Michel Drucker en deuil : il annonce une très triste nouvelle.
Un pays sous le choc : la disparition d’une légende vivante
L’Italie retient son souffle. Ce samedi, à Rome, s’est éteint à l’âge de 89 ans Pippo Baudo – affectueusement surnommé « Pipo » par des millions de téléspectateurs. La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre, traversant la péninsule italienne de Palerme à Milan, des cafés populaires jusqu’aux palais politiques. Pour l’Italie, ce n’est pas seulement la mort d’un présentateur de télévision, mais bien la fin d’une époque.
Comparé en France à Michel Drucker pour sa longévité et sa popularité, Pipo Baudo fut bien plus qu’un simple animateur : il était la voix des dimanches, le visage rassurant qui accompagnait des générations entières, de l’Italie en noir et blanc des années 1960 jusqu’à l’ère numérique du XXIe siècle.
Des obsèques nationales dignes d’un chef d’État
Les obsèques auront lieu ce mercredi 20 août et seront retransmises en direct à la télévision, preuve ultime de l’amour du pays pour son icône. Dès lundi et mardi, une chapelle ardente ouvrira ses portes pour permettre au public de se recueillir. Des milliers de personnes sont attendues, des anonymes bouleversés jusqu’aux stars du show-business, tous unis dans un même chagrin.
Les chaînes de télévision prévoient déjà des émissions spéciales, des rétrospectives fleuves, des documentaires inédits. On annonce également la présence de hauts responsables politiques, certains évoquant même une minute de silence au Parlement italien.
Une carrière hors norme : six décennies de triomphes
Pipo Baudo a débuté sa carrière télévisée en 1959. Très vite, son charisme, sa diction impeccable et son sourire chaleureux lui ouvrent les portes des programmes les plus prestigieux. Des émissions cultes aux variétés du dimanche après-midi, en passant par les fameux festivals de Sanremo qu’il présenta à de multiples reprises, Baudo incarna le divertissement italien.
Pendant plus de soixante ans, il fut l’infatigable maître de cérémonie, l’homme qui savait transformer chaque plateau en fête nationale. Peu d’animateurs dans le monde peuvent se vanter d’une telle longévité : sa dernière apparition majeure remonte à 2021, comme pour rappeler que sa carrière se confondait avec l’histoire même de la télévision italienne.
Une popularité inégalée
Ce qui frappait chez Baudo, au-delà du professionnel impeccable, c’était sa proximité avec le public. Il tutoyait les Italiens, il plaisantait avec eux, il incarnait une familiarité bienveillante. Dans une époque où la télévision était le cœur du foyer, il en fut l’âme.
De nombreux sociologues soulignent que Baudo fut bien plus qu’un animateur : il représenta une forme de père télévisuel, un point de repère dans une société italienne en pleine transformation. Derrière la caméra, il fut aussi découvreur de talents, révélant au public nombre de chanteurs, comédiens et humoristes qui allaient ensuite marquer la scène italienne.
La douleur d’un peuple
La mort de Baudo n’est pas seulement une affaire médiatique. Elle a provoqué un véritable séisme émotionnel en Italie. Dans les rues de Rome, des affiches improvisées fleurissent : « Grazie Pippo », « Tu resteras toujours avec nous », « Le dimanche ne sera plus jamais le même ». Sur les réseaux sociaux, des millions de messages affluent, témoignant de souvenirs d’enfance, de moments familiaux passés devant ses émissions.
De Palerme à Turin, c’est tout un peuple qui se sent orphelin. « J’ai l’impression d’avoir perdu un oncle », confie une téléspectatrice au micro d’une chaîne nationale. « Baudo, c’était notre passé, notre présent, et même un peu de notre futur », renchérit un autre.
Une comparaison flatteuse : le « Michel Drucker italien »
En France, on le compare volontiers à Michel Drucker, tant leurs parcours semblent parallèles : deux figures inamovibles, traversant les époques sans jamais perdre la confiance du public. Mais à la différence de Drucker, Baudo occupait en Italie une place encore plus centrale, presque institutionnelle. Il était la télévision, il était le rendez-vous du dimanche, il était le garant d’une certaine idée de la convivialité italienne.
Un héritage colossal
Son héritage ne se mesure pas seulement en nombre d’émissions présentées, ni en heures de direct cumulées. Il se mesure dans les émotions collectives qu’il a suscitées, dans cette capacité unique à rassembler les familles, à unir une nation autour de la musique, du rire, du spectacle.
Les historiens des médias soulignent que Baudo a traversé toutes les mutations : de la télévision publique austère des débuts, à l’explosion des variétés, jusqu’aux années des talk-shows plus incisifs. Toujours présent, toujours respecté.
Et maintenant ?
La disparition de Pipo Baudo pose une question douloureuse : qui pour lui succéder ? Peut-on seulement remplacer un monument pareil ? Beaucoup en doutent. Le paysage télévisuel a changé, les habitudes de consommation aussi. Baudo fut peut-être le dernier grand « showman » capable de fédérer une nation entière devant un poste.
Ce mercredi, alors que ses funérailles seront retransmises à l’échelle nationale, l’Italie s’arrêtera un instant. Le silence remplacera les applaudissements, mais l’émotion restera intacte.
Conclusion : la fin d’une ère
Avec la mort de Pipo Baudo, l’Italie perd un morceau de son âme. Un homme qui, par sa voix, son humour, son élégance, a traversé les décennies comme un fil rouge reliant les générations.
Dans cent ans, lorsque l’on parlera de la télévision italienne, un nom restera gravé au sommet : celui de Pipo Baudo.