Anémone est morte seule et isolée de tous. Une seule célébrité s’était rendue a ses obsèques

Cái chết của Anémone: tình trạng sức khỏe của bà đã gây lo ngại trong nhiều tháng

La vie d’Anne Bourguignon, plus connue sous le nom d’Anémone, est un paradoxe permanent. Actrice géniale, muse comique devenue tragédienne césarisée, elle fut l’un des visages les plus emblématiques du cinéma français. Et pourtant, lorsqu’elle s’éteint en avril 2019, à l’âge de 68 ans, son départ passe presque inaperçu. Aux obsèques, une seule célébrité. Pas de pluie d’hommages officiels, pas de parterre d’artistes. Comment expliquer qu’une figure aussi marquante ait quitté ce monde dans une solitude si brutale ? Était-ce une punition infligée par un milieu qu’elle avait tant dérangé ? Ou bien la conséquence logique d’un choix de vie, d’une femme qui avait décidé de tourner le dos à la gloire ?

De Thérèse à la consécration

Née en 1950 dans le 15ᵉ arrondissement de Paris, Anémone débute au cinéma dès 1968 dans un film de Philippe Garrel, Anémone, qui lui donnera son pseudonyme définitif. Rapidement, elle trouve sa place dans le café-théâtre, terreau fertile des années 1970, où émerge la fameuse troupe du Splendide.

Son rôle de Thérèse dans Le Père Noël est une ordure (1982) propulse sa carrière. Cette secrétaire maladroite, gentille jusqu’au ridicule, devient l’un des personnages cultes du cinéma français. Tout le monde la connaît, tout le monde l’adore. Le succès est tel que le visage d’Anémone s’impose dans la mémoire collective.

Mais derrière le rire, l’actrice cache une profonde lucidité. Elle ne supporte pas le conformisme et encore moins les compromis. Sa franchise désarmante commence à agacer.

En 1988, sa carrière prend un tournant majeur avec Le Grand Chemin, drame qui lui vaut le César de la meilleure actrice. Une reconnaissance suprême… qu’elle accueille en posant la statuette au sol, refusant le folklore d’usage. Un geste symbolique : pour elle, le prix n’est pas une consécration mais une mascarade.

La célébrité, un fardeau

« La célébrité, ça m’a emmerdé », lâche-t-elle un jour, sans détour. Contrairement à d’autres, Anémone n’a jamais rêvé de tapis rouges. Les interviews l’ennuient, les festivals l’agacent. Elle se moque des autographes, qu’elle considère comme une absurdité.

Sa relation avec le Splendide se termine d’ailleurs amèrement. Elle accuse ses camarades de ne pas avoir reconnu son rôle dans l’écriture du Père Noël est une ordure. Résultat : rupture définitive. Pas de réconciliation, pas de tournée nostalgique. Une page tournée à coups de griffes.

En vérité, Anémone déteste l’idée même de « star ». Elle fuit Paris, s’installe à la campagne puis au Portugal, prônant une vie simple et écologique. Elle soutient des causes politiques, milite contre la mondialisation, se bat pour l’environnement. Son énergie se déplace du plateau de cinéma vers les combats citoyens.

Une mère malgré elle

Anémone est morte seule et isolée de tous. Une seule célébrité s'était  rendue a ses obsèques

Mais c’est peut-être sur le terrain de l’intime qu’Anémone choque le plus. Dans plusieurs interviews, elle confie avoir regretté d’être mère. Ses mots, crus, résonnent comme une bombe : « Les enfants vous bouffent vivante. Ils prennent tout et s’en vont. »

Elle raconte avoir envisagé une stérilisation à 22 ans, regrette de ne pas l’avoir fait. Son premier enfant, Jacob, naît d’une grossesse qu’elle qualifie de « niée », découverte trop tard pour avorter. Sa fille Lili vient plus tard, presque par accident. « Ma vie était déjà foutue, alors un ou deux… » lâche-t-elle avec une brutalité glaçante.

Pour elle, la maternité a détruit son existence, l’éloignant de ses rêves d’artiste et de liberté. Des propos jugés insupportables par certains, mais qui trouvent un écho dans la littérature féministe contemporaine, citée notamment par Mona Chollet dans Sorcières.

Et pourtant, paradoxe encore, son fils Jacob la décrit comme une mère aimante, drôle, présente, une femme tendre qui lui a donné une enfance pleine d’affection. L’écart entre ses déclarations publiques et l’intimité familiale brouille le portrait. Était-elle une mère malheureuse mais aimante malgré tout ?

Une rébellion permanente

Si Anémone dérange, c’est parce qu’elle refuse de se taire. Elle critique ouvertement le milieu du cinéma, dénonce « une machine à endormir les gens ». Elle fustige la politique, qualifie les dirigeants de « bande de crétins ». Elle méprise les logiques commerciales, rejette le star-system.

Même malade, affaiblie par un cancer du poumon, elle conserve son mordant. À une journaliste qui l’interroge sur Cannes, elle réplique : « C’est comme le Salon de l’agriculture, mais en moins sympa. »

Son langage cru, sa rébellion constante, son refus des conventions l’isolent peu à peu. Dans les années 2000, les rôles se raréfient. Mais elle continue de choisir des projets atypiques, prouvant qu’elle n’a rien perdu de son éclat.

Le retrait et la mort

En 2017, elle annonce sa retraite avec une formule choc : « Bon débarras ! » Son adieu à la scène n’est pas seulement professionnel, il est politique. Elle ne veut plus rien avoir à faire avec un monde du spectacle qu’elle juge « pourri par l’argent ».

Elle se retire à Saint-Soline, dans les Deux-Sèvres, vivant entourée de nature et de quelques amis fidèles. Là, loin des projecteurs, elle mène une vie simple, cultivant son jardin et participant à la vie culturelle locale.

Quand la maladie l’emporte en avril 2019, son entourage respecte sa volonté de discrétion. Ses obsèques ont lieu dans la plus stricte intimité. Seule une poignée de proches et une célébrité, la réalisatrice Tonie Marshall, viennent lui dire adieu. Un contraste violent avec les centaines de milliers de spectateurs qui l’avaient aimée.

Oubliée ou fidèle à elle-même ?

Cuộc phỏng vấn mới nhất của chúng tôi với Anémone: “Thế giới này thực sự khiến tôi thấy nhàm chán”

Alors, pourquoi une seule célébrité ? Était-ce la preuve qu’Anémone avait été abandonnée par son milieu ? Ou bien le signe qu’elle avait choisi, jusqu’au bout, la cohérence : pas de star à son enterrement, pas de faux hommage, pas de cirque médiatique ?

Son fils Jacob tranche : « Elle ne voulait pas de ce cirque. Elle était sauvage. »

Et si, finalement, ce départ solitaire était son ultime rébellion ? Un dernier pied de nez à une société qu’elle n’a cessé de défier.

Car Anémone, fidèle à elle-même, a choisi la vérité, même quand elle faisait mal. Elle a refusé la gloire facile, la complaisance, les hypocrisies. Elle laisse derrière elle l’image d’une femme libre, intransigeante, parfois blessante, mais jamais fausse.

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