L’aveu douloureux de Patrick Bruel : une confession d’amour, d’échec et de rédemption
Ce n’était pas une déclaration tonitruante dans les médias, mais plutôt une confession discrète, égrenée au fil d’interviews rares et de quelques lignes pudiques dans son autobiographie. Patrick Bruel, l’un des artistes les plus aimés de France, a un jour laissé entrevoir la douleur intime liée à son mariage avec Amanda Sthers.
Tout a commencé en 2001. Il est au sommet de sa carrière ; elle, jeune écrivaine brillante, ambitieuse, pleine de rêves littéraires. Ils tombent amoureux presque instantanément. Dans une interview accordée à Paris Match en 2024, Patrick révèle qu’à peine 24 heures après leur première rencontre, il savait déjà qu’il voulait avoir des enfants avec elle.
Ils se marient en 2004. En trois ans, deux fils naissent : Oscar et Léon. Une joie immense, un renouveau. Pourtant, comme il le confiera à Gala en 2022, malgré l’amour, le mariage n’a jamais été un long fleuve tranquille. Pressions professionnelles, différences de personnalité, attentes silencieuses mais lourdes… tout cela les éloigne peu à peu.
Le divorce est prononcé en 2007. Pour Patrick, ce fut plus qu’un échec conjugal : ce fut un échec personnel, une leçon d’humilité et de maturité. Il pensait que l’amour pouvait tout surmonter. Mais la réalité est plus dure. Amanda, sensible, intellectuelle, lui offrait une profondeur nouvelle. Lui, avec sa notoriété, croyait lui offrir stabilité et inspiration. Pourtant, leurs univers ne se sont jamais vraiment accordés.
Les absences professionnelles de Patrick, accaparé par ses tournées et ses rôles au cinéma, laissaient Amanda souvent seule avec les enfants. Dans son propre récit, Amanda écrit s’être sentie comme « la femme dans l’ombre », un rôle qui ne lui convenait pas. Patrick, quant à lui, a reconnu dans Le Point en 2024 qu’il n’a pas toujours su voir les sacrifices qu’elle faisait.
Le plus grand regret de Patrick ? Ne pas avoir su préserver le cocon familial qu’il avait tant désiré. Voir ses fils grandir aux États-Unis après le divorce, les manquer lors des spectacles scolaires ou des matchs de foot, le transperçait. Malgré l’accord parental conclu avec Amanda, la culpabilité de ne pas être un père présent le hante encore aujourd’hui.
Mais cette douleur puise aussi dans des blessures plus anciennes. Enfant, Patrick a grandi sans son père, élevé seul par sa mère Augusta, institutrice à Argenteuil. Ce père, Pierre Benguigui, médecin, était un fantôme dans sa vie. Ce n’est qu’à l’âge adulte qu’il le retrouve. Cette absence paternelle a laissé en lui une faille béante. Une peur de l’abandon. Un besoin vital de fonder une famille… mêlé à la peur inconsciente de tout gâcher.
Et quand son propre mariage échoue, ces vieilles blessures s’ouvrent à nouveau.
Malgré tout, la carrière de Patrick Bruel est une leçon de résilience. D’un rêve de football, il devient l’un des artistes les plus populaires de sa génération. Avec plus de 14 millions d’albums vendus en 2023, il traverse les décennies, marquant la chanson française avec des titres devenus mythiques : Casser la voix, Place des grands hommes, Alors regarde…
Acteur reconnu, entrepreneur engagé dans l’huile d’olive et le vin, homme de scène infatigable malgré les épreuves (chute sur scène, COVID-19, critiques médiatiques), Patrick reste debout. À 65 ans, avec son album Encore une fois et sa tournée 2024, il prouve que la douleur n’a pas détruit l’artiste. Elle l’a affiné. Humanisé.
Son histoire est celle d’un homme qui a tout connu : la gloire, l’amour, la chute et la reconstruction. Et qui continue, malgré les regrets, à chercher la lumière.