NagUI : les blessures silencieuses d’un homme de lumière
Derrière le sourire rassurant de Nagui, animateur emblématique de la télévision française, se cache une vie marquée par des douleurs intimes profondes. L’une des plus grandes blessures de son existence reste sans doute la disparition de son père, Lotfi, en 2001. Cet érudit égyptien passionné de littérature a toujours été une source d’inspiration pour son fils. Pourtant, Nagui avoue avec pudeur ne jamais avoir su lui dire à quel point il l’aimait et combien il était fier de lui. Lors d’une interview accordée à France en 2018, il confiait que cette perte, survenue pendant un tournage de Taratata, avait été un choc brutal. “Je devais sourire devant les caméras, mais à l’intérieur, je m’effondrais”, se souvenait-il.
Cette douleur n’est pas la seule que Nagui ait portée en silence. Né en Égypte, il arrive en France en 1965 à l’âge de 4 ans. Son intégration à Cannes n’a pas été sans heurts. Moqué pour ses origines et son nom, il grandit avec le sentiment de ne pas vraiment appartenir à son nouvel environnement. Malgré le soutien de ses parents, Colette et Lotfi, cette période forge en lui un besoin constant de prouver sa valeur, d’exister à sa juste place. “Je me sens parfois comme un étranger partout”, disait-il en 2021.
À cette douleur d’enfance s’ajoute celle de la célébrité. Devenu une figure populaire grâce à des émissions comme Taratata ou N’oubliez pas les paroles, Nagui n’a pas été épargné par les critiques. Son style d’animation, son humour ou encore ses choix professionnels ont souvent été la cible de remarques acerbes. En 2017, il fut même accusé de partialité dans son émission phare. Il s’était alors défendu sur Twitter, affirmant ne vouloir qu’« apporter de la joie ». Mais ces attaques, bien que rares, le touchaient profondément : “Il y a des nuits où je n’arrivais pas à dormir”, confiait-il à Gala.
La mort de sa mère Colette en 2015 fut un autre coup dur. Dans La boîte à secrets, en 2020, il fond en larmes en évoquant cette femme forte qui lui avait transmis la bonté et la persévérance. “Je ne peux rien faire quand je la vois faible”, disait-il, bouleversé.
Malgré tout, ces épreuves ont façonné un homme plus sensible, plus humain. Sa carrière, débutée à la radio dans les années 1980, a été couronnée de succès. Fondateur d’Air Productions, il a su créer des émissions marquantes comme Taratata, devenue une référence musicale en France. Son engagement philanthropique, notamment aux Restos du cœur ou au Téléthon, prouve qu’il veut redonner à la vie ce qu’elle lui a en partie volé.
NagUI, au-delà de l’animateur, est un homme de résilience, forgé par la douleur, mais animé par l’envie de faire du bien.