Jean Imbert face à la tempête : Lila Salet porte plainte et dénonce le silence du chef

Le nom de Jean Imbert, autrefois associé aux saveurs raffinées et aux paillettes des cuisines étoilées, est désormais éclaboussé par une série d’accusations qui secoue autant le monde de la gastronomie que celui du spectacle. Derrière l’image médiatique du prodige révélé par Top Chef, plusieurs femmes, anciennes compagnes, racontent une tout autre réalité : violences physiques, humiliations et pressions psychologiques.

Parmi ces voix, celle de l’actrice Lila Salet résonne aujourd’hui avec une intensité particulière. Après avoir témoigné dès avril 2025 dans une enquête du magazine Elle, elle vient de franchir un pas décisif : le dépôt officiel d’une plainte pour violences conjugales et séquestration, remontant à leur relation entre 2012 et 2013. Un geste lourd de sens, qui relance avec force un débat resté jusqu’ici marqué par un silence glaçant — celui du principal intéressé, mais aussi celui de ses partenaires professionnels.

Avril 2025 : une enquête choc, mais peu de réactions

Tout commence au printemps dernier. Le magazine Elle publie une longue enquête dans laquelle plusieurs ex-compagnes de Jean Imbert décrivent des épisodes de violences physiques et psychologiques. Les témoignages sont précis, accablants, et dressent le portrait d’un homme au comportement destructeur dans la sphère intime.

Parmi ces récits, celui de Lila Salet frappe par sa gravité. L’actrice y confie avoir vécu des scènes d’une extrême violence : une porte défoncée, des gifles, des moments où elle se serait retrouvée enfermée contre son gré dans une chambre d’hôtel. À l’époque, elle ne cache pas sa colère et choisit de s’exprimer publiquement sur les réseaux sociaux. Dans une vidéo devenue virale, elle interpelle directement le chef :

« Regarde-toi en face, arrête de minimiser les faits, t’es une enflure qui frappe les femmes, (…) tu es un homme qui maltraite les femmes. »

Malgré l’onde de choc provoquée par la publication de Elle et l’émotion suscitée par ces témoignages, Jean Imbert ne répond pas. Le silence qu’il oppose aux accusations est perçu comme une stratégie de défense, mais aussi comme une forme de mépris envers celles qui l’accusent.

Alexandra Rosenfeld brise à son tour le silence

L’affaire aurait pu s’éteindre, faute de réactions, si une autre voix connue du grand public n’était venue renforcer les accusations. Début août 2025, Alexandra Rosenfeld, ex-Miss France, révèle à son tour avoir été victime de violences de la part du chef lors de leur relation, qui aurait duré un an. Elle affirme qu’il lui a cassé le nez.

Cette déclaration choque d’autant plus que la jeune femme, très populaire et longtemps perçue comme intouchable, a choisi de mettre son intimité sur la place publique pour raconter ce qu’elle a vécu. Pour Lila Salet, c’est un électrochoc. Entendre une autre femme confirmer ce qu’elle-même dénonçait depuis des mois lui donne la force de franchir un cap décisif.

Lila Salet dépose plainte

Quelques jours après les révélations d’Alexandra Rosenfeld, Lila Salet se rend au commissariat. Elle y dépose une plainte formelle contre Jean Imbert pour « violences conjugales » et « séquestration », couvrant la période 2012-2013. Devant les policiers, elle décrit une relation marquée par des disputes incessantes, une pression psychologique constante et des agressions physiques qu’elle dit avoir subies à plusieurs reprises.

Avec une pointe d’amertume, elle confie regretter de ne pas avoir porté plainte dès 2013, comme elle en avait initialement l’intention. « J’aurais dû le faire à ce moment-là. Peut-être que d’autres femmes auraient été épargnées. »

Sa décision tardive illustre pourtant un phénomène bien connu des spécialistes : la difficulté, pour de nombreuses victimes, de briser l’emprise et de trouver la force d’engager une procédure judiciaire.

