Véronique Sanson : confidences sans fard sur les démons du passé et la descente aux enfers de Pierre Palmade
Comme à son habitude, Véronique Sanson ne s’est pas cachée derrière des faux-semblants. Dans une entrevue saisissante accordée à Libération ce vendredi, la chanteuse de renom, aujourd’hui âgée de 73 ans, a choisi de se livrer à cœur ouvert. Loin de chercher à embellir son passé, elle a évoqué avec une sincérité rare ses anciennes dépendances, y compris les épisodes les plus sombres de sa lutte contre la drogue et l’alcool.
Durant l’entretien, Véronique Sanson a abordé frontalement sa consommation passée de cocaïne, admettant que cette addiction a eu des conséquences physiques graves, notamment au niveau de ses cavités nasales. « Beaucoup d’hyperboles ont été dites sur ce sujet, mais oui, la cocaïne m’a détruit le nez », a-t-elle affirmé, lucide sur les ravages provoqués. Toutefois, la drogue n’a pas été son seul combat. L’alcool est venu bien plus tard dans sa vie, à la fin des années 1990, lorsqu’elle pensait avoir surmonté les épreuves les plus douloureuses.
Mais c’est précisément à travers cette spirale infernale que s’est présentée une lumière inattendue : sa rencontre avec Christian Meylan. Aujourd’hui compagnon de Véronique Sanson, Christian n’est pas un homme comme les autres. Parrain des Alcooliques Anonymes, il a joué un rôle déterminant dans sa reconstruction. Grâce à lui, l’artiste a pu enfin rompre avec ses vieilles habitudes et retrouver une certaine paix intérieure. Une rencontre salvatrice, mais qui n’aurait sans doute pas eu lieu sans le chaos qui l’a précédée.
Avant Christian, une autre figure a marqué sa vie d’une manière tout aussi intense qu’ambivalente : Pierre Palmade. L’humoriste, de 18 ans son cadet, est devenu son mari en 1995. Leur union, aussi surprenante qu’émouvante, a été à l’image de leur relation : passionnée, excessive et destructrice. Véronique Sanson ne cache rien de la douleur ressentie durant cette période. « Nous avons décidé de nous marier parce que nous nous aimions et nous nous admirions mutuellement », confie-t-elle. Pourtant, derrière les apparences d’un couple heureux, les fissures se creusaient. Les soirées interminables, les excès festifs, les abus divers ont rapidement érodé leur lien.
« Je ne pouvais plus suivre ce rythme », raconte-t-elle. « Les nuits s’étiraient jusqu’à deux ou trois heures du matin, et moi, je commençais à rester de plus en plus souvent à Triel pendant que Pierre restait à Paris. » C’est cette distance progressive, tant géographique qu’émotionnelle, qui les a peu à peu éloignés, jusqu’à leur séparation officielle en 2001. Mais pour Véronique Sanson, cette rupture a été une délivrance. Pour Pierre Palmade, en revanche, elle semble avoir marqué le début d’une chute continue.
Le drame survenu récemment a jeté une lumière crue sur les ravages encore actuels des addictions de l’humoriste. Vendredi dernier, Pierre Palmade a été impliqué dans un accident de la route d’une gravité extrême. Après avoir quitté sa voie de circulation, il a percuté de plein fouet un autre véhicule arrivant en sens inverse. Le choc a été terrible. Une femme enceinte a perdu son bébé à naître, tandis qu’un homme et son fils de six ans ont été grièvement blessés. Hospitalisés en urgence, leur état reste préoccupant.
Ce qui aggrave la situation, c’est le contexte de l’accident. Selon les premiers éléments de l’enquête, Pierre Palmade fêtait depuis plus de 24 heures sans interruption. Il a lui-même reconnu avoir consommé de la cocaïne ainsi que divers médicaments, au point de ne même plus se souvenir d’avoir pris le volant ce soir-là. Cette amnésie tragique, résultat direct d’un mode de vie incontrôlé, rappelle tristement les dérives dont Véronique Sanson avait déjà été témoin durant leur relation.
À la lumière de ces événements, les paroles de la chanteuse résonnent avec une gravité nouvelle. Dans son entretien, elle a souligné combien les comportements festifs et autodestructeurs de Pierre avaient contribué à la fin de leur mariage. Si elle a pu se reconstruire et affronter ses démons, force est de constater que son ancien époux n’a pas réussi à emprunter le même chemin. La douleur, les abus et les choix non assumés ont tissé autour de lui un filet dont il semble désormais prisonnier.
Aujourd’hui, alors que Pierre Palmade est confronté à la justice et à ses propres responsabilités, Véronique Sanson poursuit son parcours, marqué par la résilience, le courage et une volonté farouche de vérité. Loin de tout jugement, ses propos sont empreints de compassion, mais aussi de lucidité. Elle sait mieux que quiconque que les dépendances ne sont pas qu’une affaire de volonté : ce sont des labyrinthes dont il faut apprendre à sortir, souvent avec l’aide des autres.
En se livrant avec une telle authenticité, Véronique Sanson rappelle que la célébrité n’immunise pas contre la douleur humaine. Mais elle montre aussi qu’il est possible de survivre, de se relever, et même de reconstruire quelque chose de beau à partir des ruines. Un témoignage poignant, à la fois intime et universel.