Jenifer se confie avec émotion sur ses fausses couches : « Des douleurs très intenses »
Invitée au micro de France Inter le 29 novembre 2024, Jenifer a offert un moment rare de sincérité et d’émotion. Alors qu’elle venait parler de son dixième album Jukebox, sorti quelques jours plus tôt, la chanteuse de 42 ans s’est livrée sur une épreuve personnelle bouleversante : ses fausses couches. Une révélation intime, déclenchée par l’évocation d’une chanson qui lui est chère, Tears in Heaven d’Eric Clapton.
Lors de cet entretien, Jenifer évoque avec pudeur l’impact de cette ballade déchirante écrite par Clapton après la perte de son fils de 4 ans. « C’est un sujet que j’ai compris plus tard, quand je suis devenue maman », confie-t-elle. Maman de trois garçons, elle admet s’être projetée dans cette douleur inimaginable : « J’ai osé m’imaginer me mettre à sa place, si je perdais un de mes enfants, est-ce que je réussirais à survivre ? » Des mots lourds de sens, portés par une émotion palpable.
C’est cette chanson qui, dit-elle, l’a aidée à traverser des moments très difficiles : « Elle m’a permis d’extérioriser certaines douleurs. » Et puis, presque à voix basse, comme si elle n’avait jamais osé le dire auparavant, elle lâche : « C’est très intime ce que je vais dire, mais j’ai déjà connu des fausses couches. » Sa voix se brise, mais elle continue. Elle raconte ce sentiment d’avoir « perdu un être cher » dès l’instant où elle a su qu’elle était enceinte. « On se projette », murmure-t-elle, ajoutant que, même si elle n’y pense « pas tous les jours », ces souvenirs douloureux refont parfois surface.
Jenifer parle de ces pertes comme de « douleurs très intenses ». Des blessures invisibles, mais profondément marquantes, que la musique lui permet d’appréhender autrement. « Tears in Heaven est venue m’accompagner dans ces douleurs. Elle me ramène à elles, mais elle a aussi le pouvoir de me consoler. » Pour elle, cette chanson agit comme un miroir de ses souffrances et l’aide à relativiser : « Je me dis qu’il y a plus terrible que ce que j’ai vécu. Elle me permet de ne pas oublier. »
Mais Jenifer ne s’arrête pas là. Elle révèle également qu’elle a tenté de traduire sa douleur en musique, à travers sa propre création. Une chanson qu’elle a écrite sur ses fausses couches, mais qu’elle n’a encore jamais chantée en public. « Je n’ai jamais réussi à la chanter », avoue-t-elle. Une confession poignante, qui souligne l’intensité de l’émotion encore vive. « Aurais-je la force un jour de la chanter ? » s’interroge-t-elle. Pour l’heure, cette chanson reste soigneusement rangée, précieusement gardée dans l’intimité de son cœur.
Ce moment d’une grande sincérité met en lumière une facette méconnue de l’artiste : celle d’une femme blessée, mais résiliente, qui trouve dans la musique un refuge, un exutoire, une forme de guérison. En partageant cette expérience, Jenifer brise un tabou encore trop présent autour des fausses couches et offre, sans le vouloir, un peu de réconfort à toutes celles qui, comme elle, ont vécu cette douleur silencieuse.
Avec Jukebox, son nouvel album, Jenifer célèbre la musique qu’elle aime, celle qui l’a construite, inspirée, consolée. Et même si cette chanson si personnelle n’y figure pas encore, elle pourrait un jour, peut-être, trouver sa place dans le répertoire de la chanteuse. Quand le temps aura fait son œuvre. Quand la voix parviendra à porter ce chagrin.