Rasée et mariée de force à un nain par sa belle-mère, elle ne savait pas que le Prince déguisé était tombé amoureux de sa bonté
Il était une fois, dans un village paisible où la vie suivait son cours au rythme des saisons, une jeune fille d’une beauté éblouissante nommée Ella. Après le décès de sa mère, son père, pensant bien faire, avait pris une nouvelle épouse, une femme nommée Vondy, qui était elle-même mère d’une fille, Lucille . Au début, Vondy se montra douce et aimable, jouant le rôle de la belle-mère parfaite. Mais sous ce vernis de bienveillance se cachait un cœur où la jalousie commençait à germer comme une mauvaise herbe. Plus Ella grandissait, plus sa beauté s’épanouissait, devenant si radieuse qu’elle éclipsait sans effort celle de sa demi-sœur, Lucille. Et chaque compliment adressé à Ella était comme un poignard planté dans le cœur orgueilleux de Vondy .
La vie du village fut un jour bouleversée par une annonce royale : le Prince Nathaniel Jameson, héritier du trône, cherchait une épouse et avait décidé de la choisir parmi les jeunes filles de leur humble localité . Pour toutes les mères, ce fut une lueur d’espoir, la promesse d’un avenir radieux pour leur progéniture. Mais pour Vondy, cette nouvelle fut le catalyseur qui transforma sa jalousie latente en une haine cruelle et calculatrice. Dans son esprit, il était inconcevable que la beauté d’Ella puisse faire de l’ombre à sa propre fille. Lucille devait être la choisie, et pour cela, Vondy était prête à tout. Absolument tout.
C’est alors que commença le long et douloureux calvaire d’Ella. Du jour au lendemain, la jeune fille fut arrachée à sa vie confortable et traitée pire qu’une servante. Vondy, dans un acte d’une cruauté inouïe, lui ordonna de quitter sa chambre pour un cagibi abandonné et glacial. Ses belles robes furent remplacées par des haillons usés et sales. Chaque jour, du lever au coucher du soleil, Ella était accablée de toutes les corvées les plus ingrates de la maison, ses mains délicates devenant rêches et abîmées par le travail incessant. Mais la plus grande humiliation, la plus terrible des tortures, fut lorsque Vondy, dans un accès de méchanceté pure, lui rasa la tête, la dépouillant de sa magnifique chevelure, pensant ainsi anéantir sa beauté aux yeux de tous .
Le plan de Vondy ne s’arrêtait pas là. Obsédée par la réussite de sa fille, elle alla jusqu’à tenter de corrompre les autres mères du village, leur offrant de l’argent pour qu’elles retirent leurs filles de la compétition. Mais elle se heurta à la droiture d’une femme, Mama Calaba, qui non seulement refusa son offre, mais la confronta publiquement, la réprimandant pour sa cruauté abominable envers sa belle-fille . Cependant, rien ne semblait pouvoir arrêter Vondy dans sa folie.
Un jour, un nain arriva au village. Petit et difforme, il devint immédiatement la cible des moqueries et des regards méprisants de la plupart des habitants. Tous, sauf une. Malgré sa propre misère, Ella le traita avec une gentillesse et un respect qui semblaient avoir déserté le cœur des autres villageois . Elle lui offrit de l’eau et partagea avec lui le peu qu’elle avait, voyant en lui un être humain digne de compassion, et non un objet de ridicule.
En voyant cela, Vondy crut tenir l’occasion parfaite de se débarrasser définitivement d’Ella. Avec une perfidie sans nom, elle alla trouver le nain et lui offrit la main de sa belle-fille, prétendant qu’Ella était éperdument amoureuse de lui . Prise au piège, humiliée et sans défense, Ella fut contrainte d’accepter ce mariage forcé, sous les rires et les sarcasmes des villageois qui voyaient dans cette union improbable le comble du grotesque , . Vondy triomphait. Elle avait non seulement défiguré et asservi Ella, mais elle l’avait aussi condamnée à une vie de honte, la liant à l’être le plus méprisé du village. Elle était enfin certaine qu’aucun Prince ne pourrait jamais poser les yeux sur elle.
Ce que Vondy et tout le village ignoraient, c’est que le destin avait tissé une toile bien plus complexe qu’ils ne pouvaient l’imaginer. Quelques jours avant ces événements, un homme se présentant comme un garde de sécurité du palais avait visité leur maison. Il avait observé la dynamique familiale, posé des questions. Ella, dans sa bonté naturelle, lui avait offert son propre maigre dîner, un geste d’une générosité pure qui n’était pas passé inaperçu . Cet homme n’était autre que le Prince Nathaniel lui-même, déguisé pour découvrir le véritable caractère des prétendantes, loin des faux-semblants et des apparences.
Le jour de la grande cérémonie arriva enfin. Toutes les jeunes filles du village étaient parées de leurs plus beaux atours, le cœur battant d’espoir. Vondy et Lucille se pavanaient, convaincues de leur victoire imminente. Et puis, le Prince fit son entrée. À la stupeur générale, il ne se dirigea pas vers les prétendantes, mais vers Ella, qui se tenait à l’écart, en haillons, la tête basse. Devant tous, il la prit par la main et annonça qu’elle, et elle seule, serait sa future épouse .
Un murmure d’incrédulité parcourut la foule. Comment le Prince pouvait-il choisir cette fille défigurée et promise à un nain ? C’est alors que le nain s’avança à son tour. Et sous les yeux ébahis de l’assemblée, il révéla sa véritable identité : il n’était autre que l’oncle du Prince Nathaniel . Le mariage n’avait été qu’une mascarade, un test ultime pour révéler la méchanceté de Vondy et la bonté inébranlable d’Ella. Le Prince raconta alors comment, sous son déguisement de garde, il avait été le témoin direct de la cruauté de la belle-mère et de la noblesse de cœur de la jeune fille.
Pour Vondy et Lucille, l’humiliation fut totale, un châtiment public à la hauteur de leur méchanceté. Leurs rêves de grandeur s’effondrèrent en un instant, les laissant seules avec leur honte et leurs regrets éternels . Ella, quant à elle, fut conduite au palais. Ses haillons furent remplacés par des robes de soie, et une couronne fut posée sur sa tête, non pas pour sa beauté extérieure, que sa belle-mère avait tenté de détruire, mais pour la beauté intérieure qui, elle, n’avait jamais cessé de briller.
L’histoire d’Ella devint une légende, un rappel puissant que la véritable valeur d’une personne ne réside pas dans son apparence, mais dans la bonté de son cœur. Elle enseigna à tous que la jalousie et la cruauté ne mènent qu’à la ruine, tandis que l’humilité et la compassion sont les véritables parures des reines .