Marine Delplace, gagnante de la “Star Academy” : un portrait qui relance la polémique
Dimanche 24 août 2025, l’émission Sept à huit sur TF1 consacrait son traditionnel « portrait de la semaine » à Marine Delplace, la jeune chanteuse révélée et couronnée lors de la dernière saison de la Star Academy. Plusieurs mois après son sacre, la Nordiste, qui tente désormais d’imposer sa voix dans le paysage musical français, continue de susciter autant d’enthousiasme que de vives critiques. Son passage à l’antenne a, une fois encore, divisé les internautes et relancé les tensions entre ses soutiens et ceux de son ancienne concurrente, Ebony.
Une victoire entachée de polémiques
Lors de la finale de la Star Academy, Marine Delplace avait affronté Ebony, fille du chanteur Thierry Cham. Un duel qui avait passionné les téléspectateurs, mais qui avait également déchaîné les passions en dehors des plateaux. Rapidement, les réseaux sociaux s’étaient transformés en champ de bataille : insultes, accusations, attaques racistes… Les deux jeunes femmes avaient dû faire face à une vague de haine sans précédent.
Ebony, en particulier, avait été la cible d’insultes racistes et sexistes, jusque pendant la tournée officielle des académiciens. En plein concert, la jeune artiste avait dû encaisser des remarques humiliantes, révélant la persistance d’un racisme ordinaire encore trop ancré dans certaines franges du public. De son côté, Marine, malgré sa victoire, n’avait pas été épargnée non plus. Critiquée pour ses propos jugés maladroits ou trop francs, elle avait vu son image écornée, parfois accusée d’avoir elle-même alimenté le climat de tension autour d’Ebony.
Si les deux anciennes finalistes affirment entretenir une relation cordiale, voire amicale, leurs communautés respectives, elles, n’ont jamais enterré la hache de guerre. La diffusion du portrait de Marine dans Sept à huit en a été une nouvelle preuve.
Les confessions d’une gagnante désabusée
Interrogée par Hélène Mannarino, Marine Delplace a accepté de revenir sans détour sur l’après-Star Academy. Loin de l’image triomphante que l’on pourrait attendre d’une gagnante de télécrochet, la chanteuse a confié avoir parfois regretté sa participation :
« Toute cette haine sur les réseaux, c’est le seul moment où j’ai presque regretté d’avoir fait l’émission », a-t-elle avoué face caméra.
Consciente que son franc-parler peut parfois heurter, Marine a reconnu sa maladresse, tout en défendant son authenticité :
« Je sais que je suis parfois très franche et maladroite, et que je dis des choses peut-être qu’il ne faut pas dire, ou qui sont mal comprises. Je me dis : ce n’est pas possible, comment les gens peuvent penser ça ? Ce n’est pas l’image que j’ai renvoyée. »
Pour elle, il n’est pas question de changer sa personnalité pour plaire :
« Je suis très spontanée. Qui je suis, fondamentalement, je ne pourrais pas le changer et je n’ai pas envie. C’est comme ça que je suis. »
Ces confidences, empreintes de sincérité, étaient censées montrer une jeune artiste fragilisée mais résiliente. Pourtant, loin d’apaiser les débats, elles ont au contraire ravivé la colère d’une partie du public.
Une réception houleuse sur les réseaux sociaux
Sur X (anciennement Twitter), où la séquence a été partagée par Sept à huit, les commentaires se sont rapidement enflammés. Plusieurs internautes ont dénoncé ce qu’ils considèrent comme une stratégie de victimisation de la part de Marine et de TF1.
