Six femmes accusent Franck Gastambide de “violences sexuelles, physiques et psychologiques”, l’acteur se dit “victime” d’une campagne de calomnies “T’as le même regard qu’une meuf qui s***”

Sportif frustré (les ligaments croisés tu connais…) qui a choisi le journalisme pour tacler ceux qui ont réussi. Mon volume de jeu me permet aujourd’hui de couvrir toujours autant de terrain, des grands shows de la TNT (Koh-Lanta, Star Academy, Pékin Express) aux séries les plus confidentielles sur Netflix. Avec un seul credo dans la musette : celui de raconter des histoires avec de l’humain et un peu d’humour dedans

“Mediapart” publie une enquête contenant les témoignages de six femmes dénonçant les comportements inappropriés du comédien et réalisateur.

Netflix a posé plus de 10 millions d’euros dans cette série de 5 épisodes. © Youtube

Des accusations graves et multiples visent Franck Gastambide. Dans une longue enquête publiée par “Mediapart”, ce vendredi 21 février, le comédien et réalisateur de 46 ans est mis en cause par six femmes, dont trois anciennes compagnes, pour des violences sexuelles, physiques et psychologiques.

Les témoignages recueillis, corroborés par dix-huit personnes, décrivent un comportement abusif dans le cadre professionnel et intime.

Trois des accusatrices affirment avoir subi ces agressions sur ou en marge des plateaux de tournage, tandis que les trois autres, toutes comédiennes et ex-conjointes de l’homme derrière les séries “Validé” (Canal+) et “La Cage” (Netflix) dénoncent des faits survenus dans la sphère privée.

En revanche, une seule a accepté de témoigner à visage découvert, la comédienne et créatrice de contenu Marion Séclin. Les cinq autres femmes ont souhaité conserver leur anonymat, redoutant les conséquences d’une prise de parole dans un milieu où, selon elles, le “pouvoir” de Franck Gastambide est considérable. Aucune n’a porté plainte à ce jour.
Il se présente comme “une victime”


“Mediapart” a tenu au courant le réalisateur de comédies populaires comme “Taxi 5” ou “Pattaya” de la publication imminente de cette enquête.

Ce dernier a accepté de venir répondre aux questions du journal d’investigation dans ses locaux, le 12 février dernier. Au cours de cet entretien, qui a duré cinq heures, il a contesté “vigoureusement” la majorité des mises en cause dont il fait l’objet et assure être “la victime” d’une campagne de calomnies entreprise notamment par l’une de ses ex-compagnes, qu’il accuse de violences et de menaces.

Pour étayer sa version des faits, le créateur influent des plateformes de streaming a produit des échanges SMS et une vingtaine d’attestations de témoins qui le dédouane de tout comportement problématique avec les femmes dans le cadre professionnel.

Dans un second temps, Franck Gastambide a sollicité un nouvel entretien en compagnie de son avocat pour communiquer de nouveaux éléments.

Il a également envoyé une déclaration selon laquelle il évoque “un cauchemar” dont il subirait déjà “les conséquences sur [s]a carrière professionnelle, [s]a vie privée et [s]a santé mentale”.

Le comédien assure par exemple ne “pas du tout avoir de souvenir” des faits que la comédienne Marion Séclin lui reproche. Ces derniers remontent au tournage d’une émission événementielle de Canal+, “Le Débarquement”, en 2013.
“T’as le même regard qu’une meuf qui s***”


A plusieurs reprises, il aurait eu des comportement déplacés envers la jeune femme, âgée d’une vingtaine d’années. “Sans crier gare, et alors qu’on ne se connaît absolument pas, il a mis sa main sur le dossier de ma chaise et a commencé à frotter son sexe sur ma main en soupirant de plaisir. Sur le moment, je n’ai pas réagi, j’étais comme pétrifiée”, a-t-elle raconté à nos confrères.

Franck Gastambide se rappelle en revanche d’une “mauvaise blague”, dont il dit aujourd’hui avoir “honte”, lorsqu’il a lancé à l’actrice débutante : “T’as le même regard qu’une meuf qui suce, sauf que toi tu l’as toute la journée”. Selon Kevin Razy, autre acteur du programme, l’ex-membre des “Kaïra Shopping” aurait été “sur les côtes” de Marion Séclin pendant “toute la journée”, lui faisant “du rentre-dedans en permanence”. L’intéressé décrit pour se défendre “une espèce d’euphorie où tout le monde faisait des vannes, peut-être dans une époque où on faisait moins attention”. Lui jure que ces actes, s’ils “ont eu lieu” ne découlaient pas d’une “volonté perverse” mais s’inscrivaient dans une tentative “de draguer d’une mauvaise manière”.

Les autres accusations sont du même acabit avec à chaque fois des attitudes inappropriées et une telle emprise de leur “bourreau” qui les aurait contraint à se murer dans le silence. Une des jeunes femmes revient sur un épisode qui se serait produit à l’avant-première de la série “Validée”, lors duquel le réalisateur aurait “frotté (s)es fesses avec son bassin pendant plusieurs secondes”. 

Une autre aurait été bombardée de textos de drague pendant plusieurs semaines. Trois des six accusatrices ont partagé sa vie entre 2010 et 2021, chacune durant plusieurs années, et dépeignent un “homme possessif, jaloux et contrôlant”.

Julia (nom d’emprunt) explique que lors d’une dispute en 2012, il lui a roulé sur le pied après qu’elle soit sortie de la voiture. Elle, comme une autre ex-petite amie, évoque également le fait d’avoir été maintenue au sol par les poignets, ou encore “enfermée” dans l’appartement de son compagnon, qui “gardait la clé”. 

Chaque récit glacial a été l’occasion pour Franck Gastambide de réfuter les charges avec une parade ou un contre-argument à l’appui.