Jean-Luc Delarue : le fisc s’intéresse de très près à sa veuve Anissa, des millions d’euros posent question
La succession de Jean-Luc Delarue refait surface treize ans après sa mort. Le fisc accuse sa veuve d’avoir sous-évalué Réservoir Prod.
Près de treize ans après la disparition de Jean-Luc Delarue, son héritage continue de faire parler. Mort en 2012 d’un cancer à 48 ans, l’animateur avait laissé derrière lui un patrimoine conséquent… et un conflit judiciaire qui ne s’éteint pas. Après une bataille très médiatisée entre sa veuve Anissa Delarue et Élisabeth Bost, la mère de son fils Jean, c’est désormais Bercy qui s’en mêle.
Le litige oppose Anissa Delarue au fisc, à propos de la valorisation de Réservoir Prod, société fondée par l’animateur en 1994. Détenue à 100 % par Jean-Luc Delarue, elle avait été vendue deux ans après sa mort pour 14 millions d’euros. Mais l’administration fiscale estime que la société a été sous-évaluée au moment de la succession, ce qui aurait faussé la déclaration.
Anissa Delarue a-t-elle dit la vérité au fisc ?
À l’époque, Anissa Delarue avait valorisé les parts de Réservoir Prod à 9,5 millions d’euros dans une première déclaration. Plus tard, après la vente, elle a déposé une seconde déclaration portant ce chiffre à 14 millions. Problème : selon Bercy, cette seconde déclaration est arrivée trop tard. L’administration fiscale a donc procédé à sa propre évaluation… et déclenché un redressement.
C’est sur l’année 2014, celle de la vente, que le fisc a agi. En 2020, Anissa Delarue demande une décharge de ces impositions. Rejet en 2023. Elle conteste alors la décision devant le tribunal administratif de Paris. Mais le 1ᵉʳ juillet dernier, la justice tranche : sa requête est encore rejetée. Selon le tribunal, les arguments avancés ne suffisent pas à invalider la méthode de calcul utilisée.
L’héritage de Jean-Luc Delarue encore et toujours sous tension
Ce qui est au cœur de l’affaire, c’est le mode de calcul appliqué par l’administration pour déterminer la vraie valeur de Réservoir Prod. Le fisc s’est basé sur le chiffre d’affaires, les dividendes, et un échantillon d’entreprises comparables, tout en appliquant plusieurs décotes spécifiques. Notamment une “décote d’homme clé”, qui prend en compte l’impact de la disparition de Jean-Luc Delarue sur la santé de sa société.
Anissa Delarue avait pourtant fait réaliser un rapport par le cabinet Accuracy quelques mois après la mort de son époux. Ce type de document est souvent recommandé pour éviter les contestations ultérieures. En vain. “On recommande toujours de faire des rapports de valorisation pour éviter que l’administration ne procède a posteriori à une évaluation qui est plus difficile à contester“, a confié Me Coralie Dedieu, avocate en fiscalité. Malgré ces précautions, le fisc n’a rien lâché. Si les avocats d’Anissa Delarue n’ont pas souhaité s’exprimer, elle dispose encore d’une option : faire appel du jugement. Affaire à suivre.