Florent Manaudou brise le silence : une plongée dans les profondeurs de la dépression
Ce mardi soir, M6 a diffusé un documentaire bouleversant intitulé « Santé mentale, briser le tabou », dans lequel plusieurs personnalités publiques et sportifs de haut niveau osent parler à cœur ouvert de leur mal-être intérieur. Parmi les témoignages les plus marquants, celui du nageur olympique Florent Manaudou, qui a révélé avec une sincérité désarmante sa lutte contre la dépression. Derrière l’image du champion souriant et charismatique, se cache un homme en quête de repères depuis la fin des Jeux Olympiques de Paris.
De la lumière olympique à l’ombre du vide
Florent Manaudou a connu les sommets : des médailles, des applaudissements, le rôle symbolique de porte-drapeau, une ferveur nationale intense. Pourtant, une fois les projecteurs éteints et les piscines désertées, c’est un tout autre combat qui l’attendait. « J’ai eu la chance d’être le premier porteur de la flamme, d’être porte-drapeau, j’ai eu des médailles donc beaucoup d’émotions, beaucoup d’intensité et d’un coup, plus rien », confie-t-il dans le documentaire. Cette chute brutale de l’adrénaline a laissé place à un sentiment de vide abyssal, un déséquilibre intérieur que même son aventure récente dans Danse avec les Stars n’a pas réussi à combler.
« J’ai eu l’impression d’être lâché dans le vide, sans repères. Je n’avais pas de but, en fait », explique-t-il avec une lucidité rare. Pour lui, parler de sa dépression est devenu une forme de thérapie, un premier pas vers la guérison : « J’accepte d’en parler et ça me fait même du bien. Je me sens mieux qu’il y a quelques semaines et quelques mois. Mais oui, je suis en dépression. »
La face cachée des Jeux Olympiques
Ce qui pour le grand public restera comme un événement euphorique – les JO à domicile – est devenu pour Manaudou un souvenir teinté de mélancolie. Les félicitations, les remerciements, les accolades… tout cela, loin de l’apaiser, ravive une douleur sourde. « Les gens me parlent des Jeux Olympiques, qui étaient une parenthèse enchantée, dorée, joyeuse. Mais ça a eu une fin et la fin a engendré une dépression », avoue-t-il. Ce paradoxe est difficile à comprendre pour beaucoup, mais courant chez les athlètes qui, après des années de préparation intense, se retrouvent brutalement sans objectif, ni routine structurante.
Un isolement paradoxal
Ce sentiment d’être seul au milieu de la foule est une expérience que Manaudou connaît bien. Malgré la reconnaissance et les attentions, il s’est senti profondément isolé. « Je me suis rarement senti aussi isolé alors que, pourtant, il y a beaucoup de gens autour de moi », confie-t-il dans une interview datant d’octobre dernier. Cette solitude choisie, parfois nécessaire, est aussi un moyen pour lui de renouer avec ses émotions : « Je me sens un peu seul mais j’en ai aussi besoin. Il faut que je sente mes propres émotions. »
Lever le tabou, un acte de courage
En acceptant de partager sa vulnérabilité sur un sujet encore largement stigmatisé, Florent Manaudou envoie un message fort : la santé mentale concerne tout le monde, y compris ceux que l’on croit invincibles. Sa démarche, courageuse et essentielle, ouvre la voie à une parole plus libre, plus authentique, dans le monde du sport et au-delà.
À travers son témoignage, il rappelle que les médailles ne protègent pas des failles humaines et que le vrai courage ne réside pas seulement dans la performance, mais aussi dans la capacité à dire : je vais mal, et j’ai besoin d’aide.