L’indifférence qui scandalise

Au-delà des faits eux-mêmes, ce qui révolte Lila Salet, c’est le climat d’indifférence qui entoure l’affaire. D’abord celle de Jean Imbert, resté muet depuis des mois. Malgré les articles, les témoignages et désormais la plainte, le chef ne s’est exprimé publiquement que sur des sujets totalement déconnectés, comme ses projets culinaires ou ses souvenirs de Top Chef.

Dans une interview accordée au Point, il déclarait récemment : « Top Chef m’a montré que je pouvais faire quelque chose de bien. » Une phrase qui a mis le feu aux poudres. Sur Instagram, Lila Salet a réagi avec ironie :

« Comme prendre ton courage à deux mains et enfin NOUS regarder en face ? »

Mais l’actrice dénonce aussi l’absence de réaction des marques et institutions qui collaborent encore avec le chef. Restaurants prestigieux, hôtels de luxe, maisons de mode : aucun de ces partenaires n’a, pour l’instant, pris publiquement ses distances. Un silence qui, pour Lila Salet, équivaut à une caution implicite.

Une affaire qui dépasse le cas individuel

Au fil des semaines, l’histoire de Jean Imbert s’est transformée en symbole plus large. Elle soulève une question fondamentale : que fait-on des accusations de violences conjugales lorsque la personne mise en cause est une personnalité publique, adulée, et protégée par des réseaux puissants ?

Pour beaucoup, le silence du chef traduit une stratégie d’attente, dans l’espoir que la tempête passe. Mais pour ses accusatrices, cette inertie est insupportable. « Chaque jour où il se tait, c’est comme s’il nous effaçait encore un peu plus », confie une proche de Lila Salet.

Un avenir judiciaire et médiatique incertain

La plainte déposée par l’actrice devrait ouvrir une enquête. Reste à savoir si la justice retiendra des faits prescrits ou non. En matière de violences conjugales, la prescription dépend de la qualification juridique exacte des faits et des éventuelles circonstances aggravantes. Quoi qu’il en soit, le dépôt officiel de la plainte change la donne : l’affaire ne relève plus seulement de la presse et des réseaux sociaux, mais désormais de la justice.

Du côté des soutiens de Jean Imbert, silence radio. Ni ses avocats, ni ses proches n’ont réagi aux dernières révélations. Certains craignent que l’image du chef, longtemps présentée comme celle d’un « génie créatif » et d’un « self-made man », ne s’effondre brutalement si d’autres témoignages venaient encore s’ajouter.

Lila Salet, la voix qui refuse de s’éteindre

Dans ce contexte, le courage de Lila Salet apparaît comme un élément central. En brisant le silence, puis en déposant plainte, elle a pris le risque d’exposer son intimité, mais aussi d’affronter le scepticisme ou les critiques. Pourtant, elle continue de marteler son message : « On ne peut pas laisser faire des gars comme ça, c’est pas possible. »

Sa détermination inspire d’autres femmes, qui pourraient à leur tour témoigner. En ce sens, l’affaire Jean Imbert ne fait sans doute que commencer.

Conclusion

L’histoire qui secoue aujourd’hui le monde de la gastronomie française dépasse le simple cadre des cuisines étoilées. Elle interroge notre capacité collective à écouter, à croire, et à protéger les victimes de violences. Elle questionne aussi le pouvoir de l’image et du silence : celui d’un chef célébré qui refuse de répondre, et celui d’un système qui, pour l’instant, détourne les yeux.

En portant plainte, Lila Salet a transformé un cri de colère en acte judiciaire. Son geste marque peut-être le début d’une nouvelle phase, où la justice devra se confronter à des faits longtemps étouffés. Et quoi qu’il advienne de la carrière de Jean Imbert, une chose est sûre : l’affaire, elle, est loin d’être refermée.