38 ans de la mort de Dalida : tous les secrets dévoilés

Dalida, un nom qui résonne comme une mélodie à la fois triomphale et mélancolique. Derrière les chiffres vertigineux d’une carrière de trente ans – plus de 2000 chansons, 140 millions d’albums vendus à travers le monde, et le statut de pionnière en matière de récompenses, étant la première à recevoir des disques d’or, de platine, puis de diamant – se cache une femme d’une complexité fascinante, dont la vie fut un paradoxe constant entre une gloire solaire et des abîmes de souffrance. L’analyse des secrets de sa vie révèle une destinée hors du commun, marquée par une fêlure originelle et une quête amoureuse aussi passionnée que destructrice.

Dalida : ses chansons, ses amants, son suicide... Biographie de la chanteuse

Tout commence dans son enfance en Égypte, avec ce qui deviendra à la fois son plus grand complexe et une part indissociable de sa légende : son strabisme. Contrairement à une idée reçue, ce n’est pas un défaut de naissance, mais la conséquence tragique d’une infection oculaire contractée alors qu’elle n’était qu’un bébé.

 

Le diagnostic d’un médecin malavisé conduisit à une épreuve terrible : on lui banda les yeux, la plongeant dans une obscurité totale pendant quarante jours. La petite Iolanda Gigliotti, future Dalida, vivait un calvaire, tentant sans cesse d’arracher ce bandeau qui la privait du monde. Pour apaiser ses pleurs, son père, Pietro, premier violon à l’Opéra du Caire, lui jouait des airs, instaurant déjà ce lien viscéral entre la musique et la consolation.

 

Mais le drame se noua dans le détail : en cherchant désespérément une infime parcelle de lumière qui filtrait au coin de son bandeau, son œil se mit à loucher. Lorsque le bandeau fut enfin retiré, le strabisme était là. Cette épreuve forgea une relation complexe avec l’obscurité et la lumière, et malgré de multiples opérations, ce regard unique, légèrement divergent, deviendra sa signature.

 

Cette fragilité, qu’elle cherchait à dissimuler derrière d’imposantes lunettes, se mua paradoxalement en une force. C’est avec ce regard qu’elle remporta le concours de Miss Égypte en 1954, ayant appris à maîtriser sa posture pour projeter une image d’élégance et de mystère.

Sa vie sentimentale fut un tourbillon d’une intensité rare, peuplée d’hommes illustres, d’amours secrètes et de drames retentissants. L’une des liaisons les plus surprenantes fut celle qu’elle entretint avec François Mitterrand. Une relation qui dura près de dix ans, débutant avant son élection à la présidence et se poursuivant après. Ce n’était pas un amour passionnel de sa part, mais une profonde admiration pour l’homme d’État, qui, lui, était fasciné par l’icône.

 

Leur idylle était clandestine, rythmée par un code secret : lorsque Mitterrand souhaitait la voir, il l’appelait avec cette phrase : « J’aimerais bien manger des fruits de mer ». La liaison prit fin lorsque Dalida rencontra l’excentrique Richard Chanfray, comte de Saint-Germain.

Avec Alain Delon, l’histoire est différente. Ils se rencontrèrent jeunes et démunis à Paris, en décembre 1954, partageant d’abord le même hôtel modeste avant de cohabiter dans une chambre de bonne. Leur relation était alors purement amicale, une camaraderie de jeunes artistes rêvant de gloire. Ce n’est que des années plus tard, à Rome, alors que Delon tournait pour Visconti et que Dalida était en tournée en Italie, que leur amitié se transforma en une liaison passionnée, le temps d’un tournage.

35 ans de la mort de Dalida : tous les secrets dévoilés

Cependant, ses amours les plus intenses furent aussi les plus tragiques. Sa relation secrète avec Mike Brant fut une évidence pour ceux qui savaient lire entre les lignes. Rencontrés en 1969, ils vécurent une passion dévorante. Dalida, subjuguée par la “beauté du diable” du chanteur israélien, le prit sous son aile et en fit la première partie de ses concerts.

 

Une archive télévisée de l’émission “Le Rendez-vous du Dimanche” est particulièrement révélatrice : assis côte à côte, ils évitent de croiser leurs regards, une gêne palpable trahissant une intimité profonde, ce secret que partagent deux amants face aux caméras.

Le drame le plus marquant reste cependant lié à la chanson “Il venait d’avoir 18 ans”. Contrairement à la légende, elle ne parle pas de Luigi Tenco, son fiancé qui s’est suicidé en 1967. Elle est inspirée d’une histoire vécue après ce drame. Dalida rencontra un jeune étudiant italien de 17 ans, Lucio, qui était un admirateur de Tenco.

 

Une histoire d’amour naquit, et Dalida tomba enceinte. Lucio, fou d’amour, voulait garder l’enfant, mais la chanteuse, jugeant cette relation impossible, décida d’avorter clandestinement en Italie. Cette intervention la rendit stérile, ajoutant une blessure inguérissable à sa vie.

Cette succession de drames – le suicide de Luigi Tenco, puis celui de son ex-mari Lucien Morisse, la tentative de suicide de Mike Brant (Dalida fut la première à son chevet) puis sa mort, et enfin le suicide de Richard Chanfray – créa autour d’elle une aura de “veuve noire”. Pourtant, ceux qui la connaissaient décrivaient une femme joyeuse et solaire, aimant la vie et les hommes, loin de l’image de Cassandre que l’on a parfois voulu lui prêter.

Face à ces ténèbres, Dalida chercha des réponses dans la spiritualité. Elle s’intéressa au paranormal, effectua des retraites et se lia avec le penseur Arnaud Desjardins, allant jusqu’à rencontrer son swami en Inde. Ce dernier joua un rôle clé : alors que Desjardins lui demandait d’arrêter sa carrière pour l’épouser, le maître spirituel, après avoir écouté un de ses disques, déclara que sa destinée était de chanter, la renvoyant à sa vocation.

Mort de Dalida : le 3 mai 1987, la chanteuse se suicide

Le 3 mai 1987, l’accumulation des peines devint insupportable. La solitude dans sa maison de Montmartre, la tyrannie du miroir pour une femme dont la beauté avait été un étendard, le sentiment que les hommes étaient moins à ses pieds et l’annulation d’un rendez-vous galant furent les dernières gouttes d’eau. À 54 ans, au sommet de sa gloire artistique, Dalida choisit de partir, laissant un mot laconique :

 

“La vie m’est insupportable. Pardonnez-moi.” Son frère Orlando, pilier de sa carrière, devint alors le gardien de sa mémoire, veillant à ce que la lumière de l’artiste ne soit jamais éclipsée par l’ombre de ses souffrances. Dalida demeure ainsi une icône éternelle, dont la voix continue de toucher le cœur de millions de fans, preuve que même les étoiles les plus brillantes portent en elles une part d’obscurité.

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