Romy Schneider : Sa fille Sarah Biasini raconte ses rapports étranges avec Alain Delon .
Romy Schneider et Alain Delon, figures emblématiques du cinéma français, ont partagé une relation étroite qui a résisté à l’épreuve du temps jusqu’à la mort de la star. Cependant, l’histoire prend un tournant particulier avec la fille de Romy, Sarah Biasini. Contrairement à ses parents, elle n’a jamais eu l’occasion de côtoyer Alain Delon, du moins pas avant 2004.
Dans son récit poignant extrait du livre “Alain Delon, amours et mémoires” de Denitza Bantcheva, publié récemment aux éditions de La Martinière, Sarah Biasini, âgée de 45 ans, livre ses sentiments à l’égard de l’icône du cinéma français. “Alain m’impressionne”, confie-t-elle avec une sincérité touchante, “pour cette raison, au fil des années, j’ai entretenu peu de liens avec lui, sans oser lui expliquer pourquoi.”
Ce n’est qu’en 2004 que le destin les réunit en personne. Ce moment, chargé d’émotions, prend place dans la loge d’Alain Delon. “Alain m’a accueillie seule dans sa loge”, raconte Sarah. “Un autre homme était devant moi, autre que le personnage public. Notre émotion était là, naturelle, évidente et intense.”
Le lien entre Sarah Biasini et Alain Delon s’est resserré à un moment crucial de la vie de la comédienne quadragénaire : la naissance de sa fille Anna. “Nous nous sommes parlés régulièrement au téléphone pour la naissance de ma fille, notamment”, se souvient-elle. “Je me souviens de sa voix si chaleureuse et fière lorsqu’il nous a vues dans le poste, sa fille Anouchka et moi, réunies par Laurent Delahousse. Pour toutes ces raisons, je le prends ici dans mes bras, encore.”
Cette rencontre tardive et ces échanges téléphoniques ont tissé des liens forts entre Sarah Biasini et Alain Delon, scellant ainsi une connexion spéciale, même si elle n’a pas eu l’occasion de partager les décennies précédentes avec l’homme qui a joué un rôle majeur dans la vie de sa mère, Romy Schneider. Ainsi, malgré les années de distance, les émotions partagées dans la loge de Delon et les moments significatifs autour de la naissance d’Anna ont créé une nouvelle page dans l’histoire de cette famille du cinéma français.
Romy Schneider, Alain Delon et Sarah Biasini : une histoire de mémoire, de transmission et de liens retrouvés
Dans l’histoire du cinéma français, rares sont les couples qui ont suscité autant de fascination que celui formé par Romy Schneider et Alain Delon. Leur romance, commencée à la fin des années 1950, a très vite dépassé le cadre privé pour devenir un mythe. Leur amour, parfois tumultueux, toujours passionné, a laissé une empreinte indélébile dans l’imaginaire collectif. Même après leur séparation, les deux comédiens sont restés liés d’une manière invisible mais profonde, comme si aucun des deux ne pouvait jamais complètement tourner la page. Quand Romy disparaît tragiquement en 1982, à seulement 43 ans, Alain Delon n’hésite pas à exprimer publiquement l’immense vide que sa mort a laissé dans sa vie. Jusqu’à aujourd’hui, il n’a cessé de se définir comme le témoin, le survivant d’un amour hors du commun.
Pourtant, cette histoire à la fois glorieuse et douloureuse a longtemps laissé Sarah Biasini, la fille de Romy, à distance. Née en 1977 de l’union entre Romy Schneider et Daniel Biasini, Sarah n’a pas grandi auprès d’Alain Delon. Elle a surtout hérité de cette mémoire collective où sa mère et Delon sont éternellement enlacés, symbole d’une passion qui a traversé les décennies. Mais elle-même n’avait jamais eu l’occasion d’échanger véritablement avec lui. Sans doute intimidée par l’aura de cet homme que le public considère comme une légende vivante, elle gardait une réserve prudente. « Alain m’impressionne », confiera-t-elle plus tard avec une sincérité désarmante.
