À 65 ans, l’épouse de Pascal Bataille fait face à l’épreuve de sa vie : « L’homme que j’ai aimé n’est plus là »

Il y a encore quelques années, elle rêvait d’une vieillesse paisible, bercée par les souvenirs d’un amour solide et de moments complices passés aux côtés de son mari, Pascal Bataille. Mais aujourd’hui, à 65 ans, cette femme douce, pleine de tendresse et de dévouement, voit ce rêve s’effondrer lentement. Son quotidien est désormais marqué par la douleur, la solitude, et l’impuissance face à une réalité qu’elle n’aurait jamais imaginée : la lente disparition de l’homme qu’elle a tant aimé, emporté par une maladie dégénérative.

Elle évoque, la voix tremblante, les premiers signes de cette transformation. Ce n’était au départ que de petits oublis, des gestes maladroits, des silences inattendus. Puis, progressivement, ces anomalies se sont accentuées, jusqu’à bouleverser entièrement leur vie de couple. L’homme attentionné, souriant et chaleureux qu’elle connaissait s’est peu à peu effacé, remplacé par un être distant, parfois irritable, souvent perdu dans ses pensées.

« Parfois, il ne se souvient même plus de notre mariage, de nos enfants, de nos voyages… Ce sont des morceaux entiers de notre vie qui s’effacent devant mes yeux », confie-t-elle, les larmes aux yeux. Les échanges simples sont devenus pénibles. Les conversations se brisent contre une incompréhension douloureuse. Il ne reconnaît plus les petits rituels, les souvenirs partagés, ni même parfois son propre reflet dans le miroir.

Ce qui la ronge le plus, ce n’est pas uniquement la souffrance de voir son mari changer. C’est cette impression d’être seule à porter le poids d’un amour qui n’est plus réciproque. « Avant, il me prenait la main, me regardait avec tendresse. Aujourd’hui, il me regarde comme une étrangère », murmure-t-elle. Pourtant, elle reste là, jour après jour, à ses côtés, espérant une lueur de lucidité, un instant de retour, même bref, à ce qu’ils étaient.

Ce combat quotidien, elle le mène en silence, avec une dignité bouleversante. Elle raconte les nuits sans sommeil, les crises d’angoisse, les moments d’espoir suivis d’un effondrement brutal. Chaque geste d’attention devient un défi. Chaque sourire arraché à la maladie est une victoire.

Et pourtant, malgré la douleur, elle refuse de baisser les bras. Elle partage aujourd’hui son témoignage pour toutes celles et ceux qui vivent la même épreuve dans l’ombre. Elle veut briser le silence autour des maladies mentales dégénératives, des souffrances invisibles, de ces familles qui luttent sans relâche pour ne pas sombrer.

« Ce n’est pas juste une maladie. C’est un vol. Un vol d’identité, d’amour, de souvenirs », dit-elle avec force. Mais malgré tout, elle garde une lueur d’espoir. Elle croit, quelque part en lui, que l’homme qu’elle a aimé existe encore. Et c’est cet espoir – fragile, mais vivant – qui la pousse à continuer.

Elle n’attend pas la pitié. Elle veut simplement que l’on comprenne. Que l’on sache que derrière chaque sourire forcé, il y a une histoire d’amour qui résiste. Que derrière chaque silence, il y a un cri étouffé. Et que parfois, aimer signifie aussi apprendre à dire adieu, un peu chaque jour, à la personne qu’on ne veut jamais perdre.