Vanessa Demouy “J’ai décidé de Renaître”

Vanessa Demouy : apprendre à être soi après 50 ans

Vanessa Demouy fait partie de ces visages qui ont marqué toute une génération. Découverte à la télévision dans Classe mannequin, devenue rapidement mannequin, chanteuse puis actrice, elle a longtemps incarné le fantasme de la femme idéale, projetée malgré elle dans une image de « sexy symbol » qu’elle n’avait jamais vraiment choisie. Aujourd’hui âgée de 51 ans, elle regarde ce parcours avec lucidité, tendresse, mais aussi avec la force d’une femme qui a traversé ses tempêtes pour finalement trouver la paix intérieure.

Dès ses débuts, le poids du regard des autres a été écrasant. Les médias, fascinés par sa beauté, l’ont enfermée dans une caricature réductrice : jolie, souriante, mais pas forcément intelligente. « On m’a collé l’étiquette de la fille sexy un peu bête, et à force, j’ai fini par y croire », confie-t-elle. À vingt ans, âge où l’on se construit, entendre sans cesse les mêmes jugements finit par ronger l’estime de soi.

Derrière les séances photo glamour, les coiffures sophistiquées et les vêtements choisis par d’autres, il y avait une jeune femme en jean-baskets, naturelle et timide, qui ne se reconnaissait pas dans l’avatar que la presse diffusait d’elle. « J’étais paumée », avoue-t-elle. Ce décalage entre son ressenti intime et l’image imposée a laissé des cicatrices profondes.

Il faudra des années pour qu’elle parvienne à se réconcilier avec elle-même. Longtemps, elle a douté de tout : de ses choix, de ses capacités, de sa valeur. Être une bonne comédienne, une bonne épouse, une bonne mère, tout semblait hors de portée. Lorsqu’elle devient maman, cette fragilité rejaillit dans sa vie familiale : peur de mal faire, sentiment de ne jamais être à la hauteur. Le manque de confiance ne s’arrêtait pas au domaine professionnel, il contaminait chaque aspect de son quotidien. « J’avais l’impression d’être incapable d’être heureuse », dit-elle.

C’est autour de 35 ans que commence une lente évolution, accélérée quelques années plus tard par une véritable décision existentielle. À 43 ans, Vanessa dit stop. « Soit je disparais, soit je renais. J’ai décidé de renaître. » Elle quitte la région parisienne, s’installe dans le Sud, et entame un véritable travail sur elle-même. Apprendre à se détacher du regard des autres, à dire non, à s’autoriser l’imperfection. « Foutez-moi la paix, je suis comme ça. C’est à prendre ou à laisser. » Cette affirmation, qui peut sembler simple, a été pour elle une libération.

Cette renaissance passe aussi par l’acceptation du corps qui change. À plus de 50 ans, Vanessa assume la périménopause, les kilos en plus, les rides, les bras moins fermes. Elle en parle sans détour dans des podcasts, sur les réseaux sociaux, ou à travers des photos où elle choisit de ne rien retoucher. « J’ai hésité avant de poster cette photo en maillot, sans maquillage. Je me suis dit : tu as vu tes bras, tes taches ? Et puis j’ai pensé aux autres femmes, à celles qui se reconnaîtraient dans ce corps qui vieillit. Alors je l’ai postée. » Le succès de cette démarche prouve à quel point cette sincérité touche.

Bien sûr, les critiques persistent. Certains regrettent la jeune femme de Classe mannequin. Mais Vanessa répond avec humour et aplomb : « Heureusement que je ne ressemble plus à celle que j’étais il y a 30 ans ! Je n’ai pas envie d’avoir l’air d’une fille de 20 ans. Je veux être une belle femme de 50 ans. » Ce positionnement, à contre-courant des injonctions sociales qui glorifient la jeunesse éternelle, fait d’elle un modèle d’authenticité pour beaucoup.

Le sourire est devenu son meilleur allié. « Un sourire, c’est le plus joli des maquillages », affirme-t-elle. Chaque matin, elle répète à ses filles des phrases positives : « On est suffisantes, on est intelligentes, rien ne peut nous arrêter. » Ce rituel, qui amuse ses enfants, est en réalité un puissant outil de reconstruction. La pensée positive, le droit à la légèreté et à la joie sont devenus ses nouvelles armes. « Pendant 45 ans, j’ai vécu dans le noir. Aujourd’hui, je m’autorise la couleur. »

Sa mère joue un rôle central dans ce cheminement. À 71 ans, cette femme pétillante, intelligente et joyeuse incarne un modèle rassurant. « Quand je la regarde, je n’ai pas peur de vieillir. » Au contraire, Vanessa y voit la preuve qu’il est possible de rester lumineuse et désirable à tout âge.

À 50 ans, refaire sa vie amoureuse n’a rien à voir avec les expériences de la trentaine. Vanessa parle de lâcher-prise, ou plutôt de « laisser être ». Accepter les imperfections, les soirées où l’on est de mauvaise humeur, les compromis nécessaires. Moins de quête de perfection, plus de reconnaissance de ce qui fonctionne. Un équilibre nouveau, fondé sur la maturité et la capacité à relativiser.

Avec ses enfants et beaux-enfants, ce lâcher-prise s’est également imposé. Voir son fils de 21 ans devenir adulte, accepter qu’il fasse ses choix même s’ils ne sont pas ceux qu’elle aurait faits, tout cela participe à la construction d’une relation plus apaisée. « J’ai grandi avec eux », dit-elle.

Aujourd’hui, Vanessa Demouy se définit comme une femme heureuse. Elle assume ses complexes, ses rides, ses cicatrices, ses failles. Elle n’essaie plus de correspondre à une image. Elle vit, tout simplement. Et à travers ses confidences, elle offre une leçon de vie précieuse : il n’est jamais trop tard pour se libérer des jugements, se réconcilier avec soi-même et embrasser la vie telle qu’elle est.

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