C’est seulement en 2004, alors qu’elle a déjà 27 ans, que le destin organise enfin leur rencontre. Sarah est alors comédienne, elle aussi, cherchant à se faire un prénom sans pour autant fuir l’ombre immense laissée par sa mère. Elle raconte ce moment dans le livre Alain Delon, amour et mémoire de Denitza Bantcheva, récemment publié aux Éditions de La Martinière. L’événement se déroule dans la loge d’Alain Delon, un lieu intime, loin des caméras. Sarah se souvient de ce face-à-face avec intensité : « Alain m’a accueillie seul dans sa loge. Un autre homme était devant moi, différent du personnage public. L’émotion était là, naturelle, évidente, intense. »
Ce jour-là, la barrière invisible qui les séparait se dissout. Elle découvre non pas l’icône au regard d’acier, mais un homme vulnérable, marqué par les années et par ses propres fantômes. Lui, de son côté, rencontre enfin la fille de celle qu’il a tant aimée. Entre eux, une émotion nouvelle s’installe, une évidence silencieuse. Ce n’est pas l’amour de Romy qui renaît, mais bien un lien inédit, personnel, qu’ils choisissent de construire malgré le temps perdu.
Les années suivantes consolident cette relation fragile. Un moment déterminant survient en 2011, lorsque Sarah donne naissance à sa fille, Anna. La maternité, expérience bouleversante, devient paradoxalement un pont entre elle et Delon. Elle raconte leurs échanges téléphoniques, fréquents à cette époque : « Nous nous sommes parlés régulièrement au téléphone pour la naissance de ma fille. Je me souviens de sa voix si chaleureuse, de sa fierté lorsqu’il nous a vus à la télévision. »
Un souvenir précis l’émeut encore : celui d’une émission où Laurent Delahousse avait réuni Alain Delon et Anouchka, la fille de l’acteur, ainsi que Sarah. Trois générations, trois destins, unis un instant sous le regard d’un public ému. Pour Sarah, ces instants sont précieux : « Je le prends ici dans mes bras », confie-t-elle dans le livre, comme pour sceller une tendresse tardive mais sincère.
Il y a quelque chose de profondément symbolique dans ce rapprochement. Alain Delon, compagnon d’âme de Romy, devient à sa manière un repère pour la fille qu’elle a laissée derrière elle. Même si Sarah n’a pas partagé les années flamboyantes de la romance Delon-Schneider, elle hérite malgré tout d’un fragment de cette mémoire. En renouant avec Alain, elle répare en partie une absence, elle inscrit sa propre histoire dans une continuité affective.
Cette rencontre tardive dit aussi beaucoup de la complexité des relations familiales et de la transmission. L’histoire de Romy et d’Alain a longtemps été celle des tabloïds, des films, des légendes. Mais pour Sarah, il s’agissait avant tout d’une réalité intime : une mère disparue trop tôt, un héritage lourd à porter, et l’image d’un homme resté à la périphérie de sa vie. Le croiser enfin, à un moment crucial de sa maturité, a sans doute permis d’apaiser ce poids.
Aujourd’hui, Sarah Biasini poursuit son propre chemin. Elle est actrice, écrivaine, et surtout mère. Dans son livre La beauté du ciel, elle confiait déjà combien la mémoire de Romy, sa mère, continue de la hanter mais aussi de la guider. Sa rencontre avec Alain Delon, ses conversations avec lui, constituent une autre facette de ce travail de mémoire : il ne s’agit plus seulement de se souvenir de Romy, mais aussi de reconnaître ceux qui ont partagé son destin.
Ainsi, au-delà des années de silence et de distance, un nouveau chapitre s’est écrit. Celui d’une complicité tardive mais sincère entre une femme qui cherche sa place dans l’ombre d’une légende, et un homme vieillissant qui reste à jamais marqué par l’amour de sa vie. Ce lien, fragile mais lumineux, prouve que la mémoire ne s’arrête pas avec la mort. Elle se transmet, elle se réinvente, elle unit ceux qui acceptent de tendre la main pour écrire ensemble une page nouvelle.