Un dernier adieu à Sabine Anthony, mère de trois enfants du chanteur Richard Anthony
Le 30 juillet dernier, dans une discrétion que seuls les cœurs endeuillés savent imposer, s’est éteinte Sabine Anthony, compagne de jeunesse et mère de trois des enfants du célèbre chanteur Richard Anthony. Trois de ses fils, nés de cette union passée mais marquante, ont récemment accompagné leur mère pour son dernier voyage, dans une atmosphère empreinte de pudeur, de souvenirs et de douleur.
Sabine Anthony, longtemps restée dans l’ombre de l’icône yéyé des années 60, fut bien plus qu’un simple chapitre de la vie sentimentale de Richard Anthony. Elle fut une femme aimante, une mère présente, et une figure silencieuse mais centrale de la constellation familiale complexe du chanteur, disparu en 2015. Mariée à Richard Anthony au temps des premiers succès de celui qu’on surnommait « Le père du twist à la française », elle a connu avec lui les feux des projecteurs mais aussi les zones d’ombre d’une vie de couple ballotée par la célébrité, les tournées et les excès.
Leur séparation fut discrète, mais les liens qu’ils avaient tissés ensemble ont perduré à travers leurs enfants. Trois fils, aujourd’hui adultes, ont rendu un hommage digne à leur mère. Durant la cérémonie funéraire, qui s’est déroulée dans une petite commune du sud de la France, les témoignages ont fusé, sobres, mais pleins d’émotion. Des mots simples, sans artifice, comme Sabine elle-même. Elle était de celles qui préfèrent l’ombre à la lumière, les gestes aux paroles, la tendresse au bruit.
L’un de ses fils a pris la parole, la voix tremblante : « Maman n’aimait pas qu’on parle d’elle. Elle trouvait toujours que ce n’était pas important. Mais aujourd’hui, c’est elle, l’important. C’est elle qu’on vient célébrer, elle qu’on vient remercier. » Ces mots, prononcés devant une assemblée restreinte mais profondément touchée, ont révélé combien cette femme avait marqué les siens par sa force tranquille et sa bienveillance sans condition.
Richard Anthony, bien qu’ayant eu une vie sentimentale tumultueuse — on lui connaît pas moins de onze enfants issus de différentes unions — avait toujours conservé une forme de respect pour Sabine. Elle représentait une époque révolue, celle des débuts, des rêves encore purs, des promesses d’avenir non encore trahies par la vie. Dans l’autobiographie du chanteur, Sabine n’était pas nommée souvent, mais toujours avec tendresse, comme une figure tutélaire, douce et protectrice.
La vie après Richard n’avait pas été facile pour Sabine. Discrète, elle s’était retirée de la sphère médiatique et avait choisi une existence loin des regards, consacrée à ses enfants et à ses petits-enfants. Ceux-ci étaient également présents lors des obsèques, serrés les uns contre les autres, formant un cocon de solidarité face à l’absence.
Un ami de la famille a confié : « Sabine n’a jamais cherché la lumière. Mais elle était ce genre de personne qui éclaire une pièce simplement par sa présence. Elle n’élevait jamais la voix, mais quand elle parlait, tout le monde écoutait. » C’est peut-être là la plus belle définition de cette femme discrète et forte, dont le souvenir continue de vivre dans le cœur de ceux qui l’ont aimée.
La cérémonie s’est achevée sur une note musicale émouvante. En fond, résonnait une chanson de Richard Anthony : « J’entends siffler le train ». Un choix symbolique, poignant. Ce train qui siffle, c’est peut-être celui du départ de Sabine, celui de la séparation ultime, mais aussi celui du souvenir, qui ne cesse jamais de passer, de hanter doucement les mémoires.
Pour ses enfants, cette chanson fait écho à leur propre voyage intérieur. Ils savent que leur mère n’était pas une femme de spectacle, mais une femme de cœur. Et si le monde retient de Richard Anthony ses tubes, ses concerts, ses excentricités parfois, ses enfants garderont de Sabine le silence réconfortant d’une présence maternelle inébranlable.
Alors qu’ils repartent, les yeux rougis mais la tête haute, un sentiment les unit : celui d’avoir été aimés. Dans une époque où tout se raconte, s’affiche, se partage, Sabine Anthony laisse une trace rare : celle de l’amour discret mais indélébile.