«Un coup d’accélérateur pour l’économie locale» : les actions vertueuses de la production de «Koh-Lanta»
Le tournage de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres » aux Philippines Alain ISSOCK / ALP / TF1
Du Cambodge aux Philippines en passant par les Fidji, les équipes de production d’ALP travaillent en symbiose avec les populations locales en multipliant les initiatives solidaires et écoresponsables.
Mardi soir, TF1 lance la diffusion de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres » , une nouvelle saison régulière tournée l’automne dernier sur la péninsule de Caramoan aux Philippines. Ces deux dernières années, c’est la quatrième fois que les équipes d’Adventure Line Productions développent une saison de leur jeu d’aventures dans cette région après « Le feu sacré », « Les chasseurs d’immunité » et « La tribu maudite ».
« C’est la philosophie de notre production : nous arrivons dans un pays et nous nous y ancrons totalement, nous explique Julien Magne , directeur général d’ALP. En premier lieu, en travaillant avec les locaux. C’est une richesse de travailler avec les gens sur place, ils nous apportent leur savoir-faire dans la construction et aussi leurs connaissances de la mer, de la jungle, etc. Depuis de nombreuses saisons, nous travaillons avec 200 à 250 locaux, à différents postes. »
«Koh-Lanta, la revanche des 4 terres» : les 24 candidats
La logistique de tournage d’une saison de « Koh-Lanta » nécessite des moyens humains et matériels considérables. « Nous travaillons main dans la main avec les communautés locales, les villages et les autorités administratives, poursuit Julien Magne. Cela a été le cas par le passé au Cambodge et aux Fidji et c’est pareil actuellement aux Philippines. C’est un coup d’accélérateur pour l’économie locale. Il y a, à la fois, la rémunération des personnes que nous employons et la rémunération de certaines communautés via la location de terrains et l’achat de matériaux. En termes de tournage écoresponsable, c’est hyper important de se fournir à proximité et de ne pas importer nos matériaux depuis l’autre bout de la planète. »
ALP créé également des vocations. « Il y a un travail de fond qui se crée, un travail de formation des équipes locales, nous raconte Julien Magne. Avant notre arrivée, que ce soit aux Philippines ou auparavant aux Fidji, nous formons des gens qui n’avaient jamais travaillé sur une production télé et qui vont nous suivre saison après saison. Nous avions notamment adoré travailler au Cambodge et certains collaborateurs nous avaient suivis par la suite aux Fidji. Aux Philippines, nous avons retrouvé des gens qui avaient travaillé pour nous lors de notre venue en 2008. Tous ces gens que nous formons sont amenés à nous suivre ou à travailler pour d’autres productions auprès desquelles ils pourront faire valoir notre formation. »
Construction d’une route aux Fidji et reconstruction d’un village aux Philippines
La société de production ne se contente pas de subvenir aux besoins spécifiques de ses tournages. « Nous prévoyons en amont un ensemble d’actions et certaines sont décidées sur place, nous confie le patron de la société de production. La richesse d’un tournage de « Koh-Lanta » , ce sont les relations que nous nouons avec les communautés et les villageois. L’année dernière aux Philippines, un cyclone a ravagé un village à côté de notre base de production. Nous nous sommes mobilisés pour aider à sa reconstruction. »
Aux Fidji, dans l’archipel de Kadavu où trois saisons de « Koh-Lanta » et cinq numéros de « L’aventure Robinson » ont été tournés entre 2018 et 2020, ALP avait installé son camp de base au nord de la petite île de Buliya et avait financé la construction d’une route ainsi que l’implantation de panneaux solaires dans le village. « Nous aidons au nettoyage des plages, nous sensibilisons les habitants au conditionnement des déchets plastiques… Nous identifions les besoins au fur et à mesure de nos rencontres, nous explique le directeur de production Valentin Wattelet. Si on voit qu’une école a besoin de chaises, de tables ou d’installations pour la cour, nous allons apporter notre aide. Aider les locaux d’une manière ou d’une autre fait partie de nos activités. » Le surplus de médicaments et du matériel médical sont systématiquement cédés aux communautés et aux dispensaires locaux.
Vue aérienne de l’île de Buliya en 2013 et en 2020 Captures écran Google Earth (montage)
« Tout le monde travaille vraiment main dans la main et c’est une vraie richesse »
Julien Magne
Une partie du budget de production de « Koh-Lanta » est dédiée à ces actions. « Avec cet apport économique lié au travail que nous appuyons avec des dons et des aides, nous créons quelque chose de durable, se réjouit Julien Magne. Nous vivons au plus près de ces gens pendant des mois et des mois et, parfois, sur plusieurs années. Ils deviennent comme une famille que nous avons envie d’aider. Sur place, il n’y a pas les Français d’un côté et les locaux de l’autre. Tout le monde travaille vraiment main dans la main et c’est une vraie richesse. À la fin d’un tournage, c’est souvent un crève-cœur de devoir se quitter parce qu’on a tous passé de superbes moments. Il y a des liens importants et forts qui se créent. »
Au début du tournage de « Koh-Lanta, la revanche des 4 Terres » l’automne dernier, la production a organisé une journée pédagogique auprès de 200 enfants de l’école d’Ilawood pour une formation sécurité incendie et catastrophe naturelle. Chaque élève a reçu du matériel scolaire (des sacs, des trousses, des cahiers, des crayons, etc.) durant une journée ponctuée d’attractions, des tours de magies et des clowns, et d’un goûter festif. Tradition de fin de tournage, ALP organise une grande soirée avec toutes les équipes de tournage et leurs familles. « On fait un concours de danse ou une tombola où on offre tout un tas de choses. Le gros lot était une moto neuve, une petite 125, qui a permis à une famille d’avoir un véhicule pour se déplacer. »
Don de matériel de la production de « Koh-Lanta » à une école aux Philippines ALP
Le tournage de « Koh-Lanta » de plus en plus éco-responsable
Au fil des années, ALP s’applique à effectuer des tournages de plus en plus éco-responsables et de faire profiter de son expertise. « Nous mettons en place des formations sur comment recycler, trier, utiliser le plastique, détaille Julien Magne. Quand nous arrivons sur place, tous les sites sont jonchés de plastique et de détritus. Notre premier travail, c’est de nettoyer tous les sites de tournage. Quand nous repartons en France, les sites sont beaucoup plus propres que quand nous arrivons. Nous ne sommes pas moralisateurs, l’idée est de planter les petites graines de l’amélioration dans l’esprit de chacun. »
Les autres initiatives consistent à réduire les déplacements de personnels depuis la France, d’optimiser l’utilisation des moyens de transport et de privilégier les solutions les plus propres pour l’environnement. Sur place, les éclairages sont contrôlés sur les sites de vie des équipes de tournage avec l’utilisation d’ampoules basse consommation. Ces dernières années, l’utilisation de drones pour le tournage des plans aériens a été préférée aux hélicoptères.
Journée pédagogique auprès de 200 enfants de l’école d’Ilawood en marge de « Koh-Lanta, la revanche des 4 terres » ALP