Le lundi 4 août 2025 restera gravé comme une journée de profonde tristesse pour tous ceux qui connaissaient Lisa Girard Fabre.
Cette jeune Française de 23 ans, originaire du Tarn, a été retrouvée sans vie près de la ville de Siem Reap, au Cambodge. Son décès, confirmé par les autorités locales, a bouleversé sa famille, ses amis, ainsi que la communauté humaine et associative dans laquelle elle évoluait.
Lisa n’était pas une voyageuse ordinaire. Étudiante en master à Sciences Po Bordeaux, elle effectuait son stage de fin d’études au sein de l’ONG Pour un sourire d’enfant, une organisation dévouée à venir en aide aux enfants défavorisés du Cambodge.
Depuis plusieurs mois, elle vivait sur place, s’impliquant avec enthousiasme et sérieux dans les projets de l’association. Ses collègues la décrivaient comme une jeune femme rayonnante, profondément engagée et toujours prête à se mettre au service des autres.
Le 2 août, Lisa s’était lancée dans un défi personnel : courir le semi-marathon d’Angkor, prévu le lendemain. Bien qu’elle ait souvent confié qu’elle n’avait jamais été particulièrement sportive,
elle participait régulièrement à des courses caritatives, convaincue que l’effort physique pouvait aussi être un moyen de collecter des fonds et de sensibiliser à des causes importantes. Ce jour-là, elle s’entraînait seule sous un soleil accablant, dans des conditions de chaleur et d’humidité extrêmes.
Quand elle ne rentra pas à l’heure prévue, l’inquiétude monta rapidement. Les recherches furent lancées, mobilisant bénévoles, forces locales et membres de l’ONG.
Deux jours plus tard, son corps fut découvert à proximité d’un sentier. Selon les résultats de l’autopsie, relayés par le média Times, Lisa serait décédée des suites d’un épuisement lié à un effort physique intense, aggravé par la chaleur étouffante de cette journée d’été. Aucun signe de blessure ou de violence n’a été constaté.
Ses effets personnels, y compris son téléphone, se trouvaient près d’elle, permettant aux enquêteurs d’écarter la piste criminelle.
Le drame a eu un retentissement particulier car Lisa incarnait, pour beaucoup, un idéal de générosité et de courage. Ce n’était pas la première fois qu’elle se rendait au Cambodge.
En 2023, elle avait entrepris un voyage exceptionnel : plus de 10 000 kilomètres en autostop depuis Paris jusqu’à Phnom Penh. Ce périple audacieux avait pour but de collecter des dons pour la même ONG.
Son arrivée au terme de ce parcours témoignait déjà de sa détermination, de sa force de caractère et de sa foi inébranlable dans les causes qu’elle défendait.
Pour les enfants et les familles cambodgiennes qu’elle aidait, Lisa n’était pas seulement une bénévole étrangère : elle faisait partie de leur quotidien.
Men Makara, l’un des responsables de Pour un sourire d’enfant, a rendu hommage à son engagement : « Lisa aimait sincèrement les enfants cambodgiens et voulait changer leur vie. Son implication et sa gentillesse ont marqué chacun d’entre nous. Elle laisse derrière elle une empreinte forte et inspirante. »
Ses amis, eux, évoquent une jeune femme curieuse de tout, passionnée par les rencontres et les échanges culturels. Elle avait cette capacité rare à tisser des liens profonds, même avec des personnes qu’elle ne connaissait que depuis peu.
Sa famille, dévastée, la décrit comme une personne lumineuse, capable d’embarquer tout le monde dans ses projets, même les plus fous.
La disparition de Lisa est aussi une piqûre de rappel sur la fragilité de la vie et l’importance de la prudence, même lorsque l’on poursuit un objectif noble.
Le Cambodge, et particulièrement la région de Siem Reap, est connu pour ses températures élevées et son climat humide, qui peuvent mettre à rude épreuve même les sportifs aguerris. Les médecins locaux rappellent que l’épuisement par la chaleur – ou coup de chaleur – peut survenir rapidement et être fatal s’il n’est pas pris en charge immédiatement.
Après la découverte de son corps, les autorités ont remis la dépouille à l’ambassade de France pour permettre son rapatriement.
Des obsèques sont en cours d’organisation dans son village natal du Tarn, où l’émotion est immense. La mairie a annoncé qu’un hommage public lui serait rendu, afin de saluer son parcours exemplaire et son engagement humanitaire.
La perte de Lisa dépasse le cadre de ses proches. Elle touche également tous ceux qui, même sans l’avoir rencontrée, se reconnaissent dans les valeurs qu’elle incarnait :
l’altruisme, le courage, la volonté de faire une différence dans le monde. Dans un contexte où l’individualisme semble parfois dominer, elle offrait l’image d’une jeunesse investie, prête à se dépasser pour les autres.
Le vide qu’elle laisse derrière elle est à la mesure de son impact : immense. Mais à travers les témoignages, les souvenirs, les projets qu’elle a initiés et les vies qu’elle a touchées, son histoire continuera d’inspirer. Comme l’a résumé un membre de l’ONG : « Lisa est partie trop tôt, mais son sourire, son énergie et sa bienveillance resteront vivants dans nos cœurs et dans nos actions. »
Son parcours, bien que trop court, est la preuve qu’il n’est pas nécessaire de vivre longtemps pour marquer profondément les esprits. En quelques années, Lisa a accompli ce que beaucoup mettent une vie entière à réaliser : créer du lien, changer des vies, et laisser derrière elle un héritage de générosité et d’humanité.