Robert Redford et le rôle qu’il aurait préféré ne jamais accepter : entre regrets, rivalité et révélations tardives
Robert Redford est depuis longtemps considéré comme l’un des plus grands acteurs de sa génération. Charismatique, talentueux, respecté, il a su bâtir une carrière impressionnante mêlant grands rôles au cinéma et engagements personnels profonds. Pourtant, même les légendes ont des regrets. Dans une récente interview qui a surpris ses fans et secoué Hollywood, Redford a évoqué un rôle en particulier qu’il aurait préféré refuser : celui de Jay Gatsby dans le film The Great Gatsby (1974). Derrière cette confession se cache une histoire complexe de rivalité, de pression et de désillusions.
Tout commence au début des années 1970, une époque où Redford est au sommet de sa gloire. Après des succès comme Butch Cassidy and the Sundance Kid et The Sting, il est devenu une valeur sûre du cinéma américain. C’est alors que Paramount Pictures prépare une adaptation ambitieuse du roman culte de F. Scott Fitzgerald, Gatsby le Magnifique. Le rôle de Jay Gatsby attire toutes les convoitises : il s’agit d’un personnage mystérieux, romantique, tragique – un rêve pour tout acteur souhaitant démontrer l’étendue de son talent.
Mais Redford n’est pas le seul pressenti. En coulisses, un autre acteur très en vue à l’époque – dont le nom n’a pas été officiellement révélé mais que plusieurs sources identifient comme Warren Beatty – convoite également le rôle. Selon certains témoins, une véritable compétition silencieuse s’installe entre les deux hommes. Officiellement amis, ils se croisent souvent dans les mêmes cercles, mais une tension palpable flotte dans l’air dès qu’il est question de Gatsby.
Redford finit par décrocher le rôle, en partie grâce à son image publique de gentleman blond au regard perçant, qui colle parfaitement à l’idée que le public se fait de Gatsby. Pourtant, ce choix ne fait pas l’unanimité dans les studios. Certains producteurs estimaient que Beatty aurait apporté une noirceur plus crédible au personnage, une complexité psychologique que Redford, toujours perçu comme trop lisse, aurait du mal à incarner.
Le tournage du film se révèle éprouvant. La réalisatrice originale est remplacée, le scénario est modifié à plusieurs reprises, et l’ambiance sur le plateau est tendue. Redford lui-même commence à douter. Il trouve le personnage creux, mal écrit, et déconnecté de ses aspirations d’acteur. Pire encore, il ressent qu’il a été choisi plus pour son image que pour ses capacités d’interprétation. « Je ne jouais pas Gatsby, je jouais l’idée que les gens se faisaient de Gatsby », dira-t-il plus tard avec amertume.
À la sortie du film en 1974, The Great Gatsby divise la critique. Si la production est somptueuse, beaucoup estiment que le film manque d’âme. Redford est jugé élégant mais froid. Le film réalise de bons résultats au box-office, mais il ne devient pas le chef-d’œuvre attendu. Pendant des années, Redford garde le silence sur cette expérience. Mais en 2025, lors d’un entretien avec une journaliste du Hollywood Reporter, il finit par lâcher la vérité : « Si je pouvais remonter le temps, je refuserais ce rôle. »
Pourquoi ce regret si longtemps gardé ? Parce que, selon lui, ce film marque un tournant dans sa carrière. « J’ai compris à ce moment-là que je devais être plus sélectif. J’ai accepté Gatsby parce que j’avais peur qu’on ne me propose plus rien d’aussi prestigieux. Mais j’ai perdu quelque chose en moi ce jour-là. » Une phrase forte, presque philosophique, qui en dit long sur la pression qu’éprouvent même les plus grands.
Mais ce n’est pas tout. Dans cette même interview, Redford évoque à demi-mot la rivalité qu’il a entretenue avec son confrère autour du rôle. Il admet que cette compétition l’a poussé à accepter le rôle plus par orgueil que par conviction artistique. « Je ne voulais pas qu’il l’ait. J’ai dit oui avant même de lire le script en entier. C’était une erreur. »
Depuis, les deux acteurs se sont éloignés. Bien qu’ils n’aient jamais affiché de conflit ouvert, plusieurs témoignages indiquent qu’ils ont évité de se croiser pendant des décennies. Hollywood, malgré son glamour, reste un monde de luttes silencieuses, d’egos fragiles et de cicatrices invisibles.
Aujourd’hui, avec le recul de l’âge et la sagesse acquise au fil des décennies, Redford regarde cette période avec un mélange de lucidité et de mélancolie. Il ne renie pas sa carrière – bien au contraire – mais il souhaite que les jeunes acteurs comprennent l’importance de choisir leurs rôles avec sincérité, et non sous la pression de l’industrie ou des apparences. « Le succès peut être un piège. Plus on monte, plus on a peur de tomber. Et parfois, on dit oui à quelque chose qui ne nous correspond pas, juste pour rester en haut. »
Son témoignage a ému de nombreux fans et collègues. Sur les réseaux sociaux, plusieurs acteurs ont salué son honnêteté. Certains ont même partagé leurs propres regrets de carrière. Ce que Redford a osé exprimer – à savoir que même les plus grandes carrières sont faites d’erreurs, de choix impulsifs, et de blessures d’ego – est rare à Hollywood, où l’image parfaite est souvent plus importante que la vérité humaine.
En définitive, l’histoire de Robert Redford et de Gatsby n’est pas celle d’un échec retentissant, mais d’un moment de vérité, d’un aveu tardif sur la complexité du métier d’acteur et sur les mécanismes silencieux qui façonnent une carrière. Ce rôle, qu’il aurait préféré ne jamais accepter, aura au moins eu le mérite de lui faire prendre conscience de ce qu’il voulait vraiment incarner à l’écran : l’authenticité, la profondeur, et la liberté de choisir.