Eddy Mitchell, véritable monument du rock et de la chanson française, traverse actuellement l’une des périodes les plus délicates de sa vie. À 83 ans, l’artiste, que plusieurs générations considèrent comme une légende vivante, a vu son quotidien bouleversé par un grave problème de santé.

Victime d’une pneumonie au début de l’année 2025, il a été contraint d’annuler l’intégralité de sa tournée estivale, un coup dur pour lui comme pour ses nombreux admirateurs. Ce report soudain, assorti de rares apparitions publiques, a nourri les rumeurs quant à la gravité de son état. Certains avancent que le mal est plus profond qu’annoncé, et malheureusement, les proches de l’artiste ne démentent pas totalement cette inquiétude.

Dans cette épreuve, Eddy Mitchell n’est toutefois pas seul. Il peut compter sur un soutien indéfectible : celui de sa fille, Maryline Moine, née de son union avec Françoise Lavit. Maryline a grandi dans un environnement où la musique était omniprésente.

Les vinyles cultes de rock et de country tournaient en boucle à la maison, et les noms mythiques des années 60 et 70 faisaient partie de son quotidien. Mais contrairement à ce que l’on pourrait croire, elle n’a pas immédiatement suivi les traces de son père.

Pendant de longues années, Maryline a construit un parcours professionnel à mille lieues de la scène. Attachée de presse, elle évoluait dans un univers où l’organisation et la communication prenaient le pas sur les projecteurs et les applaudissements. Pourtant, la passion héritée de son père sommeillait en elle, prête à se révéler au grand jour.

Cette révélation s’est produite presque par hasard. Avec son mari, Maryline forme le groupe « Maryline & Family », un ensemble qui revisite avec fidélité les grands classiques des années 60 et 70, mêlant harmonies vocales chaleureuses et arrangements respectueux des sonorités d’époque.

C’est lors d’un concert amateur, donné dans une petite salle conviviale, qu’Eddy Mitchell découvre par surprise la voix et l’énergie de sa fille. Ce soir-là, il est bouleversé. Il ne s’attendait pas à être ému de cette manière, ni à percevoir un tel talent dans cette voix qu’il connaissait pourtant depuis toujours.

Peu après, il lui propose de faire la première partie de son spectacle en 2016. L’expérience est un succès : Maryline conquiert le public par sa sincérité, son timbre singulier et cette joie communicative qui rappelle, par certains aspects, la fougue de son père à ses débuts.

De cette complicité musicale naît une collaboration plus intime. En 2017, ils enregistrent ensemble un duo émouvant, La voix d’Elvis, qui figure sur l’album La même tribu. La chanson, à la fois tendre et nostalgique, est saluée par les fans comme l’un des moments les plus touchants du disque.

Depuis, Maryline n’a jamais cherché la lumière médiatique à tout prix. Fidèle à elle-même, elle préfère se concentrer sur la musique par passion, loin de toute course à la notoriété. Elle continue à se produire avec son groupe dans des lieux choisis, là où la proximité avec le public prime sur la grandeur des salles. Mais en ce moment, sa priorité est ailleurs : auprès de son père, dans ce combat contre la maladie.

Car la pneumonie qui a frappé Eddy Mitchell n’a pas été un simple épisode passager. Elle a mis à l’épreuve un corps déjà affaibli par les années et par un rythme de vie marqué par des décennies de scène, de voyages et de concerts. Les médecins lui ont recommandé un repos complet, et ses proches veillent à ce qu’il respecte ces consignes.

Maryline, en particulier, joue un rôle essentiel dans cette convalescence. Elle apporte à son père non seulement un soutien logistique, mais aussi une affection et une force morale indispensables.

Elle sait combien la musique est vitale pour lui et combien l’éloignement de la scène peut peser sur son moral. Alors, elle trouve des moyens de maintenir cette flamme allumée : écouter avec lui des disques qui ont marqué sa carrière, lui faire découvrir de nouveaux artistes qu’il pourrait apprécier, et parfois, simplement chanter à deux, pour le plaisir, dans l’intimité familiale. Ces moments partagés, loin des projecteurs, sont peut-être les plus précieux.

Pour Eddy Mitchell, cette période de retrait forcé est aussi l’occasion de mesurer l’importance des liens familiaux. Sa carrière, jalonnée de succès et de collaborations prestigieuses, lui a offert la reconnaissance du public et des pairs.

Mais dans les instants fragiles, ce sont les gestes simples, les présences discrètes et les mots rassurants de ses proches qui comptent le plus. Maryline, par sa constance et sa douceur, lui rappelle chaque jour que, derrière l’icône, il y a un père, un grand-père, un homme qui a besoin d’amour autant que de musique.

Cette histoire familiale illustre à merveille que le plus beau des duos ne se joue pas toujours sur une scène devant des milliers de spectateurs. Parfois, il se vit dans une chambre baignée de lumière douce, autour d’une tasse de thé, d’un vieux disque qui craque un peu, et d’un regard complice. C’est là, dans ces instants suspendus, que la véritable magie opère.

Quelles que soient les épreuves à venir, une certitude demeure : la complicité entre Eddy Mitchell et sa fille est indestructible. Elle s’enracine dans un passé musical riche, se nourrit du présent et se projette vers l’avenir, même si celui-ci doit être réinventé. Et peut-être qu’un jour, lorsque la santé le permettra, ils remonteront ensemble sur scène pour offrir au public un nouveau moment de grâce. En attendant, c’est loin des projecteurs que se joue la plus belle partition : celle d’un lien familial fort, tissé de tendresse, de résilience et de musique.