions améliorant la qualité de vie des patients souffrant d’arthrose.
“L’arthrose, qui peut apparaître après 40 ans et ensuite se généraliser après 65 ans, représente aussi près de 14 millions d’ordonnances prescrites par an. Le coût annuel de l’arthrose, en 2010, a ainsi été évalué à 755 euros par patient. Par voie de conséquence, le coût direct du traitement de l’arthrose s’élèverait à 3 milliards d’euros par an en France“, apprend-on également. “Les articulations les plus touchées seraient les cervicales et les lombaires (entre 70 % et 75 %), selon la revue Rhumatologie. Viennent ensuite le genou (40 %), le pouce (30 %), la hanche et la cheville (10 %), puis les épaules (2 %).”
Samuel Le Bihan en dit plus sur la vie amoureuse d’Alex Hugo
Le papa d’Angia évite alors la course. Mais il a trouvé une autre activité, tout autant intense : “Heureusement, je peux faire du vélo à volonté ! Je me suis tapé quelques cols du Tour de France : Izoard, Galibier, ou encore le Granon, avec ses pourcentages à 10% sur dix kilomètres. C’est rude !” A noter enfin que cet entretien était également une opportunité pour l’acteur d’en dire un peu plus sur la situation amoureuse de son personnage, Alex Hugo, qui semble avoir jeté son dévolu sur Julia (Sauce Ena), un amour de jeunesse.
Une histoire à creuser ? “Bien que la décision ne m’appartienne pas, j’ai encouragé la production à poursuivre dans cette voie. Je trouve intéressant ce personnage de femme indépendante. Elle possède des chevaux, elle n’a pas besoin de lui, mais ils peuvent se réunir sur pas mal de terrains. Avec son accent espagnol, plein de charme, on devine qu’elle n’est pas locale. Lui non plus. Et, face à Alex Hugo, qui parle peu, il faut quelqu’un de solaire, de lumineux, qui soit entreprenant, aussi, avec du caractère. Que quelqu’un qui lui dise : ‘Oh, c’est bien gentil, le loup solitaire, mais à un moment, faut arrêter, quoi…’“, avait-il expliqué.
Si Samuel Le Bihan parle avec autant de sincérité de son arthrose, c’est parce que cette maladie, longtemps sous-estimée, bouleverse le quotidien de ceux qui en souffrent. L’acteur, qui fêtera bientôt ses 60 ans, illustre parfaitement ce que vivent de nombreux Français de son âge : un corps encore dynamique, mais ralenti par une pathologie silencieuse et douloureuse. « Je ne peux plus courir », lâche-t-il presque avec regret, comme pour signifier qu’une page s’est tournée. Pourtant, loin de s’apitoyer, il choisit de composer avec ses limites et d’adapter sa pratique sportive.
Cette franchise est à l’image de l’homme. Car si Samuel Le Bihan est connu pour ses rôles d’homme fort, flic intègre ou héros solitaire, il n’a jamais hésité à montrer ses failles. Dans ses interviews, il évoque aussi bien ses engagements humanitaires que sa vie de père, notamment auprès de sa fille Angia, atteinte d’autisme. C’est un artiste qui préfère la vérité brute aux faux-semblants, et ses confidences sur l’arthrose s’inscrivent dans cette ligne de conduite.
L’arthrose, contrairement à d’autres maladies chroniques, n’est pas seulement une affaire médicale : elle devient un enjeu social. Les chiffres sont parlants : près de 10 millions de Français en souffrent, et ce nombre ne cesse d’augmenter avec le vieillissement de la population. Les douleurs, souvent localisées au niveau du genou ou de la hanche, rendent parfois difficile le travail, la pratique du sport, ou même des gestes simples comme monter des escaliers. Loin d’être bénigne, elle altère profondément la qualité de vie.
Pour un acteur comme Samuel Le Bihan, habitué aux cascades et aux tournages en extérieur, cette contrainte est d’autant plus marquante. Dans Alex Hugo, personnage de montagne, solitaire et athlétique, courir dans la nature est une habitude quasi instinctive. « À part pour Alex Hugo, le temps d’une scène », précise-t-il, comme pour souligner le paradoxe : la fiction exige parfois de lui ce que la réalité ne lui permet plus. Heureusement, la caméra, bienveillante, capte plus l’intensité du regard et la profondeur du jeu que la vitesse d’une foulée.
Sa passion pour le vélo devient alors un nouvel exutoire. Gravir l’Izoard, le Galibier ou le Granon, ces cols mythiques du Tour de France, demande une endurance exceptionnelle. Beaucoup de sportifs amateurs rêvent de ces ascensions, et l’acteur en a fait une habitude, preuve que la maladie n’a pas entamé sa détermination. Le vélo, discipline plus douce pour les articulations, lui permet de garder cette adrénaline dont il a besoin.
Au-delà du sport, Samuel Le Bihan continue de séduire les téléspectateurs par la justesse de son personnage. Dans cette saison d’Alex Hugo, les intrigues personnelles gagnent en profondeur, notamment avec l’arrivée de Julia, figure féminine lumineuse. Derrière cette évolution scénaristique, on devine le souhait de l’acteur de montrer que son héros, malgré ses blessures, mérite lui aussi un peu de lumière et d’amour. Un parallèle troublant avec sa propre vie, faite de combats mais aussi d’espoir.
En abordant publiquement sa maladie, Samuel Le Bihan contribue à briser un tabou : celui de l’arthrose chez les quinquagénaires actifs. Car si elle est souvent associée à un grand âge, elle peut toucher bien plus tôt. Son témoignage résonne comme une invitation à écouter son corps, à ne pas négliger les premiers signes et à réinventer sa manière de bouger.
Et c’est peut-être là la leçon qu’il nous livre : accepter ses fragilités n’empêche pas de continuer à avancer, à vivre pleinement, ni même à gravir les plus hauts sommets.