Après la mort en direct de Jean Pormanove, l’autopsie révèle une autre vérité
Le décès soudain de Jean Pormanove, plus connu sous son pseudonyme JP, continue de bouleverser la communauté du streaming. Ce jeune homme, figure montante du divertissement en ligne, est mort brutalement en plein direct, devant des milliers de spectateurs. Depuis, l’émotion est immense et les polémiques n’ont cessé de grandir, alimentées par des extraits vidéo sortis de leur contexte et par des rumeurs persistantes.
Mais l’autopsie, dont les résultats ont été communiqués par le parquet de Nice, change désormais la donne : selon les experts, aucune intervention d’un tiers n’est à l’origine du drame. La mort de JP s’expliquerait par une cause médicale ou toxicologique. Une conclusion qui apporte un apaisement relatif aux proches et aux collègues du streamer, même si de nombreuses questions demeurent.
Un choc en direct : quand l’irréel devient tragique
Tout avait commencé lors d’un live, suivi par des milliers d’abonnés. Jean Pormanove, habitué à jouer avec les codes du spectacle et de la mise en scène, participait à une séquence avec ses amis et collègues streamers, Owen Cenazandotti (alias Narutovie) et Safine Hamadi (Safine). Les trois jeunes hommes étaient connus pour leurs performances excentriques, flirtant parfois avec les limites du jeu de rôle et du choc visuel.
Mais ce jour-là, le divertissement a viré au cauchemar. En pleine diffusion, JP s’est effondré. Les spectateurs, d’abord persuadés d’assister à un scénario monté de toutes pièces, ont rapidement compris qu’il ne s’agissait plus d’un jeu. Les secours n’ont pas pu le réanimer.
La brutalité de cette mort en direct a sidéré la communauté en ligne. Les réactions ont été immédiates : tristesse, incompréhension, mais aussi recherche de coupables.
Les accusations : quand les images trompent
Dans les heures qui ont suivi, des extraits vidéo ont commencé à circuler massivement sur les réseaux sociaux. On y voyait Owen et Safine rire, plaisanter et parfois simuler des coups portés à JP. Rapidement, ces séquences ont été interprétées comme des preuves de violences réelles.
Sous la pression de l’opinion, les deux streamers se sont retrouvés accusés d’avoir provoqué la mort de leur ami. Les images, sorties de leur contexte, ont nourri une campagne de haine en ligne. Beaucoup ont cru assister à des humiliations filmées, voire à des agressions organisées.
L’autopsie change la donne
Face à la gravité des accusations, la justice s’est emparée du dossier. Le parquet de Nice a ordonné une autopsie, dont les premiers résultats sont tombés récemment. Ils sont sans ambiguïté :
La mort de Jean Pormanove est attribuée à une cause d’origine médicale ou toxicologique.
L’intervention d’un tiers est écartée avec certitude.
Autrement dit, ni Owen Cenazandotti ni Safine Hamadi ne portent la responsabilité directe du décès. Pour leurs avocats, cette expertise médicale est un tournant.
Me Philippe-Henry Honegger, qui défend Narutovie, l’affirme clairement :
« Mon client et les autres participants à ces directs ne sont pas la cause du décès. L’expertise le dit, c’est une mort dite naturelle. »
Les streamers se défendent : « C’était de la fiction »
Depuis le début de l’affaire, les deux streamers n’ont cessé de répéter que leurs vidéos relevaient du jeu de rôle. Selon eux, les séquences diffusées en boucle sur Twitter ou TikTok doivent être comprises comme des mises en scène, comparables à des combats de catch ou à des sketchs scénarisés.
Owen, encore bouleversé par la disparition de son ami, explique à travers son avocat qu’il est soulagé que la vérité scientifique vienne enfin confirmer ce qu’il savait déjà.
« Tout cela n’était que fiction, c’étaient des rôles et c’était faux », plaide Me Honegger.
De son côté, Safine, très marqué psychologiquement, vit difficilement cette période. Son avocat, Me Tom Michel, souligne :
« L’autopsie ne pouvait pas être plus claire sur l’absence d’intervention d’un tiers. JP était le personnage principal, il était volontaire et populaire. Les gens venaient le voir lui, il était au centre du dispositif. »
Une polémique qui couvait déjà
Ce n’est pas la première fois que les pratiques de ces streamers suscitent l’attention. Début 2025, Owen et Safine avaient déjà été entendus par la police après un article de Mediapart. Le média d’investigation révélait alors que certains internautes pouvaient payer pour voir des « humiliations » en direct.
Mais à l’époque, JP lui-même avait démenti être victime de violences. Il affirmait participer pleinement aux scénarios, en connaissance de cause.
Entre fiction et réalité : une frontière brouillée
L’affaire soulève une question plus large sur les limites du divertissement en ligne. À une époque où le streaming en direct attire des millions de spectateurs, certains créateurs n’hésitent pas à repousser les frontières pour se démarquer.
Les séquences jouées par JP et ses amis avaient pour but de choquer, surprendre et divertir. Mais dans un environnement où les images circulent sans contexte et où les émotions prennent le dessus, la frontière entre le réel et la fiction devient floue.
C’est cette ambiguïté qui a alimenté la polémique, transformant des sketchs scénarisés en supposées preuves de maltraitance.
Le poids du cyberharcèlement
Au-delà des accusations judiciaires, Owen et Safine doivent faire face à une autre épreuve : celle du cyberharcèlement. Depuis le décès de JP, ils reçoivent quotidiennement des menaces, des insultes et des campagnes de dénigrement.
Me Tom Michel, avocat de Safine, alerte sur la gravité de la situation :
« Lui est en deuil, c’est émotionnellement très dur. Il se questionne sur les raisons pour lesquelles les gens l’accusent d’être à l’origine du décès. Il se fait cyberharceler de manière choquante. »
Pour les deux streamers, la douleur de la perte se double d’une mise au pilori numérique.
Une communauté sous le choc
De nombreux fans de JP continuent, eux aussi, à chercher des réponses. Certains peinent à accepter l’idée d’une mort « naturelle » alors qu’ils ont vu, de leurs propres yeux, des scènes d’apparence violente. D’autres appellent à tourner la page et à respecter la mémoire du streamer, qui avait choisi d’assumer ce rôle central dans les directs.
La disparition de JP laisse un vide. Au-delà de la polémique, c’est un jeune homme apprécié pour son charisme, son humour et sa créativité qui a disparu trop tôt.
Ce qu’il reste à éclaircir
Si l’autopsie écarte la responsabilité des proches de JP, l’enquête n’est pas pour autant close. Des analyses complémentaires doivent être réalisées afin de déterminer précisément la cause médicale ou toxicologique du décès.
Ces résultats permettront peut-être d’apporter des réponses définitives, tant à la justice qu’à la communauté endeuillée.
Conclusion : entre deuil et leçons à tirer
La mort en direct de Jean Pormanove restera sans doute comme un événement marquant de l’histoire du streaming français. Elle interroge sur la responsabilité des créateurs, le rôle des spectateurs et les dangers d’une surexposition médiatique.
Aujourd’hui, une certitude s’impose : ni Owen ni Safine ne sont responsables du drame. Mais le mal est fait. Leur image publique est durablement ternie et ils portent le poids d’un soupçon qui, même dissipé par la science, continuera de hanter leur parcours.
Pour la communauté, il s’agit désormais de faire preuve de retenue et de compassion. Derrière les écrans, il y a des vies réelles, fragiles et précieuses. La tragédie de JP en est un rappel brutal.