La nouvelle a bouleversé le monde du football et bien au-delà : Éric Cantona est en deuil. Ce jeudi 28 août 2025, l’ancienne légende de Manchester United et de l’équipe de France a annoncé la mort de sa mère adorée, Léonore Cantona, née Rourich.
C’est par une sobre publication sur Instagram que l’ex-footballeur a partagé son chagrin avec ses fans, publiant une photo en noir et blanc de sa maman, accompagnée de la date de son décès, le 27 août 2025. Un cliché simple mais profondément émouvant, qui a immédiatement suscité une vague de réactions de la part de ses admirateurs, de ses amis et de nombreux acteurs du monde sportif et culturel. Car si Éric Cantona est connu pour son caractère entier, parfois rugueux, il a toujours affiché un attachement viscéral à ses racines, à sa famille, et plus particulièrement à sa mère, dont il ne cessait de souligner l’influence dans sa vie.
Léonore Cantona, née Rourich, était une femme discrète mais dont le parcours mérite d’être raconté. Native de Saint-Étienne, elle était issue d’une famille espagnole marquée par l’histoire. Son père avait été officier dans les armées républicaines de Catalogne, engagées dans la lutte contre le franquisme durant la guerre civile espagnole. Comme tant d’autres républicains vaincus, il dut fuir son pays natal lorsque la dictature de Franco s’installa. C’est en France que la famille trouva refuge, emportant avec elle un héritage de résistance, de courage et de fidélité aux idéaux de liberté. Cette mémoire familiale, ce poids de l’exil et de la transmission, Léonore l’a toujours porté en elle, et elle l’a transmis à ses enfants.
En 1962, elle épousa Albert Cantona, un peintre et décorateur d’origine sarde, un homme lui aussi marqué par ses racines méditerranéennes. Ensemble, ils fondèrent une famille unie, habitée par des valeurs de simplicité, de travail et de fierté identitaire. De leur union naquirent trois garçons : Jean-Marie, Éric et Joël. Le deuxième de la fratrie, né le 24 mai 1966 à Marseille, allait devenir l’un des joueurs de football les plus charismatiques de son époque, adulé par les supporters de Manchester United et respecté dans toute l’Europe. Mais derrière ce destin hors du commun se trouvait toujours une figure maternelle solide, discrète mais essentielle : Léonore.
Cantona n’a jamais caché que son tempérament rebelle, sa soif d’indépendance et sa vision libre de l’existence lui venaient en grande partie de son éducation. Dans plusieurs interviews, il avait évoqué l’importance de sa mère, rappelant qu’elle lui avait appris à ne jamais plier devant l’injustice et à toujours rester fidèle à lui-même. Cette filiation intellectuelle et morale, héritée d’une femme dont les parents avaient combattu pour la liberté avant d’être contraints à l’exil, trouve un écho évident dans la personnalité d’Éric Cantona, souvent perçu comme un artiste autant qu’un footballeur. Son goût pour la poésie, le théâtre et la peinture, son refus des compromis, son rapport passionné à la vie : tout cela porte la marque de Léonore.
Au-delà du symbole, Léonore Cantona était également une mère profondément aimante, attachée à ses trois fils. Si Éric a connu la gloire internationale, ses frères Jean-Marie et Joël ont aussi mené leur vie avec discrétion, mais toujours avec ce même socle familial fort. La maison Cantona, dans le quartier des Caillols à Marseille, a longtemps été un foyer chaleureux où la culture méditerranéenne et espagnole se mêlait au quotidien. On y parlait de football, bien sûr, mais aussi de peinture, de littérature et de politique. Léonore veillait à ce que ses enfants ne perdent jamais le contact avec leurs racines, rappelant sans cesse le destin tragique de ses propres parents, contraints de tout quitter pour survivre.
La mort de Léonore est donc plus qu’une perte intime pour Éric Cantona : elle représente la disparition d’un lien direct avec cette mémoire familiale si particulière. À travers sa mère, il restait relié à cette histoire d’exil, de courage et de transmission. La disparition d’une mère est toujours une épreuve, même pour un homme aussi fort et indépendant que lui. Mais dans le cas de Cantona, elle marque aussi la fin d’un chapitre, celui d’une génération qui a connu l’exil et la reconstruction, et qui a donné à ses enfants la force de se réaliser.
Depuis l’annonce du décès, les messages de soutien affluent. Des anciens coéquipiers de Cantona à Manchester United, comme Ryan Giggs ou Gary Neville, ont adressé des condoléances publiques. En France, des figures comme Didier Deschamps ou Laurent Blanc, anciens partenaires en équipe nationale, ont exprimé leur solidarité. Les supporters, toujours très attachés au King, comme ils le surnomment, lui envoient des milliers de messages de compassion. Beaucoup soulignent qu’au-delà du joueur mythique, ils voient aujourd’hui l’homme vulnérable, confronté à la douleur universelle de la perte d’une mère.
Cette disparition résonne aussi comme un rappel du temps qui passe. Éric Cantona, figure éternellement associée à la fougue et à la jeunesse, a désormais 59 ans. La mort de sa mère l’inscrit dans une nouvelle étape de son existence, celle où l’on devient soi-même dépositaire de la mémoire familiale. Gageons que le King saura, comme il l’a toujours fait, transformer cette douleur en force, en inspiration, peut-être à travers l’art ou la poésie qu’il pratique depuis sa retraite sportive.
En partageant publiquement son deuil, Cantona a aussi rappelé que derrière la légende se cache un fils aimant, un homme comme les autres, confronté à la fragilité de la vie. Et si le monde du football retient surtout ses buts spectaculaires et ses coups d’éclat, ce moment intime montre une autre facette de l’icône : celle d’un fils blessé par la disparition de la femme qui l’a mis au monde et qui a façonné une grande part de ce qu’il est devenu.