« J’ai peur de la mort tous les jours » Claudia Tagbo s’effondre à cause d’un cancer : l’actrice et humoriste de 48 ans se confie.

Claudia Tagbo revient de loin. À l’âge de 30 ans, l’humoriste a lutté contre un cancer du sein au milieu des années 2000. Une période douloureuse qu’elle a évoqué dans l’émission “Ça ne sortira pas d’ici” en 2018.

Ce vendredi 4 mars 2022, les téléspectateurs de France 2 pourront retrouver Claudia Tagbo dans la fiction “Le Crime lui va si bien”. À l’écran, la star incarne le capitaine Gaby Molina. Un personnage au tempérament de feu. Comédienne de renom, la principale intéressé a enchaîné les projets ces dernières années. Si à ce jour tout lui sourit, par le passé, Claudia Tagbo a dû faire face à une terrible épreuve.

En effet, l’artiste a eu un cancer au milieu des années 2000. Un combat qu’elle a remporté avec courage et détermination. “Je vois les choses différemment depuis. Je rigole encore plus fort. La maladie n’est pas quelque chose que l’on affronte seule”, a analysé l’humoriste dans les colonnes de Gala en 2015. Claudia Tagbo a pu compter sur le soutien sans faille de son entourage. En effet, l’actrice a dû subir des “traitements lourds, d’heures de doutes et de souffrance et d’opérations de chirurgie réparatrice et reconstructrice”.

En 2018, Claudia Tagbo a de nouveau évoqué le sujet sur le plateau de “Ça ne sortira pas d’ici” sur France 2. Face à Michel Cymes, elle s’est confiée sur ce qui l’avait sauvée. “Le rire, le travail sauvent dans ce cas-là”, a avoué la jeune femme avec philosophie. “Imaginez vous êtes malade, vous n’êtes pas entouré, vous n’avez pas de famille, c’est dur. Moi j’avais le travail au moins, du coup j’étais à fond là-dedans.”

À présent guérie, l’acolyte de Jamel Debbouze a toutefois gardé quelques séquelles. “Il ya a une cicatrice qui va rester un bon bout de temps je pense, parce qu’on a toujours peur”, a ajouté Claudia Tagbo et conclure : “Et il y a la trace physique aussi, parce que je ne suis pas allée au bout du processus, à vouloir tout enlever, tout nettoyer, donc il y a des cicatrices forcément”.

Claudia Tagbo : un combat qui a tout changé

L’histoire de Claudia Tagbo est celle d’une renaissance. Si aujourd’hui, elle rayonne sur scène comme à l’écran, c’est parce que derrière chaque éclat de rire, derrière chaque réplique énergique et pleine de vie, se cache une bataille qu’elle n’a jamais oubliée.

Quand le diagnostic est tombé au milieu des années 2000, Claudia n’était encore qu’une jeune femme en pleine ascension, avec des rêves plein la tête et une carrière en construction. Le monde s’est écroulé en un instant. « J’avais 30 ans, je pensais avoir tout le temps devant moi, et d’un coup, j’ai eu peur de mourir », a-t-elle confié lors d’interviews ultérieures. Cette peur, elle l’a ressentie chaque jour, comme une ombre planant au-dessus d’elle.

Mais Claudia n’a jamais accepté de se laisser définir par la maladie. Bien sûr, il y a eu des moments d’abattement, des larmes et des nuits interminables. Elle n’élude pas la souffrance : « Les traitements sont lourds, la fatigue est écrasante. Et puis il y a le regard des autres, ce miroir cruel qui nous rappelle qu’on est malade. » Pourtant, au milieu de la douleur, elle a choisi le rire. « Le rire m’a sauvée », répète-t-elle.

Le rôle salvateur du travail et de la scène

Contrairement à beaucoup de patients qui doivent s’éloigner de leur métier, Claudia s’est jetée à corps perdu dans son travail. Jouer, répéter, écrire, monter sur scène : tout cela lui permettait d’oublier, ne serait-ce que quelques heures, les perfusions et les cicatrices. « Quand je montais sur scène, je n’étais plus malade. J’étais moi, entière, vivante, et j’avais encore quelque chose à offrir au public. »

Cette énergie, elle la doit aussi à ses proches. Sa famille, ses amis, mais également une grande partie de la profession artistique, lui ont tendu la main. « Je ne me suis jamais sentie seule, et c’est capital. Quand on est entouré, on trouve la force de se relever. »

Une femme transformée

Aujourd’hui, Claudia Tagbo se dit « différente ». Elle avoue ne plus voir la vie de la même manière. Elle rit plus fort, aime plus intensément, profite de chaque instant. « Quand on a frôlé la mort, on comprend que rien n’est acquis. Alors chaque jour devient une victoire. »

Cependant, la peur demeure, tapie dans un coin de son esprit. « J’ai peur de la mort tous les jours. Ce n’est pas une obsession, mais c’est une réalité. Une cicatrice invisible qui ne disparaîtra jamais complètement. » Et puis il y a la marque physique, cette cicatrice sur son corps qu’elle a choisi de garder. « C’est une preuve de mon combat. Je n’ai pas voulu tout enlever, tout cacher. Je vis avec, et c’est ma façon de me rappeler d’où je viens. »

Une inspiration pour des milliers de femmes

Le témoignage de Claudia résonne bien au-delà de sa carrière. Elle est devenue, malgré elle, une figure d’espoir pour toutes celles qui traversent la même épreuve. En parlant ouvertement de son cancer, elle brise les tabous, elle libère la parole et rappelle que la maladie ne définit pas une personne.

Dans ses spectacles comme dans ses interviews, elle n’hésite pas à aborder ce sujet, parfois avec humour, parfois avec gravité. « Je ne veux pas qu’on m’applaudisse parce que j’ai survécu, mais si mon histoire peut donner du courage, alors ça vaut la peine de la raconter. »

Une carrière florissante malgré l’ombre du passé

Claudia a poursuivi sa route, avec un succès grandissant. Son rôle dans Le Crime lui va si bien sur France 2 a confirmé son talent de comédienne dramatique, capable de naviguer entre humour et intensité. Et sur scène, elle continue de remplir les salles, séduisant un public conquis par son énergie communicative.

Aujourd’hui, à 48 ans, elle se tient debout, fière et plus vivante que jamais. Elle n’oublie rien, ni les nuits blanches ni les cicatrices, mais elle choisit chaque jour la lumière. « La maladie m’a rendue plus forte. Je ne suis pas invincible, mais je suis résiliente. Et c’est peut-être ça, le vrai pouvoir. »