L’un d’eux s’insurge :
« Malheureusement, Ebony n’aura jamais une telle tribune pour raconter ce qu’elle s’est pris et continue de se prendre dans la gueule. Mais ça préfère inviter celle qui est en partie responsable de son harcèlement pour la victimiser… La honte. »
Un autre internaute va plus loin, accusant l’émission d’inverser les rôles :
« La victimisation des femmes blanches harceleuses, en faisant passer ceux qui dénoncent leur harcèlement pour des harceleurs eux-mêmes. Je rappellerai juste le crachat de chantilly sur Marguerite. »
Enfin, un troisième rappelle que la première victime de violences verbales a été Ebony :
« Et Ebony dans tout ça ? La première candidate à avoir reçu des mots douloureux, c’est bien elle ! Racisme et misogynie y compris ! Quelle hypocrisie ! »
Ces réactions illustrent une fracture persistante entre deux camps irréconciliables : d’un côté, les défenseurs de Marine, qui voient en elle une artiste sincère injustement attaquée ; de l’autre, les partisans d’Ebony, qui estiment que la gagnante bénéficie d’un traitement de faveur médiatique alors que leur idole continue de souffrir dans l’ombre.
Un duel qui dépasse la musique
Au-delà du simple cadre de la Star Academy, l’affrontement Marine/Ebony révèle des tensions plus profondes. La question du racisme, omniprésente dans les attaques subies par Ebony, continue d’alimenter les débats. Pour beaucoup, le traitement médiatique inégal entre les deux artistes illustre une réalité dérangeante : les voix issues de la diversité peinent encore à obtenir la reconnaissance et l’espace qu’elles méritent.
Marine, de son côté, se retrouve malgré elle au centre de cette polémique, prise dans un rôle qu’elle dit ne pas vouloir endosser : celui de l’« ennemie » d’Ebony. Or, les deux jeunes femmes, en privé, ne cessent de rappeler leur amitié et leur respect mutuel. Ce contraste entre leur relation réelle et la rivalité construite par les réseaux sociaux montre à quel point la téléréalité musicale dépasse souvent la simple compétition artistique pour devenir un miroir déformant des clivages de la société.
Le poids du cyberharcèlement
L’expérience de Marine Delplace illustre aussi une problématique plus vaste : celle du cyberharcèlement. À l’ère des réseaux sociaux, chaque candidat de télécrochet devient la cible potentielle d’attaques massives, souvent anonymes et violentes. La frontière entre critique artistique et haine personnelle s’efface, laissant les jeunes talents seuls face à une avalanche de messages destructeurs.
Marine l’a reconnu : ces attaques l’ont marquée au point de remettre en question son choix de carrière. Pourtant, elle persiste, affirmant vouloir rester fidèle à elle-même. Une posture courageuse, mais qui souligne aussi la fragilité psychologique d’artistes propulsés trop vite sous les projecteurs.
Et maintenant ?
Alors que Marine poursuit la promotion de son premier single, Ma faute, et prépare un album attendu, la question reste entière : parviendra-t-elle à s’imposer au-delà des polémiques ? Son talent vocal, reconnu par de nombreux professionnels, suffira-t-il à faire taire les critiques ?
De son côté, Ebony continue également de tracer sa route, portée par une base de fans fidèle et déterminée. Les deux chanteuses pourraient bien incarner, chacune à leur manière, deux visages complémentaires de la nouvelle scène française. Mais encore faudrait-il que leurs communautés respectives acceptent de mettre fin à cette guerre virtuelle qui n’a, au fond, rien à voir avec la musique.
Un débat révélateur
Au final, le portrait de Marine Delplace dans Sept à huit aura eu le mérite de mettre en lumière des sujets qui dépassent largement le cadre de la Star Academy. La question du racisme, la difficulté de gérer la célébrité soudaine, le rôle amplificateur des réseaux sociaux et la tentation de la victimisation médiatique : autant de problématiques qui méritent réflexion.
Marine, Ebony et leurs fans n’en sont que les acteurs visibles. Derrière elles, c’est toute une génération de jeunes artistes et de spectateurs qui se retrouve confrontée aux dérives d’une exposition médiatique toujours plus brutale.
Reste à savoir si Marine Delplace, en assumant sa franchise et son authenticité, réussira à transformer les critiques en force motrice pour sa carrière, ou si, au contraire, cette image clivante lui collera durablement à la peau.