Mort de Jean-Pierre Pernaut : ses derniers moments auprès de sa femme Nathalie Marquay

Jean-Pierre Pernaut fut l’un des journalistes les plus emblématiques de la télévision française. Pendant plus de trois décennies, il régna sur le journal de 13 heures de TF1, devenant un visage familier pour des millions de téléspectateurs. Mais derrière l’homme public, il y avait aussi un mari, un père, un frère, qui affronta avec courage une épreuve terrible : le cancer.

Lorsqu’il apprit la nouvelle, il choisit d’être transparent, fidèle à sa volonté de toujours dire la vérité à son public. « Je veux que tout le monde sache les ravages de la cigarette », expliqua-t-il en évoquant son passé de grand fumeur. Son premier poumon fut opéré, mais lors de cette intervention, une autre tumeur fut découverte sur l’autre poumon. Celle-ci n’était pas opérable. Un protocole de chimiothérapie et de radiothérapie fut immédiatement mis en place. Malgré la gravité de la situation, Jean-Pierre resta confiant, surtout parce qu’il n’était pas seul dans ce combat.

À ses côtés, il pouvait compter sur l’amour indéfectible de ses quatre enfants. De son premier mariage étaient nés Julia, devenue gynécologue à Amiens et déjà maman de deux fillettes, ainsi qu’Olivier, père d’un petit garçon. Avec Nathalie Marquay, l’amour de sa vie, il avait eu deux autres enfants : Lou, aujourd’hui étudiante en architecture, et Tom, étudiant à Lille. Cette famille, recomposée mais soudée, était sa fierté, son oxygène et sa raison de tenir bon face à la maladie.

Mais plus encore que ses enfants, c’est Nathalie Marquay qui fut son pilier. Leur histoire d’amour ressemblait à un roman. Jean-Pierre, derrière son sérieux de présentateur, se révélait être un grand romantique. Un soir, au fil de l’eau, il avait surpris Nathalie en la demandant en mariage, un solitaire à la main, les yeux pleins d’amour. Ils avaient traversé ensemble les années, et rien ne les avait séparés. Lorsque la maladie frappa, Nathalie fit un geste symbolique d’une immense force : grande fumeuse elle aussi, elle arrêta net la cigarette, par solidarité avec son mari. Un geste d’amour et de courage, qui illustrait leur complicité et leur fidélité l’un envers l’autre.

À Noël, malgré la fatigue et les traitements, Jean-Pierre tint absolument à voyager avec sa femme et leurs deux enfants. Chaque année, il aimait organiser un périple familial, mais celui-là lui tenait particulièrement à cœur. Comme s’il avait un pressentiment intime qu’il fallait créer encore un souvenir inoubliable, dans l’urgence douce d’un temps qui lui échappait.

De retour à Paris, suivi à l’hôpital européen Georges-Pompidou, il reçut des nouvelles relativement rassurantes. Les examens d’imagerie étaient encourageants, et cela redonnait le sourire à Jean-Pierre et à Nathalie. L’espoir renaissait. Lou, leur fille, partageait sur Instagram des instants de légèreté, comme la pose d’ongles fantaisie, tandis que Tom poursuivait tranquillement ses études. Pour un moment, la vie semblait reprendre un cours presque normal. Jean-Pierre parlait même avec son épouse de quitter leur maison de Louveciennes pour recommencer ailleurs, dans un lieu nouveau, vierge de souvenirs douloureux, ouvert à toutes les promesses de demain.

Mais le cancer rôdait toujours. Cette famille n’était pas étrangère à la maladie. Nathalie elle-même avait, par le passé, dû se battre contre une leucémie. En 2016, Jean-François, le frère de Jean-Pierre, était décédé d’un cancer du foie à l’âge de 74 ans. Ces drames rappelaient à chacun combien la vie pouvait basculer à tout moment, et à quel point il fallait chérir chaque instant.

Le lundi 28 février 2022, une rumeur se propagea : Jean-Pierre Pernaut avait été hospitalisé en urgence. L’inquiétude monta aussitôt, tant parmi ses proches que dans l’opinion publique. À l’hôpital, Nathalie ne quitta pas son chevet. Jour et nuit, elle veillait, lui tenait la main, tentait d’adoucir ses souffrances par sa seule présence. Le soir venu, on la voyait parfois sortir de l’hôpital, vers 20 heures, la tête baissée, les yeux rougis de larmes, le cœur brisé. Ces images, insoutenables, montraient la douleur d’une femme qui pressentait l’inéluctable.

Le mercredi 2 mars, à 17 heures, la nouvelle tomba : Jean-Pierre Pernaut n’était plus. Nathalie, anéantie, publia sur son compte Instagram un message simple et sombre, marquant son deuil. La France entière se sentit orpheline. Car Jean-Pierre n’était pas seulement un journaliste : il avait été une voix rassurante, un visage quotidien, une présence presque familiale pour des millions de foyers.

Son départ suscita une vague d’émotion nationale. Les témoignages affluèrent de toutes parts : collègues, hommes politiques, anonymes, tous saluèrent sa simplicité, sa chaleur humaine et son attachement indéfectible à la France des régions. Mais derrière cette figure publique, c’est aussi l’homme que l’on pleurait : un mari aimant, un père attentif, un frère fidèle, un ami généreux.

En choisissant de parler ouvertement de son cancer, Jean-Pierre avait donné une leçon de courage et d’humilité. Il n’avait rien caché, préférant témoigner pour alerter, sensibiliser et rappeler que personne n’est à l’abri. Ce choix révélait tout ce qui faisait sa force : sa proximité sincère avec le public et sa volonté de rester vrai jusqu’au bout.

Aujourd’hui encore, son souvenir demeure. Dans le cœur de Nathalie, de ses enfants, de ses petits-enfants, mais aussi dans celui de millions de Français qui avaient l’impression de le connaître personnellement. Sa voix, son sourire et son regard bienveillant continueront longtemps d’accompagner la mémoire collective. Et son ultime message, celui de la fragilité de la vie, rappellera toujours l’importance de vivre intensément, sincèrement et avec amour.

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